L'explosion à Beyrouth prépare le terrain pour un changement de régime (Off Guardian)

L'explosion à Beyrouth prépare le terrain pour un changement de régime
Article originel :  Beirut Explosion Lays Groundwork for Regime Change Push
Par Kit Knightly
Off Guardian

Quelle que soit la façon dont l'explosion a commencé, il semble qu'elle ne se terminera que dans un sens.

Cela fait trois jours que l'explosion qui a détruit une grande partie du quartier portuaire de Beyrouth a eu lieu, et bien que la cause ne soit pas encore claire, les retombées politiques se font sentir.

L'histoire officielle est que près de 3000 tonnes de nitrate d'ammonium, stockées dans l'entrepôt pendant près de 7 ans, ont été enflammées par un incendie. Les premiers rapports faisaient état d'une cargaison de feux d'artifice, qui a depuis été réfutée.

Bien que cela semble improbable, et que les détails concernant l'abandon par le navire russe de sa cargaison il y a si longtemps soient presque trop commodes, il n'y a pas de preuve directe, jusqu'à présent, que cela soit faux.

Ce manque de clarté a donné lieu à de nombreuses spéculations. Certaines personnes ont suggéré que l'explosion était une nouvelle technologie ou même un dispositif nucléaire. Nous n'avons pas encore trouvé de preuves à l'appui, et les scientifiques indépendants que nous avons interrogés nous ont dit que les preuves visuelles correspondaient à une explosion de nitrate.

Certaines vidéos prétendent montrer l'atterrissage de quelque chose - peut-être un missile. Mais les preuves vidéo sont facilement trafiquées ou mal attribuées.

Nous avons ajouté la vidéo, qui en fait est bien un montage à partir d'une vidéo, confirmant ainsi les allégations de CNN .NdT [MAJ 9.08.20]

CNN a signalé que la vidéo avait été altérée, mais "ce que dit CNN" et "la vérité" se recoupent rarement, et s'ils le font, c'est accidentel.

Pour sa part, le gouvernement libanais semble paniquer, ayant déjà placé seize personnes en état d'arrestation et gelé les comptes bancaires de divers fonctionnaires locaux.

En bref, nous ne savons pas encore exactement ce qui s'est passé, ni qui est responsable. Mais nous savons ce que l'on nous dit de penser, et la façon dont la presse rapporte l'histoire, et le programme qu'elle poursuit à la suite de l'incident, est presque la question la plus importante.

Aujourd'hui, des manifestations ont eu lieu dans les rues de Beyrouth, apparemment en réaction à ce qui est considéré comme un simple accident industriel, mais il s'agit également d'une extension des manifestations qui se sont succédées depuis l'été dernier. Il est peut-être révélateur que ces protestations permanentes n'aient jamais fait la une des journaux occidentaux jusqu'à présent.

Le Guardian a publié hier un article d'opinion intitulé “Lebanon is no stranger to disaster – but this is like nothing we’ve ever seen” ("Le Liban n'est pas étranger au désastre - mais cela ne ressemble à rien de ce que nous avons vu"). Selon l'auteur Kim Ghattas, le peuple libanais est en colère, cette explosion a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase :

    Combien de temps encore un pays et un peuple peuvent-ils supporter ? Est-ce un tournant ? Et si oui, vers quoi ? Une révolte totale et un véritable changement pour un nouveau départ ou une impuissance et une défaite totales ?

Et, d'après la biographie de l'auteur :

    Kim Ghattas est chercheur principal à la Carnegie Endowment for International Peace"

...ce qui en fait essentiellement un représentant rémunéré du Département d'État U.S. Cela indique clairement où cela va probablement nous mener.
 

Ailleurs dans la presse occidentale, on nous dit que le peuple libanais est en colère, encore et encore. Et le Guardian rapporte que des émeutiers sont battus et gazés.

Emmanuel Macron a fait une tournée à Beyrouth et on nous a dit que la foule lui a chanté "faites quelque chose" et "aidez-nous".

Sky News a rapporté :

    "une foule s'est rassemblée autour de lui et a crié sa colère, en utilisant des slogans tels que "révolution" et "le peuple veut faire tomber le régime".

Reuters a déjà parlé de "révolution".

Ces manifestations sont-elles organiques ou alimentées de l'extérieur ? C'est difficile à dire, mais seule une personne volontairement naïve pourrait écarter l'implication des États-Unis ou de l'OTAN à ce stade.

Il semble peu probable qu'une explosion qui, bien que destructrice, a entraîné relativement peu de pertes en vies humaines, puisse si rapidement dégénérer en troubles politiques, et même en la suggestion fantôme d'un changement de régime.

Ainsi, quelle que soit la cause de l'explosion, elle est certainement saisie comme une opportunité politique. Et, historiquement parlant, il est très rare que les États-Unis n'aient pas leur mot à dire dans la création de leurs propres opportunités.

S'il s'agit d'une poussée en faveur d'un changement de régime, elle intervient à un moment curieusement opportun, compte tenu de l'état d'avancement du récit du Covid19. Peut-être est-ce le signe qu'une distraction est nécessaire, ou peut-être le signe que certaines personnes au cœur de l'État profond sont malades de sa BS "pandémique", et veulent juste faire ce qu'elles font le mieux... déloger les gouvernements et voler les ressources.

Quelle que soit la forme que prendront ces retombées, ayez une pensée pour le peuple libanais. Parce que peu importe comment cela commence, les foules dans les rues demandant aux membres de l'OTAN de "passer à l'action" ne finissent jamais bien pour le Moyen-Orient.

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