Un coordonnateur étatsunien de l'aide au Yémen travaillait avec les commandos US (New York Times)

Un coordonnateur étatsunien de l'aide au Yémen avait un travail secret de supervision des expéditions aux commandos US
Article originel : Aid Coordinator in Yemen Had Secret Job Overseeing U.S. Commando Shipments
Par Adam Goldman et Eric Schmitt
New York Times, 6.06.2017

Traduction SLT

Un combattant Houthi surveillant une cargaison d'aide humanitaire à Sana, la capitale du Yémen, en 2015, alors que le pays sombrait dans la guerre civile. Crédit Khaled Abdullah/Reuters

WASHINGTON - Un Etatsunien kidnappé il y a deux ans au Yémen alors qu'il aidait à coordonner l'aide pour l'Unicef et la Croix-Rouge avait également un rôle secret : il envoyait du matériel pour des commandos militaires d'élite sous contrat clandestin avec le Pentagone. L'accord avec les forces d'opérations spéciales n'a jamais été rendu public.

L'ancien otage, Scott Darden, était le directeur national du Yémen pour Transoceanic Development, une société de logistique basée à New Orleans qui se spécialise dans le transport de marchandises vers les points chauds les plus dangereux du monde. Il appartient à un petit groupe d'entreprises qui fournissent une aide humanitaire aux femmes et aux enfants victimes de la famine tout en contribuant à la mise en place de refuges et de réseaux d'approvisionnement pour les unités de commando secrètes de l'armée chargées de tuer ou de capturer.

Le travail de M. Darden offre un rare regard sur le monde obscur des entrepreneurs militaires qui opèrent dans des zones de guerre sans loi comme le Yémen, la Somalie et la Libye. Mais des arrangements comme celui que Transoceanic a conclu avec les forces d'opérations spéciales peuvent faire naître la méfiance à l'égard des travailleurs humanitaires, ce qui risque de les mettre en danger et de compromettre les efforts humanitaires dans les pays qui dépendent des organisations humanitaires.

"En fin de compte, il n'y a pas beaucoup d'entreprises désireuses et capables de fournir ce genre de services nécessaires dans un endroit comme le Yémen ", a déclaré Gerald M. Feierstein, un ancien ambassadeur au Yémen qui, en 2015, était le deuxième diplomate du département d'État pour la politique au Moyen-Orient, mais qui a dit qu'il n'était pas au courant de la relation de M. Darden avec l'armée. "Ce n'est pas comme si les gens se précipitaient pour ces contrats."

Six anciens et actuels responsables étatsuniens ont confirmé le contrat secret de l'armée avec Transoceanic, ne décrivant que ses contours généraux et uniquement à la condition de l'anonymat car les détails sont hautement classifiés. Les porte-parole du Pentagone, des opérations spéciales et des commandements centraux de l'armée, ainsi que Transoceanic, ont refusé de répondre aux questions écrites, invoquant la classification de la question. Le Pentagone a également refusé de divulguer des détails sur le contrôle que les entrepreneurs subissent avant de travailler avec les forces d'opérations spéciales outre-mer. M. Darden a refusé de répondre à des questions sur sa relation avec l'armée étatsunienne...

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