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Israël menace d'entrer en guerre contre la Syrie du fait de la présence iranienne dans le pays (American Herald Tribune)

par Robert Inlakesh 15 Septembre 2017, 20:40 Israël Syrie Iran Menace Impérialisme Liban Hezbollah Articles de Sam La Touch

 Israël menace d'entrer en guerre contre la Syrie du fait de la présence iranienne dans le pays
Par Robert Inlakesh*
Article originel : Israel Threatens War with Syria Over Iranian Presence in The Country
American Herald Tribune


Traduction SLT

 Israël menace d'entrer en guerre contre la Syrie du fait de la présence iranienne dans le pays (American Herald Tribune)

Ayelet Shaked, le ministre de la Justice d'Israël vient de menacer le gouvernement syrien en déclarant qu'Israël "fera ce qui est nécessaire" si le président syrien Bachar al-Assad ne tient pas l'Iran hors de Syrie.

Le gouvernement israélien - qui a bombardé la semaine dernière un avant-poste militaire syrien, tuant deux soldats - vient de lancer un ultimatum au gouvernement syrien. Les menaces à l'encontre de la Syrie surviennent à un moment où les forces gouvernementales d'Assad ont pratiquement éteint la présence de l'Etat islamique (EI) en Syrie et s'approchent de la fin complète de la guerre. Pendant ce temps, Israël semble avoir une crise d'anxiété face à la situation actuelle et use des tambours de guerre.

Lors de sa dernière rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, M. Netanyahu a souvent cherché à exprimer ses préoccupations au sujet de l'Iran, ce qui a été semble-t-il - à la frustration de M. Netanyahu - balayé sous le tapis par M. Poutine, car il s'agissait d'une question non substantielle. Un gouvernement israélien paranoïaque s'est quant à lui affairé à préparer la guerre avec pratiquement tous les ennemis qu'il a pu affronter depuis cette rencontre et ne semble pas très satisfait de la manière dont les choses se déroulent en Syrie, avec le renforcement de l'"axe de résistance".

 

L'armée israélienne a notamment interrompu sa série d'exercices militaires d'une semaine - incluant une invasion simulée du Liban -, le plus grand exercice militaire israélien depuis 1998 (quand ils ont simulé une invasion de la Syrie). Pour tout autre pays, un exercice tel que celui qui a débuté le 5 de ce mois serait considéré comme une menace possible à la sécurité nationale et/ou une provocation de guerre pour le pays menacé, mais Israël semble pouvoir le faire sans être soumis à l'examen des médias internationaux, ni de la communauté internationale. Le mois dernier, le 10 août, le gouvernement israélien a annoncé qu'il se préparait à une invasion terrestre de Gaza, les forces aériennes israéliennes ont également effectué plusieurs survols aériens de l'espace aérien libanais et ont demandé et discuté dans leurs médiasde la perspective d'une guerre contre l'Iran, la Syrie, Gaza et bien sûr le Liban.

 

Faut-il donc s'attendre à quelque chose de grand d'important d'Israël ?

Examinons les possibilités: le gouvernement israélien menace constamment d'amener ses ennemis jurés dans une guerre et le fait depuis sa création en 1948, mais la perspective d'engager la Syrie dans une guerre en ce moment pourrait signifier un conflit mondial et se solder par d'énormes pertes pour les Israéliens, ainsi que pour leur opposant.

Historiquement, Israël n' a jamais aimé subir de lourdes pertes humaines et a mis fin à ses attaques les plus récentes sur la bande de Gaza (2014) principalement pour cette raison.

La société israélienne soutient totalement la guerre contre un ennemi et les sondages d'opinion israéliens montrent un soutien accru pour le parti politique élu lorsqu'ils s'engagent dans la guerre, donc pour le parti du Likoud de Netanyahu, la guerre semblerait être une bonne idée pour regagner une partie de leur popularité récemment perdue auprès des partis israéliens d'extrême droite. Cependant, lorsque les soldats commencent à mourir, l'opinion publique israélienne commence à basculer et à critiquer davantage le gouvernement. La raison pour laquelle Israël a mis fin à l'assaut contre Gaza en 2014 était due au fait que, pour mener le combat au cœur du Hamas, Israël devait lancer une invasion terrestre. Chaque confrontation terrestre avec le Hamas s'étant terminée par la mort de nombreux soldats israéliens ainsi que de nombreux blessés, Netanyahu et son parti ayant compris qu'ils perdraient le soutien de nombreux Israéliens, ont décidé de ne pas aller de l'avant.

Si Israël devait à ce moment-là déclencher un conflit, ce serait très probablement contre le Hamas à Gaza ou le Hezbollah au Liban, une guerre en Syrie est très probablement une manoeuvre d'Israël pour tenter juste d'attirer l'attention des alliés, afin qu'ils puissent négocier un accord en Syrie qui verrait le déclin de la présence iranienne.

Le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a annoncé mardi que la guerre en Syrie a été gagnée par le gouvernement syrien, ce qui signifie que le Hezbollah est confiant que ses combattants seront bientôt prêts à affronter Israël en force et Israël le sait. Pour Israël, ce n'est pas une période de confiance et une guerre contre la Syrie ou contre le Liban pourrait entraîner de lourdes pertes. Il est plus que probable qu'Israël chercherait à parvenir à un conflit entre les factions ethno-religieuses au Liban comme objectif plus stratégique pour affaiblir le Hezbollah, ce serait une initiative plus réfléchie pour Israël que de s'engager dans un conflit direct; cela pourrait être une possibilité envisageable à mesure que leurs relations avec l'Arabie saoudite et les pays arabes du Golfe se renforcent.

La déclaration d'Ayelet Shaked - même si elle ne sera probablement pas suivie d'effet - est encore quelque chose qui doit être noté et montre qu'Israël est au moins disposé à envisager militairement de telles actions dangereuses. Ayelet - qui a obtenu une reconnaissance internationale pour ses déclarations racistes sur les Palestiniens - a également récemment exprimé son soutien à un État kurde indépendant en Syrie, déclarant à "Haaretz" (un journal israélien) que "Israël et les États occidentaux bénéficieront grandement de la création d'un État kurde". Ayelet Shaked est sur le point d'être un futur Premier ministre israélien en raison de sa popularité mais quelqu'un qui est si disposé à défier les pays voisins reste une personne dangereuse au sein d'un gouvernement. Il est à présent clair à partir de ses déclarations qu'Israël a une vision arrêtée sur la façon de traiter la situation en Syrie (via les Kurdes).

*Robert Inlakesh est journaliste, analyste politique et militant des droits de l'homme, spécialiste de la situation géopolitique au Moyen-Orient, spécialiste de la situation politique et humanitaire en Palestine. Robert est un rédacteur régulier d'Al-Masdar news' - et apparaît aussi fréquemment sur 'Press TV' en tant qu'analyste et chercheur..

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