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Nouvelle scission au sein du M23. Deux branches de la rébellion s'opposent désormais sur la nécessité ou non de signer les conclusions des négociations de Kampala avec le gouvernement congolais. En filigrane de cet éclatement, on peut y voir la tension qui règne actuellement entre les parrains ougandais et rwandais du M23.
Seconde implosion au sein de la rébellion M23. Après la violente scission entre les pro-Ntaganda et les pro-Makenga, en février 2013, voici désormais la création de "l'aile réaliste" de la rébellion, portée par le secrétaire permanent, Serge Kambasu Ngeve. Dans une conférence de presse organisée à Kampala le 13 novembre, Serge Kambasu Ngeve a affirmé être prêt à signer les "conclusions" des pourparlers de Kampala avec le gouvernement congolais. Une proposition contre la position de son propre président, Bertrand Bisimwa, qui prône toujours la signature d'un "accord". Ce membre politique de la rébellion explique que "la minorité (qui) tient mordicus au terme Accord de paix entre le Gouvernement de la RDC et le M23, met ainsi en péril la vie de toute une organisation et de toute une Nation". Pour Serge Kambasu Ngeve, ne pas signer avec les autorités congolaises conduirait "à un suicide collectif" pour le M23. Serge Kambasu Ngeve affirme être soutenu par la majorité des membres du mouvement.
Ubu
Le 11 novembre dernier, un épisode ubuesque s'était joué à Entebbe, en Ouganda, lors de la signature des accords de paix entre les rebelles et le gouvernement. Tous les représentants de la communauté internationale et de la presse avaient fait le déplacement pour assister à la signature de ce qui devait mettre un terme aux affrontements entre rebelles et armée gouvernementale au Kivu depuis 19 mois. Surprise de dernière minute, le gouvernement congolais refuse le terme "d'accord" et préfère le terme de "conclusions" au document. Le M23 refuse et la signature est reportée sine die.
Kambasu le "réaliste"
Le revirement de Serge Kambasu Ngeve se veut pragmatique. Le M23 est défait militairement et n'a plus vraiment d'autre choix que de s'avouer vaincu. En signant avec Kinshasa, Serge Kambasu Ngeve espère sans doute un geste des autorités sur l'amnistie des rebelles et la possibilité de pouvoir exister politiquement sur l'échiquier congolais. Pour rappel, le "réaliste" Kambasu a appartenu au RCD, puis a été secrétaire général du CNDP, avant de faire un virage à 180° pour rejoindre le PPRD, le parti présidentiel de Joseph Kabila. Le "réalisme" de Kambasu n'a visiblement pas convaincu le président politique de la rébellion, Bertrand Bisimwa, qui continue de vouloir jouer le rapport de force avec Kinshasa.
L'oeil de Kampala et Kigali
Derrière ce qui pourrait être l'ultime scission du M23, il faut y voir les tensions qui règnent aujourd'hui entre les deux parrains de la rébellion : l'Ouganda et le Rwanda. Car dans la bataille entre les deux nouvelles branches du M23, on peut y voir la rivalité entre Kampala, qui "manipule" les politiques du mouvement et le Kigali, qui tire les ficelles du "militaire". Dans cette séquence, Serge Kambasu Ngeve joue plutôt le jeu de l'hôte ougandais, qui, s'il n'a pas apprécié la volte-face de Kinshasa, souhaite tout de même sortir la tête haute avec la signature d'un document. La position de Bertrand Bisimwa fait aujourd'hui plutôt les affaires du Rwanda, qui joue profil bas depuis (...)
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