Selon le Pentagone, depuis la fin de 2017, des millions de dollars étatsuniens ont "sciemment" été versés à des groupes terroristes en Syrie par des organismes de bienfaisance (Southfront)

Selon le Pentagone, depuis la fin de 2017, des millions de dollars étatsuniens ont "sciemment" été versés à des groupes terroristes en Syrie par des organismes de bienfaisance
Article originel : Millions Of US Tax Dollars Have ‘Knowingly’ Gone To Terror Groups In Syria From Charities Since Late 2017: Pentagon
South Front

Caporal suppléant Hernan Vidana / Corps des Marines des États-Unis

Depuis fin 2017, il y a eu "de nombreux cas" où l'aide étatsunienne a été " détournée" vers des groupes terroristes en Syrie, dont Hayat Tahrir al-Sham (anciennement Jabhat al-Nosra, le bras syrien d'al Qaïda), a déclaré un inspecteur général principal du Pentagone dans un rapport du 12 novembre.

    "Depuis fin 2017, les enquêtes de l'OIG de l'USAID ont révélé de nombreux cas possibles ou confirmés des détournements vers des groupes armés dans le gouvernorat d'Idlib au nord-ouest du pays, dont Ha'yat Tahrir Al-Sham (HTS), une organisation terroriste étrangère désignée.

    Une enquête a révélé que les employés d'une ONG avaient sciemment détourné des milliers de trousses alimentaires financées par l'USAID, d'une valeur de plusieurs millions de dollars, vers des bénéficiaires inéligibles (y compris des combattants du HTS) et soumis des listes falsifiées de bénéficiaires. L'enquête a conduit l'USAID à suspendre le programme et l'ONG à licencier des dizaines de personnes entre mars et mai 2018 ", indique le rapport.

Les kits alimentaires susmentionnés faisaient partie d'une opération de secours de 30 millions de dollars en faveur des Syriens déplacés de chez eux et l'opération a été menée par l'organisation caritative étatsunienne Catholic Relief Services, selon Irin News.

Il convient de noter que si le rapport de l'inspecteur général en chef du Pentagone montre que l'aide apportée à Hayat Tahrir al-Sham et à d'autres radicaux est "inattendue", cette situation est un secret de polichinelle pour tout expert à la suite du conflit en Syrie. En fait, les multiples programmes humanitaires soutenus par les États-Unis n'ont été pendant longtemps qu'une partie de l'effort plus large visant à soutenir les terroristes dans ce pays déchiré par la guerre.

    "L'OIG de l'USAID a également enquêté sur des détournements d'aide en faveur de HTS dans le cadre de programmes d'une autre ONG, que l'OIG soupçonnait d'avoir été perpétrés par des membres d'ONG affiliés au groupe terroriste. Bien que l'enquête soit en cours, le responsable de la mise en œuvre a volontairement suspendu des parties de ses programmes, adapté son programme à l'évolution du contexte de risque et congédié certains employés. En réponse à ces conclusions, l'USAID a suspendu certaines activités programmatiques, a ajouté des termes supplémentaires dans tous les nouveaux prix nécessitant l'approbation écrite préalable de l'USAID avant de programmer dans les zones contrôlées par la HTS, et entreprend un examen systématique des programmes en cours dans la région," ajoute le rapport.

L'enquête a également mis en évidence les "risques" associés aux fonds se retrouvant entre les mains du groupe terroriste et aurait entraîné une série de changements dans l'aide apportée à la région.

    "Ces risques comprenaient la coercition systémique exercée par HTS sur les employés des ONG pour les aider dans les détournements ; l'imposition de taxes, de droits et de frais aux exécutants et aux bénéficiaires de l'USAID ; le contrôle par HTS des conseils locaux et de la gestion des camps de déplacés qui aident les exécutants de l'USAID à identifier les bénéficiaires éligibles ; et le fait que ces derniers ne parviennent pas à atténuer adéquatement la menace pour les programmes d'USAID provenant des groupes armés", note le rapport.

Les mesures officielles prises par l'USAID pour mettre fin à au moins quelques-unes des voies existantes créées pour soutenir les terroristes en Syrie constituent un signal important qui pourrait avoir un impact positif sur le conflit. Cependant, selon les experts, l'"enquête" de l'USAID et la décision qui suit sont principalement liées à l'évolution de la situation militaire et politique dans le pays. Ces dernières années, Washington a perdu la plus grande partie de son influence sur les groupes terroristes dans le nord-ouest de la Syrie et concentre maintenant ses efforts dans le nord-est du pays, qui est contrôlé par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes.

La vallée centrale de l'Euphrate, la base militaire étatsunienne de Tanf et le camp de réfugiés voisin sont maintenant les seules régions où la coalition dirigée par les Etats-Unis a un contact direct avec divers "activistes démocratiques", dont l'EI. Ainsi, la plupart des "programmes d'aide" existants ne sont plus nécessaires aujourd'hui.

Traduction SLT

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