Syrie - Pour la troisième fois, Israël allègue faussement que l'Iran a conclu un accord de retrait avec la Russie
Article originel : Syria - For The Third Time Israel Falsely Claims Iran Pull-Back Deal With Russia
Moon of Alabama, 24.07.18
Un stratagème de propagande israélien typique consiste à prétendre faussement qu'un accord a été conclu avec une entité et à pousser cette entité à s'en tenir à un "accord" qu'elle n'a jamais accepté. Israël n'aime pas la présence iranienne en Syrie. Il tente de faire pression sur la Russie pour pousser l'Iran hors de Syrie en prétendant que la Russie a offert ou conclu un tel accord.
L'automne dernier, une campagne dans les médias israéliens a affirmé que la Russie avait accepté de favoriser le retrait de l'Iran loin de la frontière avec Israël. La Russie a démenti qu'une telle chose se soit produite. Les forces iraniennes en Syrie y sont légitimement présentes. À la fin du mois de mai, une campagne similaire a répété ce stratagème. Elle a affirmé que le ministre russe des Affaires étrangères avait accepté de favoriser un retrait de l'Iran, alors qu'en fait, il avait appelé les forces étatsuniennes à quitter la Syrie. Moon of Alabama a documenté les deux campagnes.
Hier, nous avons assisté à une troisième tentative d'Israël alléguant que la Russie avait offert ou conclu un accord pour contrer la "présence iranienne" :
Une source politique de haut niveau a participé à la réunion entre le Premier ministre Binyamin Netanyahu, le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov et le chef d'état-major russe Valery Gerasimov, au cabinet du Premier ministre à Jérusalem dimanche soir.
"Il a été clairement indiqué une fois de plus que nous n'accepterions pas la consolidation iranienne en Syrie, ni près de la frontière, ni dans la bande de 100 kilomètres dont les Russes parlent et sur laquelle ils s'engagent", a déclaré le haut responsable. "Nous avons dit qu'il y a des armes à longue portée placées au-delà de cette zone et que toutes ces forces doivent quitter la Syrie. La Russie dispose de capacités considérables pour faire face à cette situation, car il s'agit d'un facteur très important en Syrie".
Damas n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres du Golan occupé par Israël. Quelqu'un croit-il que la Russie peut dire aux Iraniens de ne pas aller à Damas ? Qu'il peut dire à l'Iran de ne pas défendre son allié en Syrie ? Une telle "offre", que la Russie n'a probablement jamais faite, serait absurde. La Russie n'a aucun moyen de dire à l'Iran ce qu'il faut faire. Même les États-Unis le reconnaissent :
"Nous avons estimé qu'il est peu probable que la Russie ait la volonté ou la capacité de mettre pleinement en œuvre et de contrer les décisions et l'influence iraniennes " en Syrie, a déclaré jeudi le directeur du renseignement national, Daniel Coats, lors du Forum sur la sécurité à Aspen. "La Russie devrait prendre des engagements beaucoup plus importants[en Syrie] d'un point de vue militaire, d'un point de vue économique ", a-t-il déclaré. "Nous n'estimons pas qu'ils ont envie de faire ça."
Le harcèlement israélien au sujet d'une "présence iranienne" est une prophétie qui s'accomplit d'elle-même. Chaque attaque israélienne sur des motifs syriens prouve que les forces iraniennes auraient des raisons légitimes de se trouver en Syrie. Ils sont évidemment nécessaires pour aider leurs alliés syriens à se défendre contre de telles attaques.
D'autres sites d'information ont repris la prétendue "offre" russe et ont prétendu qu'elle est réelle.
Bizarrement, Reuters a publié à la Une : Israel rejects Russian offer to keep Iranian forces 100 km from Golan: official: (2Israël rejette l'offre russe de garder les forces iraniennes à 100 km du Golan : officiel") :
JERUSALEM (Reuters) - Israël a rejeté lundi l'offre russe de maintenir les forces iraniennes en Syrie à au moins 100 kilomètres de la ligne de cessez-le-feu du plateau du Golan, a déclaré lundi un responsable israélien.
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Le fonctionnaire a dit que Netanyahu a dit à Lavrov "nous ne permettrons pas aux Iraniens de s'établir à 100 kilomètres de la frontière".
De cette citation, il semble que c'est Netanyahu, et non Lavrov, qui a introduit la ligne des "100 kilomètres".
Axios a offert un titre tout aussi stupide : La Russie veut pousser l'Iran à 100 kms de la frontière israélienne en Syrie :
La Russie veut pousser les forces iraniennes, le Hezbollah et les milices chiites pro-iraniennes à 100 kmsde la frontière syro-israélienne sur le plateau du Golan, a déclaré un haut responsable israélien après une réunion aujourd'hui à Jérusalem entre le Premier ministre Netanyahu et le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov.
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Le haut responsable israélien a déclaré lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes que l'objectif d'Israël est de faire sortir toutes les forces iraniennes et pro-iraniennes de tout le territoire syrien, mais les Russes veulent, dans un premier temps, pousser les Iraniens à 100 kms de la frontière israélienne.
La Russie a rejeté ces allégations israéliennes l'automne dernier. Il a de nouveau rejeté des demandes similaires en mai. Cela démystifiera également l'absurdité actuelle. Aucune offre de ce genre n'a été faite. Israël a "rejeté" quelque chose qu'il s'est inventé lui-même et a la chutzpah (culot) pour faire des demandes encore plus folles :
Selon le haut responsable israélien, Netanyahu a donné à Lavrov une liste de demandes concernant la présence militaire iranienne en Syrie :
- L'Iran doit retirer tous ses missiles à longue portée et ses armes de la Syrie.
- L'Iran doit cesser la production de munitions de précision en Syrie.
- L'Iran doit retirer tous ses systèmes de défense aérienne de Syrie.
- Les points de passage frontaliers entre la Syrie et le Liban doivent être surveillés afin d'empêcher la contrebande d'armes vers le Hezbollah depuis la Syrie.
- Les points de passage frontaliers entre l'Irak et la Syrie doivent être surveillés afin d'empêcher l'infiltration de milices chiites en Syrie à partir de l'Irak.
Netanyahu a aussi demandé un poney rose.
Les entreprises syriennes produisent des munitions. Les ouvriers syriens fabriquent des missiles de portée et de précision diverses. Ils le font depuis des décennies. Il arrive parfois qu'un ingénieur iranien seul en visite un pour donner des conseils. L'armée arabe syrienne possède des missiles à longue portée et c'est l'AAS, et non l'Iran, qui assure la défense aérienne de la Syrie. Il n'y a plus de forces iraniennes ou d'autres forces personnelles en nombre notable en Syrie. Pendant la guerre, l'Iran a contribué à la constitution des Forces de défense nationale et locale de Syrie (FDN/FDL). Le Hezbollah est venu du Liban pour soutenir les efforts syriens. Des conseillers iraniens se sont joints à certains groupes de l'armée syrienne. Mais à mesure que l'armée syrienne reprenait de plus en plus le contrôle de ses terres, ces groupes ont réduit leur présence :
Le Hezbollah ne dispose aujourd'hui que de 10 % de ses unités par rapport au pic de 2016. De même, les FDN/FDL qui étaient auparavant presque 90.000 sont maintenant plus près de 3000... ..
Tout le harcèlement israélien au sujet de l'Iran en Syrie est un détournement du fait qu'Israël et les États-Unis ont perdu leur guerre contre la Syrie.
Israël a déclaré ouvertement qu'il préférait I'Etat islamique (EI) et d'autres djihadistes près du Golan occupé. Mais maintenant, ces forces sont vaincues. L'armée syrienne est de retour sur la ligne du plateau du Golan et aucun abattage d'un avion de chasse syrien ni aucune attaque contre telle ou telle ou telle usine mineure ne changera cela. Il s'agit de provocations visant à pousser la Syrie à lancer une attaque contre Israël et à entraîner l'Iran et les États-Unis dans une guerre.
Le sud-ouest de la région de Deraa est presque nettoyé. L'armée syrienne déplace déjà ses forces vers le nord jusqu'au gouvernorat d'Idlib, où 15 à 20 000 djihadistes s'entretuent. Une attaque générale contre ce dernier gouvernorat avec une importante présence djihadiste commencera en septembre. Un mouvement local de guérilla contre la présence étatsunienne dans le nord-est de la Syrie prend de l'ampleur. Il est peu probable que l'administration de Trump soit prête à soutenir l'occupation lorsqu'elle commence à causer un certain nombre de pertes.
Dans un an, le gouvernement syrien aura probablement repris le contrôle total de son pays.
Traduction SLT avec DeepL.com
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