[Vidéo] Al-Qaïda allègue qu'il se bat aux côtés des forces de la coalition soutenue par les États-Unis au Yémen (The Independent)

Al-Qaïda allègue qu'il se bat aux côtés des forces de la coalition soutenue par les États-Unis au Yémen.
Article originel : Al-Qaeda claims it is ‘fighting alongside’ US-backed coalition forces in Yemen
Par Bethan McKernan
The Independent

Les remarques du chef de la branche d'Al-Qaïda au Yémen au sujet des alliances de facto ont le potentiel de miner les combattants alliés du gouvernement yéménite.

Des civils auraient été tués lors de raids étatsuniens au Yémen (c) Getty Images

Qasim al-Rimi, qui dirige la branche du mouvement djihadiste mondial connue sous le nom d'al-Qaida dans la péninsule arabique (Aqap) depuis que son prédécesseur a été tué en 2015, a déclaré dimanche au bras médiatique du groupe al-Malahem que ses partisans étaient de facto alignés sur un ensemble de forces dans le conflit complexe.

"Nous combattons aux côtés de tous les musulmans du Yémen, ainsi que de différents groupes islamiques ", a-t-il déclaré, y compris " les Frères musulmans et aussi nos frères parmi les fils des tribus (sunnites) ".

Al-Rimi n'a pas précisé ce qu'il entendait par "aux côtés", de nombreuses milices tribales sunnites, ainsi que le mouvement des Frères musulmans panarabes et les Salafistes conservateurs, alliés au gouvernement yéménite en exil qui lutte contre les rebelles chiites connus sous le nom de Houthis ayant pris le contrôle de la capitale Sanaaa en 2014.

Les milices reçoivent des fonds et des armes considérables de la coalition dirigée par les États-Unis, qui soutient le président Abed Rabbo Mansour Hadi par des frappes aériennes et des troupes au sol depuis mars 2015.

La guerre civile au Yémen a tué plus de 10 000 personnes à ce jour et a laissé plus de la moitié de ses 27 millions d'habitants dépendants de l'aide alimentaire. La communauté internationale a condamné la campagne de bombardements de l'Arabie saoudite, dont on pense qu'elle est responsable de la plupart des décès de civils.

L'ONU a averti lors d'une conférence des donateurs le mois dernier que le pays est au bord de la famine. Sur les 2,1 milliards de dollars de financement nécessaires pour éviter la catastrophe imminente, seulement la moitié a été promise par les gouvernements participants et les organismes internationaux.

La branche du mouvement djihadiste mondial au Yémen a été créée en 2009 après la fusion de petits groupes militants. Elle a de solides alliances avec les tribus sunnites de tout le pays.

Depuis que le Yémen a sombré dans une guerre civile en 2015, Al-Qaïda et d'autres mouvements extrémistes comme l'Etat islamique (EI) ont profité du chaos pour accroître considérablement leur empreinte dans le pays - en particulier dans les provinces faillies du sud.

Al-Rimi, qui a fait ses commentaires à partir d'un endroit non divulgué à l'intérieur du Yémen, est l'une des principales cibles des frappes de drones étatsuniens dans le pays, avec une prime de 5 millions de dollars sur sa tête.

Dans les premières heures de dimanche dernier, une frappe de drones étatsuniens dans le sud de la province de Marib a tué cinq membres d'Al-Qaïda, selon des informations locales et des représentants du gouvernement.

Depuis l'entrée en fonction du président Donald Trump en janvier dernier, les États-Unis ont considérablement intensifié leurs bombardements sur des cibles extrémistes au Yémen.

Le Pentagone a confirmé que plus de 70 frappes de drones ont été effectuées depuis le 28 février, soit plus du double du nombre de frappes en 2016.

Cette campagne accélérée intervient après le raid raté des Navy Seal sur une base d'Aqap en janvier, qui aurait tué jusqu'à 20 civils, dont un citoyen étatusnien de 8 ans.

Traduction SLT