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LES VICTIMES DE DUEKOUE ACCUSENT LA FRANCE

par Sam La Touch 8 Octobre 2013, 08:18 France Afrique Françafrique Côte d'Ivoire Duékoué Massacres

LES VICTIMES DE DUEKOUE ACCUSENT LA FRANCE

MORT DU SYNDICALISTE IVOIRIEN MAHAN GAHE

LES VICTIMES DE DUEKOUE ACCUSENT LA FRANCE.

C’est avec émotion et douleur que nous venons d’apprendre le décès du syndicaliste ivoirien, Basile MAHAN GAHE. Surpassant comme il se doit la douleur relative à cette autre mort gratuitement et méchamment occasionnée par le régime Ouattara et ses dozos au pouvoir, les victimes de Duékoué, une fois de plus, voudraient crier leur indignation à la face de la France dont les pouvoirs se succèdent dans un faux changement car en France, seuls les intérêts comptent plus que les amis, selon De GAULLE.

Pour qui sait véritablement ce qui s’est passé ici en notre pays, la Côte d’Ivoire, depuis ces douze ou treize dernières années et surtout plus récemment en Mars et Avril 2011, nous, victimes de Duékoué, disons qu’il serait lâche, irresponsable ou imbécile de ne voir en cette rébellion avec à sa tête Ouattara, que de simples pantins de service, des chiens aux ordres de maîtres tapis dans les couloirs obscurs des réseaux mafieux qui ont leurs entrées chez les gouvernants français de tout bord politique. Oui, ici et maintenant, nous crions haut et fort que c’est la France qui a tué MAHAN GAHE, notre frère, notre parent comme elle fait torturer en ce moment même Simone GBAGBO, Charles BLE GOUDE, Jean Yves DIBOPIEU, Martial YAVO ainsi que tous ces milliers de civils et militaires qui croupissent dans les geôles de l’Attila local, simplement parce que toutes ces victimes de l’injustice de la France et de Ouattara ont fait preuve de patriotisme et ont de tout temps osé dire non à la volonté de leur soumission à un esclavage mental par la France.

A l’occasion, rappelons ici la mémoire de BOGA Doudou, DAGROU Loula, DALI Oblé, TAGRO Désiré, BOHOUN Bouabré, GNAN Raymond, DIAGOU Gomont, KONE Dramane et Marcellin YACE, pour ne citer qu’eux.

Oui, peuple français, toi qui brilles tant par ton silence, ton indifférence et ton inaction face à notre douleur et à nos souffrances, c’est bien par la méchanceté de tes gouvernants successifs que nous en sommes arrivés là et souffre ici d’en avoir ici quelques détails :

- en Septembre 2002, ton ministre de la Défense, a juré la main sur le cœur, depuis le Burkina Faso, qu’aucune rébellion n’était sur le point d’attaquer la Côte d’Ivoire depuis ce pays frontalier du nôtre. Mensonge et hypocrisie de la part d’un Etat français qui avait pourtant conçu, planifié et appuyé cette rébellion qui allait déstabiliser la Côte d’Ivoire et ses institutions quelques jours plus tard.

– en Octobre 2002, la France, par une perfidie dont elle seule a le secret, a remis sur pied la rébellion et l’a réarmée, alors que l’armée ivoirienne l’avait pratiquement écrasée et boutée hors de Bouaké, la deuxième ville au centre du pays. Pour ensuite, à partir de Bouaké, consacrer la partition de notre pays au profit de la rébellion qu’elle précédait dans chaque ville et région dont les militaires français organisaient et coordonnaient la prise par leurs protégés rebelles. Il y a même eu cette scène d’horreur où des soldats français ont assisté à une scène où des rebelles et dozos ont égorgé un gendarme ivoirien, ont versé son sang dans une calebasse et ont été accompagnés dans un rituel sauvage et répugnant par ces militaires français qui ont eux aussi lavé leurs mains dans le sang du malheureux gendarme et s’en sont badigeonnés ensuite le corps (peuple français, va sur google, lance "gendarme égorgé par les rebelles ivoiriens à Bouaké" et tu sauras).

– passons sur la table ronde de Marcoussis (Janvier 2003) près de Paris et ses inepties déshumanisantes à l’endroit du peuple ivoirien mais insistons sur les bombardements et les fusillades des jeunes patriotes ivoiriens aux mains nues à Abidjan par l’armée française sous Jacques CHIRAC en Novembre 2004 puis en 2011 sous le tristement inénarrable Nicolas SARKOZY, avec la fermeture des banques pour priver les patriotes ivoiriens de leur propre argent et l’embargo sur les médicaments (du jamais vu au monde), tous ces coups tordus pour chasser du pouvoir le candidat élu par notre peuple au profit d’un imposteur et fraudeur que le monde entier a fini par découvrir et par éviter, tellement ses actes sont abominables !

Or , c’était en prévention de toutes abominations, de toute cette cruauté inutile, de cette décadence humaine que la France mijotait alors que MAHAN GAHE, en patriote résolu et engagé, n’a pas pris de gant, début Octobre 2002, place de la République à Abidjan, pour accuser les multinationales, les réseaux mafieux et les colons français experts en trafics délictueux et toujours tapis dans leurs cavernes obscures pour un ésotérisme ou de plus en plus dépravant !

Comme on le voit donc, il n’est point du tout hasardeux et mal pensé de conclure que c’est la France avide de pétrole et de ressources naturelles en Côte d’Ivoire pour sa propre survie qui a tué Basile MAHAN GAHE, tuer ou faire tuer (en se barricadant derrière de faux concepts ou préjugés tels que dictature ou démocratie) relève pour les victimes que nous sommes, du même degré de responsabilité. Car à y voir de près, tous les suppliciés et prisonniers de fait de Ouattara, leurs humiliations et maltraitances à commencer par GBAGBO, son épouse, ses ministres, Geneviève BRO GREBE, Jean Jacques BECHIO ou le banquier DAKOURY, tous ces jeunes patriotes et militaires ne sont en réalité que ceux-là même qui ont dénoncé publiquement et opposé un niet catégorique au sale jeu de sodomie mentale et de spoliation de notre pays à la France, ses gouvernants et ténébreux réseaux qui, confus et manquant de courage aujourd’hui à faire mea culpa, en pâtissent eux-mêmes gravement. Oh, honte ! Comme disait Simone GBAGBO.

Voici, peuple français, une vérité qui doit désormais t’habiter : tes gouvernants et tes réseaux ont toujours été l’alpha et l’oméga des rébellions et des coups d’Etat qui assassinent nos frères ici en Afrique en même temps que ces méthodes sauvages (est-ce bien cela la civilisation tant vantée par tes intellos ?) nous appauvrissent toujours davantage. Quand chez vous, la bourgeoisie en place, ses fétus de paille et ses mercenaires de tous ordres s’offrent tous les jours de notre sang innocent dans leurs fastes et luxures. Oh, honte !

Honneur et hommage à toi, MAHAN GAHE ! Tu n’es pas mort pour rien car la France, à défaut d’une repentance sincère, paiera un jour pour la voracité vampirique et le racisme de ses gouvernants !

Pour le collectif des victimes de Duékoué (Carrefour & Nahibly)

Emmanuel CALEB, le 16 Septembre 2013


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(…) Je voudrais tout d’abord vous dire que je suis heureux et fier de représenter la Cgt, de représenter son Secrétaire général Thierry Lepaon à ce Congrès extraordinaire de la Fesaci. La dernière fois que je suis venu en Côte d’Ivoire, cela remonte à 18 mois, c’était pour apporter toute notre solidarité à notre camarade et ami Basile Mahan Gahé Secrétaire général de Dignité.

Il était alors injustement emprisonné à Boundiali après avoir été sauvagement torturé ici à Abidjan. En grande partie grâce à vous, grâce à la solidarité internationale, Basile a été libéré, mais je ne vais pas ici épiloguer sur les raisons exactes de son décès. Chacun peut avoir son opinion, ses doutes ou ses convictions. Mais ce que nous partageons ici, unanimement je le crois, c’est la condamnation sans équivoque de ce qu’il a douloureusement et injustement subi physiquement et moralement.

C’est la condamnation des 660 jours de liberté qui lui ont été volés, arrachés sans le moindre jugement, et pour cause…

Je n’en dirai pas plus ici sur ce sujet, la colère, les blessures de l’âme et la tristesse n’ont pas besoin de grandes phrases. Basile, de cette tribune, au nom de la Cgt, au nom de nous tous ici rassemblés, je te salue, la Côte d’Ivoire, l’Histoire et le syndicalisme ne t’oublieront pas ! Comme je l’ai dit, je suis heureux et fier de participer à ce Congrès extraordinaire de la Fesaci. Je dis bien "La" Fesaci, parce qu’il n’y en a qu’une ! Celle qui n’est "cornaquée" par personne, ni par la cour suprême, ni par le gouvernement ivoirien. Celle qui est riche de 90.000 affiliés aujourd’hui, et 100.000 peut-être demain. Celle qui tend la main pour la réunification de la Centrale. Celle qui enfin tient Congrès aujourd’hui dans cette salle en présence d’une importante délégation de Dignité que je salue chaleureusement, en présence également de la Csi-Afrique et de plusieurs centrales syndicales venant de l’étranger. "La" Fesaci, pour nous c’est vous, et uniquement vous ! Le gouvernement ivoirien semble quant à lui préférer la dissidence et l’allégeance syndicale, même si pour cela il doit violer sans états d’âme les conventions 87 et 144 de l’Oit. Mais nous, Dignité, Cgt et beaucoup d’autres organisations syndicales internationales avons fait le choix de la légitimité, de l’honneur et de la vérité.

De cette vérité portée par le vent de l’Histoire et du syndicalisme authentique, ce vent qui met son souffle exclusivement au service des travailleuses et travailleurs. Ce vent qui n’est inféodé à personne et qui n’est le jouet de propagande de personne ! Et c’est ce vent là, je le sens, va souffler aujourd’hui et demain sur ce Congrès extraordinaire !

Chers amis, chers camarades, je n’ai pas le plaisir de connaître le siège de votre Confédération, mais ce moment viendra sans tarder, j’en suis convaincu. Je crois savoir qu’il est pour l’instant occupé par les Frci 364 jours par an. Et que seul le 1er mai, pour une méprisable campagne de propagande, il est ouvert à des figurants syndicalistes. Puis, dès le 2 mai il redevient le squat de Frci qui en ayant volé, saccagé et détruit vos documents ont fait de la Fesaci une confédération définitivement sans mémoire. C’est criminel, mais raison de plus chers camarades pour construire dès aujourd’hui le présent et le futur de la Fesaci avec encore plus d’enthousiasme et de détermination !

C’est pourquoi, dans les propos qui vont suivre je ne vais plus parler de violations de liberté syndicale et de droits syndicaux, ou d’actes d’ingérence graves. Je vais inscrire la suite de cette intervention de la Cgt dans l’immense et passionnant chantier de reconstruction de la cohésion sociale et des nécessaires succès revendicatifs qui s’ouvrent devant vous.
De France j’avais entendu comme beaucoup les promesses faites par le candidat Ouattara, notamment celle de créer un million d’emplois en 5 ans soit 200.000 par an. Pourtant, depuis que je suis arrivé à Abidjan il, y a une semaine, je n’entends parler que de licenciements et de soi-disant sureffectif, alors que des dégraissages plus que conséquents avaient déjà eu lieu à la Rti, à la Sotra, au port autonome, etc,...

- Y aurait-il dans ce beau et grand pays qu’est la Côte d’Ivoire trop de médecins, d’infirmières, de sages-femmes et d’aides-soignantes alors que 68% des Ivoiriens ont affirmé dans un sondage Alcp-ci avoir du mal à se soigner ?

- Y aurait-il trop d’instituteurs et de professeurs ?

- Y aurait-il trop de transports en commun sûrs et bon marché ?

- Y aurait-il trop de logements confortables et à loyer modéré ?

Ou au contraire n’y a-t-il pas une machine à licencier qui s’est emballée et une machine salariale qui elle s’est agrippée à un niveau bien en deçà du nécessaire ? Je crois que c’est Joseph Ebagnérin qui disait récemment que les salaires ivoiriens prenaient l’escalier alors que les prix prenaient l’ascenseur, et lorsque l’on regarde le taux d’inflation mensuel, Joseph a éminemment raison ! Et cela est d’ailleurs confirmé par le même sondage Alcp auquel je faisais allusion il y a un instant qui affirme que 70% des familles éprouvent en Côte d’Ivoire des difficultés à se nourrir. Et je ne parle même pas ici du niveau des retraites.

Chers amis, chers camarades, un congrès est un moment tellement important dans la vie d’une organisation syndicale et au-delà dans la vie sociale d’un pays, que j’ai envie là, maintenant et au-delà de la Fesaci de lancer dès l’ouverture de ce Congrès et extraordinaire, un appel solennel aux travailleurs ivoiriens à rejoindre en masse le syndicalisme de leur pays.
A eux de choisir la Fesaci, l’Ugtci ou Dignité, mais à vous individuellement et collectivement de les convaincre de prendre dans les jours, les semaines ou les mois à venir la décision importante, nécessaire, cruciale, de renforcer par dizaines de milliers ce syndicalisme-là, authentique et internationalement reconnu !

Le syndicalisme en Côte d’Ivoire comme en France, comme partout dans le monde a un besoin vital d’être irrigué par le sang neuf d’ouvriers, d’employés, d’agent de maitrise et de cadres.
Le syndicalisme sous toutes les latitudes a un besoin impératif d’être renforcé par de nouveaux affiliés. Ouvrons en grand ici, ailleurs et partout les portes et les fenêtres de nos organisations, faisons toute la place nécessaire dans nos organes de direction aux femmes et à la jeunesse !
Ce n’est qu’ainsi, du local au global, avec un syndicalisme plus fort et plus rassemblé que tous les défis auxquels le monde du travail est confronté pourront être un à un relevé.

Je vous prie chers camarades, d’excuser une intervention Cgt sans doute beaucoup trop longue, mais je vois en face de moi dans chacun d’entre vous, des artisans potentiels de la reconstitution de la cohésion sociale et du renforcement du syndicalisme ivoirien.

Je vois également des bâtisseurs potentiels de succès revendicatifs dans une indispensable unité syndicale. Et pardonnez-moi, je ne voulais passer une telle occasion !

Il ne me reste plus qu’à vous dire :

Vive la Fesaci !

Vive l’unité syndicale nationale et internationale !

Bons travaux à toutes et à tous !

Je vous remercie

Jean-Jacques Guigon

Chargé de mission confédéral "Afrique" Secteur "Europe / International" de la Cgt

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