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La chute des prix du pétrole, une aubaine dangereuse pour Washington (AFP)

par AFP 28 Janvier 2016, 15:31 USA Pétrole Iran Crise

La baisse du prix du pétrole a l'allure d'une aubaine pour les Etats-Unis, qui y ont contribué et voient maintenant souffrir des pays jugés par eux inamicaux, mais un effondrement profond et durable représente un risque de déstabilisation inquiétant.

A l'échelle du pays entier, les Etats-Unis, bien que le pétrole de schiste les ait remis au rang des plus grands producteurs de la planète, restent importateurs nets de pétrole et leur balance commerciale bénéficie donc de l'énergie bon marché.

Et à l'échelle du consommateur, "il ne fait aucun doute que les prix bas du pétrole sont bons pour les Etats-Unis - douloureux pour certains (ndlr: les entreprises et Etats les plus liés au secteur), mais bons pour l'économie américaine et les consommateurs américains" qui font des économies en essence et en chauffage, résume Bruce Everett, ancien cadre d'ExxonMobil et enseignant aux universités américaines Tufts et Georgetown.

Mais ce bénéfice financier s'accompagne-t-il d'avantages stratégiques ?

"Dans la mesure où vous n'aimez pas beaucoup les (pays) producteurs de pétrole, c'est un avantage", note George Perry, de la Brookings Institution.

Washington entretient des relations plutôt fraîches avec plusieurs grands pays producteurs qui, faute d'économie réellement diversifiée, subissent de plein fouet la baisse de revenus apportés par le pétrole. Parmi eux, la Russie, le Venezuela, et surtout l'Iran, qui vient d'obtenir la levée des sanctions économiques occidentales en échange de son renoncement au programme nucléaire militaire qu'il était accusé de développer.

Pour ce qui est des rapports avec Moscou, "la Russie est sous pression, avec la baisse du pétrole et son déclin économique général, et on peut faire valoir que cela l'a encouragée à être plus ferme sur la scène internationale, (...) en Ukraine ou en Syrie par exemple, pour détourner l'attention de sa population de ses difficultés économiques", estime Jan Kalicki, au Wilson Center.

"Si le climat économique était moins négatif, est-ce que la Russie serait plus ou moins récalcitrante sur la scène internationale?", s'interroge-t-il toutefois.

- Convergence d'intérêts -

En ce qui concerne l'Iran, Anthony Cordesman, au Centre d'Etudes stratégiques et internationales (CSIS), a calculé que même un baril à 40 dollars, plus rémunérateur qu'actuellement, ne rapporterait à l'Iran qu'une cinquantaine de milliards de dollars par an au mieux: "Rien qui s'apparente à des retombées massives pour un pays qui comptera (en 2017) 83 ou 84 millions d'habitants et dont le Produit intérieur brut tournera autour de 1.400 à 1.600 milliards de dollars. Même avec la fin des sanctions, le résultat sera probablement une nouvelle aggravation de la lutte de pouvoir interne pour l'argent et les besoins civils contre militaires", a-t-il déclaré...

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