Vladimir Poutine ne fait pas de menaces dans le vide
Article originel ; Vladimir Putin Does Not Make Empty Threats
Moon of Alabama, 13.09.24
Il y a quelques mois, une fuite d’un appel entre officiers allemands de haut rang est apparue. Ils discutaient du déploiement possible d’un missile allemand Taurus cruse en Ukraine pour l’utiliser contre des cibles russes.
Il est devenu évident à la fuite que tout déploiement, ciblage et tir d’une telle arme ne peut se faire sans la participation du personnel du pays qui a donné l’arme. Cela s’applique aux missiles ATAMCS étatsuniens, aux missiles SCALP français/britanniques/Storm Shadow tout comme cela s’appliquerait au missile de croisière allemand Taurus :
Gerhartz, [commandant de la Luftwaffe], et ses subordonnés ont discuté de combien l’entraînement et le soutien du Taurus pourraient nécessiter pour l’Allemagne si des missiles Taurus étaient envoyés en Ukraine, et si cela inclurait des informations sur le ciblage et la programmation.
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Gerhartz a dit : « Quand il s’agit de planifier une mission, par exemple, je sais comment les Britanniques le font, ils le font complètement en retour [c.-à-d. avec l’appui de personnes qui ne sont pas déployées vers l’avant]. Ils ont aussi quelques personnes sur le terrain, ils font ça, les Français non. Ainsi, ils guident aussi les Ukrainiens lors du chargement du SCALP, parce que les Storm Shadow et les SCALPS sont relativement similaires d’un point de vue purement technique. Ils m’ont déjà dit que oui, pour l’amour de Dieu, ils regarderaient aussi par-dessus les épaules des Ukrainiens quand ils chargeraient le Taurus.
Les États-Unis discutent actuellement (archivés) de permettre à l’Ukraine d’utiliser des armes à longue portée contre des cibles situées en Russie, c’est-à-dire au-delà des cibles sur le sol ukrainien et ex-ukrainien.
Cela serait une transformation qualitative de la guerre en Ukraine en une guerre de l’OTAN avec la Russie.
Le président russe Vladimir Poutine l’a clairement dit.
Réponse à une question des médias, 12 septembre 2024, Kremlin.ru
Question : Ces derniers jours, nous avons entendu des déclarations de très haut niveau au Royaume-Uni et aux États-Unis selon lesquelles le régime de Kiev sera autorisé à frapper des cibles situées en profondeur en Russie avec des armes occidentales à longue portée. Apparemment, cette décision est sur le point d’être prise ou elle l’a déjà été, à ce que nous voyons. C’est en fait assez extraordinaire. Pouvez-vous nous dire ce qui se passe?
Le président de la Russie, Vladimir Poutine :
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[L]e Armée ukrainienne n’est pas capable d’utiliser des systèmes de haute précision à longue portée fournis par l’Occident. Ils ne peuvent pas le faire. Ces armes sont impossibles à utiliser sans les données de renseignement des satellites que l’Ukraine n’a pas. Cela ne peut se faire qu’avec les satellites de l’Union européenne, ou des satellites étatsuniens – en général, des satellites de l’OTAN. C’est le premier point.
Le deuxième point – peut-être le plus important, le point clé même – est que seul le personnel militaire de l’OTAN peut assigner des missions de vol à ces systèmes de missiles. Les militaires ukrainiens ne peuvent pas faire cela.
Il ne s’agit donc pas de permettre ou non au régime ukrainien d’attaquer la Russie avec ces armes. Il s’agit de décider si les pays de l’OTAN sont directement impliqués dans le conflit militaire ou non.
Si cette décision est prise, elle ne signifiera rien de moins qu’une implication directe – cela signifie que les pays de l’OTAN, les États-Unis et les pays européens sont parties à la guerre en Ukraine. Cela signifiera leur implication directe dans le conflit, et cela changera clairement l’essence même, la nature même du conflit de façon dramatique.
Cela signifie que les pays de l’OTAN – les États-Unis et les pays européens – sont en guerre avec la Russie. Et si c’est le cas, alors, en gardant à l’esprit le changement d’essence du conflit, nous prendrons les décisions appropriées en réponse aux menaces qui nous seront posées.
La Russie dispose de nombreux moyens pour répondre à ces menaces, notamment en tirant directement sur des cibles situées en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Vladimir Poutine n’est pas connu pour faire des menaces dans le vide.