Un ministre belge dit ce que Biden ne dira pas : Israël efface des villages palestiniens entiers de la carte

UN ministre belge dit ce que Biden ne dira pas : Israël efface des villages palestiniens entiers de la carte
Article originel : Belgian Minister says what Biden won’t: Israel is wiping Entire Palestinian Villages off the Map
Juan Cole, 3.09.23

 J’ai entendu Noam Chomsky parler dans ma jeunesse de la couverture médiatique du Moyen-Orient aux États-Unis et, si je me souviens bien, il a fait remarquer à un moment donné que ce sont parfois les journaux régionaux, comme le San Francisco Chronicle, qui avaient les manchettes les plus honnêtes. En revanche, il y avait souvent un spin commun sur un article dans le Washington Post, le New York Times, et les services de presse.

Ce principe a été appliqué cette semaine au niveau international. La ministre belge du Développement, Caroline Gennez, a déclaré dans une interview que « des villages entiers sont rayés de la carte par les Israéliens » en Cisjordanie occupée.

L’ambassadeur d’Israël à Bruxelles a qualifié ces propos de « libelle diffamatoire ».

C’est tout à son honneur que Mme Gennez ait tenu bon. Et elle devrait le faire, puisqu’elle a raison.

À peu près au même moment où elle donnait cette interview, le journaliste israélien Oren Ziv rapportait dans le magazine israélien +972 que « C’est comme 1948 » : Israël nettoie la vaste région de Cisjordanie de presque tous les Palestiniens [...] En quelques mois, des communautés palestiniennes entières situées entre Ramallah et Jéricho ont été chassées par la violence des colons et les politiques de l’État, ouvrant la voie à une prise de contrôle totale par Israël de milliers d’acres de terres. »

Ziv démontre que la zone s’étendant à l’est de Ramallah vers Naplouse, une zone d’environ 58 miles carrés, a été vidée de Palestiniens. Dans le même temps, 10 avant-postes de squatteurs illégaux ont été établis par des Israéliens sur des terres palestiniennes privées. Ces squatteurs armés ont attaqué des hameaux palestiniens et détruit des vergers, entraînant l’exode de la population indigène.

Ziv dit qu’en août de cette année, les 88 habitants d’al-Qabun ont été expulsés de leurs maisons par des squatteurs militants. En mai 2023, les 200 habitants d’Ein Samia ont démoli leurs propres maisons et fui les attaques incessantes de squatteurs. L’année dernière, en juillet, les 100 habitants de Ras al-Tin avaient été expulsés. En 2019, deux clans palestiniens ont été expulsés de la région près du carrefour de Taybeh.

Donc ce que Gennez a dit est parfaitement exact. En outre, le taux de nettoyage ethnique, de squattage illégal par Israël et de violence des squatteurs contre les indigènes s’accélère sous l’actuel gouvernement extrémiste israélien.

Les quatre exemples donnés par Ziv ne sont d’ailleurs pas du tout la fin de l’histoire. La Haute Cour israélienne permet à l’armée israélienne d’expulser les 1000 habitants des hameaux qui composent Masafer Yatta, que l’armée israélienne a arbitrairement désignés comme « zone de feu ». Il y a trois jours, l’armée a confisqué plusieurs automobiles civiles, laissant la population sans moyen de faire ses courses, une étape supplémentaire dans l’expulsion.

Traduction SLT