Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, l'Égypte utilise l'aide militaire française pour "tuer des civils" selon un rapport (AFP)

L'Égypte utilise l'aide militaire française pour "tuer des civils" : Rapport
Article originel : Egypt Using French Military Aid to ‘Kill Civilians’: Report
AFP / The Defense Post, 22.11.21

Les supérieurs hiérarchiques de l'armée étaient régulièrement informés de l'abus d'informations.
 

L'Égypte a utilisé des renseignements fournis par l'armée française pour cibler et "tuer des civils" soupçonnés de contrebande, selon un rapport publié dimanche par le site d'investigation Disclose, sur la base de documents ayant fuité.

Les députés de l'opposition ont immédiatement demandé la création d'une commission parlementaire pour enquêter sur cette affaire, tandis que la ministre de la Défense Florence Parly a ordonné sa propre enquête.

"Sirli", le nom de la mission entre les deux pays, avait pour but de fournir des renseignements sur la menace djihadiste le long de la frontière occidentale de l'Égypte avec la Libye, selon Disclose.

"En principe, la mission (...) consistait à fouiller le désert occidental pour trouver d'éventuelles menaces terroristes venant de Libye", à l'aide d'un avion léger conçu pour la surveillance et la reconnaissance, précise le site.
 

"Mais très vite, les membres (français) de l'équipe comprennent que les renseignements fournis aux Égyptiens sont utilisés pour tuer des civils soupçonnés de contrebande", écrit le site internet.

Les militaires français ont régulièrement informé leurs supérieurs de l'utilisation abusive de ces informations, ajoute-t-il.

Disclose a basé son rapport sur des centaines de documents classifiés sur l'opération qui lui ont été divulgués.

Selon ces documents, les militaires français ont été impliqués dans au moins 19 frappes aériennes contre des civils, entre 2016 et 2018.

“@Disclose_ngo has obtained hundreds of classified French official documents which reveal abuses committed during a secret military operation by France in Egypt…It unveils how France became complicit in aerial strikes against civilians.”#Egyptpapershttps://t.co/zUSmGpsg85

— Chris.E.Smalls (@Chrysographer) November 21, 2021

Appels à enquête

L'opération Sirli a débuté en février 2016, sous la présidence de François Hollande.

Elle s'est poursuivie malgré les réserves exprimées tant par le renseignement militaire français (DRM) que par l'armée de l'air sur la manière dont l'Égypte utilisait les renseignements, indique Disclose.

Une de ces notes a été adressée à la ministre française de la Défense, Florence Parly, le 22 janvier 2019, avant la visite officielle du président français Emmanuel Macron en Égypte.

Les militaires français étaient néanmoins toujours déployés en Égypte, a rapporté Disclose.

Ni la présidence française ni aucune des branches de l'armée n'ont répondu à une approche des journalistes qui ont mené l'enquête.

Quelques heures après la publication de l'article, une déclaration du ministère français de la défense a confirmé que les deux pays avaient conclu des accords dans le domaine du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.

Pour des raisons de sécurité, le ministère n'était toutefois pas disposé à en dire plus sur le sujet.

Le communiqué ajoute que la ministre de la Défense, Florence Parly, a demandé l'ouverture d'une enquête sur les informations révélées par Disclose.

Le parti d'opposition de gauche La France Insoumise a publié une déclaration demandant une enquête parlementaire sur ces allégations.

Le parti a demandé que le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui a été ministre de la défense sous la présidence de Hollande, vienne devant le Parlement pour expliquer ce qui se passe.

Contrats d'armement

Bien que la France ait exprimé le souhait de recentrer ses exportations d'armes sur l'Europe, l'Égypte reste l'un de ses principaux clients.

Ses ventes y ont considérablement augmenté lorsque le président Abdel Fattah al-Sisi a pris le pouvoir en 2014. Depuis lors, l'Égypte a acheté des avions de combat français Rafale, une frégate, quatre corvettes et deux porte-hélicoptères Mistral.

En décembre 2020, Macron a décerné à Sissi la Grande Croix de la Légion d'honneur, la plus haute distinction que la France ait à offrir, provoquant l'indignation des militants qui ont critiqué son bilan en matière de droits de l'homme.

Traduction SLT avec DeepL.com

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- Rapport de l'IRSEM de novembre 2018. Comment l'armée française considère le blog de SLT et ...les autres