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La France veut écouter les djihadistes...mais surtout l’Algérie (Mondafrique)

par Jean-Marie Bourget 15 Octobre 2014, 02:52 France Algérie Djihadistes Tunisie Ecoute Espionnage Afrique

La France veut écouter les djihadistes...mais surtout l’Algérie (Mondafrique)
La France veut écouter les djihadistes...mais surtout l’Algérie
Par Jean-Marie Bourget
Mondafrique

Officiellement pour surveiller les djihadistes, les espions français voulaient installer du matériel d'écoute en Tunisie. Le refus de Tunis a tué dans l'œuf ce projet de flicage du Maghreb. Pour notre chroniqueur Jacques-Marie Bourget, il ne s'agissait pas uniquement de lutte contre le terrorisme et les espions français cherchaient surtout à surveiller l'Algérie qui vit une période trouble de transition politique.

Le « renseignement humain » étant de plus en plus difficile à obtenir, c'est-à-dire l’entretien d’un réseau d’informateurs et d’espions capables d’informer le gouvernement français par le biais de la DGSE, le penchant naturel est de s’appuyer désormais sur la toute puissance de l’espionnage électronique. Maintenant que la « vraie » vie se passe sur Internet, les « réseaux sociaux » et au « smartphone », il suffit de voir et de lire en direct tout ce flux pour être informé par le menu. Reste à trouver les logiciels assez intelligents pour trier le renseignement recherché dans la masse du trafic… L’exemple donné par la NSA, l’agence US qui espionne toute la planète à commencer par Angela Merkel, est la voie que veulent suivre tous les services de renseignement du monde. En Europe, la logique voudrait qu’il y ait une mutualisation de ces systèmes d’écoute… mais la chose n’est pas envisageable avec des nations qui continuent de se livrer à une guerre sans armes.

Espionner l'Algérie

La DGSE vient de lancer l’idée d’écouter et de voir tout ce qui se diffuse de Benghazi à Casablanca et c’est le Figaro qui nous apprend cela. L’objectif était de dresser ces grandes oreilles dans le sud de la Tunisie. Position géographique idéale, sous prétexte de combat contre le djihad, pour espionner en priorité nos amis algériens. Par ses réserves financières, ses ressources énergétiques et ses structures militaires bien entrainées, l’Algérie est le noyau de l’Afrique du Nord, du Maroc à l’Égypte. Pour les espions français il y a urgence à savoir ce que préparent les responsables algériens, ceux de l’État et ceux des réseaux, surtout dans une période où la tête de l’État est des plus fragiles.

Par ailleurs, il est vrai que les djihadistes irrédentistes qui voyagent de la Libye au Nigéria seront plus aisément pistés par le sabre de l’électronique que par la parole des bergers du désert.

Démenti tunisien

Est-ce la vertu retrouvée en période électorale ? La Tunisie, par la voix du lieutenant-colonel Belhassen Oueslti, porte parole de la Défense, a démenti tout projet de ce genre sur son territoire national « totalement souverain »… Ce qui fait rire tous ceux qui savent très exactement, à la frontière algéro-tunisienne, où se tient la base des forces spéciale américaine qui stationnent sans encombre sur la terre des fils de Bourguiba. Qui savent aussi que, de temps en temps, avec l’accord de Tunis, des militaires algériens passent outre l’ex-ligne Morice pour couper les barbes de djihadistes trop imprudents.

Outre « la souveraineté du territoire » avancée comme argument de refus, la Tunisie, ce qui est normal, a demandé à partager le résultat de cette cueillette des écoutes. Paris à dit non à ses oreilles coupées en deux … et le projet semble mort-né. Question : puisque le but de la France est de combattre islamisme radical, pourquoi les as de la « piscine » ne proposent-ils pas le même marché aux algériens ? Eux aussi sentent l’harissa ?

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