[Vidéos] Haaretz confirme le rapport de Grayzone qu'il avait qualifié de "conspiration" montrant qu'Israël a tué ses propres festivaliers (The GrayZone)

Haaretz confirme le rapport de Grayzone qu'il avait qualifié de "conspiration" montrant qu'Israël a tué ses propres festivaliers
Article originel : Haaretz confirms Grayzone reporting it dismissed as ‘conspiracy’ showing Israeli killed own festivalgoers
Par Wyatt Reed
The Gray Zone, 21.11.23

Haaretz doit encore admettre qu'il s'est trompé en qualifiant Max Blumenthal, de The Grayzone, de "théoricien du complot" pour avoir apporté des preuves cruciales que les forces israéliennes ont tué des Israéliens le 7 octobre. Mais de nouveaux rapports du même média montrent que nous avions raison depuis le début.
 

Le journal israélien Haaretz a reconnu qu'un rapport de police confirmait que des fêtards participant à un festival à trois miles de la frontière de Gaza avaient été tués par l'armée israélienne le 7 octobre, deux semaines seulement après que la publication eut accusé le rédacteur en chef de Grayzone, Max Blumenthal, de propager des "théories du complot" pour avoir rapporté l'affaire.

Dans un article publié le 19 novembre, le journaliste du Haaretz Josh Breiner a écrit qu'une enquête officielle sur la mort des participants au festival Nova "a révélé qu'un hélicoptère de combat de Tsahal arrivé sur les lieux depuis la base de Ramat David a tiré sur les terroristes et a apparemment aussi touché certains des fêtards qui se trouvaient là", citant "une source policière".

BREAKING: Israel's @Haaretz reports that an Israeli official investigation has determined that an @IDF helicopter killed Israeli civilians at the Nova rave on 7 October. Text in screenshot translated via Google. Original Hebrew here: https://t.co/L0Kx2j9UPM pic.twitter.com/TN6wu5qY4n

— Ali Abunimah (@AliAbunimah) November 18, 2023

Cette conclusion ne devrait guère surprendre la publication libérale israélienne. Le 9 novembre, Haaretz a publié un entretien audio avec le colonel Nof Erez, pilote de réserve israélien, qui a déclaré que l'administration Netanyahou avait probablement invoqué la fameuse directive Hannibal, qui stipule que les Israéliens faits prisonniers doivent être tués par l'armée plutôt que d'être laissés entre les mains de militants palestiniens.

"La directive Hannibal a probablement été déployée parce qu'une fois que vous détectez une prise d'otages, c'est Hannibal", a déclaré M. Erez dans un enregistrement publié le 9 novembre.

"Ce que nous avons vu ici, c'est un Hannibal de masse", conclut le pilote.

Israeli Col. Nof Erez described a “mass Hannibal” targeting by the Israeli military of Hamas militants AND Israeli citizens on October 7 to prevent captives from getting to Gaza

See: the Hannibal Dorective pic.twitter.com/BvVw5eleWo

— Max Blumenthal (@MaxBlumenthal) November 20, 2023

Cet aveu est intervenu deux jours seulement après que Haaretz a cité le rédacteur en chef de The Grayzone parmi ceux qu'il accuse d'être "largement" responsables de la prolifération des "théories du complot".

Se référant spécifiquement à "une capture d'écran d'une vidéo niant les atrocités du 7 octobre... provenant du compte X de Max Blumenthal", Sami Cohen, de Haaretz, a dénoncé un récent exposé de Propaganda & Co qui s'appuyait largement sur les reportages de The Grayzone :

"Une autre vidéo affirme que le massacre de la rave près du kibboutz Re'im n'a jamais eu lieu" et que les morts "résultent simplement d'un échange de tirs entre l'armée et la police d'un côté et le Hamas de l'autre", affirme l'article de Cohen.

"Les négationnistes affirment que le Hamas se dirigeait vers les bases de l'armée israélienne, qu'il a rencontré des barrages de la police et de l'armée et que les fêtards qui ont fui la fête ont été pris entre deux feux", se moque l'auteur de Haaretz.

Mais c'est exactement ce qui s'est passé, selon Haaretz. Comme l'explique l'article du 19 novembre, non seulement une enquête de la police israélienne a révélé que "l'hélicoptère militaire qui a tiré sur les terroristes a apparemment aussi touché certains fêtards", mais il y a aussi "une évaluation croissante dans l'establishment de la sécurité que les terroristes qui ont perpétré le massacre du 7 octobre ne savaient pas à l'avance que le festival Nova se tenait près du kibboutz Ra'im".

Israël met en garde la presse contre les révélations sur les tirs amis et menace les médias étrangers

Alors que les révélations se répandaient sur les réseaux sociaux, la police israélienne a publié un communiqué niant que les forces de Tel-Aviv aient perpétré le massacre et a averti les médias nationaux de "prendre la responsabilité de leurs publications et de ne fonder leurs articles que sur des sources officielles". Les autorités israéliennes ont cherché à étouffer la couverture de leurs actions à Gaza, avec des réglementations d'urgence récemment adoptées permettant à la police de réprimer les journalistes critiques accusés de "nuire au moral national".

Depuis le 7 octobre, au moins 50 journalistes palestiniens ont été tués par des frappes aériennes israéliennes visant les professionnels des médias et leurs familles. Une pétition signée par plus de 1 200 journalistes au début du mois de novembre indiquait qu'"Israël a bloqué l'entrée de la presse étrangère, fortement restreint les télécommunications et bombardé les bureaux de presse" et qu'"une cinquantaine de sièges de médias à Gaza ont été frappés" par les forces israéliennes qui "ont explicitement averti les salles de rédaction qu'elles ne pouvaient pas garantir la sécurité de leurs employés en cas de frappes aériennes".

Israël a empêché la chaîne libanaise Al Mayadeen d'émettre sur tout territoire sous son contrôle et a menacé de faire de même avec la chaîne qatarie Al Jazeera.

Les lourdes restrictions imposées par Tel-Aviv aux médias désireux de couvrir son siège meurtrier s'étendent à Gaza même, Fareed Zakaria, de CNN, admettant que "pour pouvoir entrer dans Gaza sous escorte des FDI, les médias doivent soumettre tous les documents et toutes les séquences à l'armée israélienne, qui les examine avant de les publier".

Mais l'idée que c'est l'armée israélienne qui porte la responsabilité de la tuerie du festival de musique de Nova - et non le Hamas, comme Tel-Aviv et Washington l'affirment depuis près de six semaines - a été largement ignorée par les médias traditionnels. À l'heure où nous publions ces lignes, aucun média grand public n'a pris acte de la confirmation par Haaretz des révélations de The Grayzone.

Traduction SLT