Black-out sur Alger. Suite au refus des autorités algériennes de délivrer un visa aux journalistes du Monde et du Petit Journal (Canal+) qui devaient couvrir la visite de Manuel Valls en Algérie, plusieurs grandes rédactions françaises ont annoncé qu'elles boycotteraient le déplacement. Officiellement, Alger fait payer au Monde une Une mettant en cause le président Bouteflika dans l'affaire des Panama Papers. Mais officieusement, une partie de la presse algérienne estime que la presse française est la victime collatérale d'un rafraichissement des relations Paris-Alger, dû notamment aux prises de position françaises sur le Sahara occidental.
Une fois n'est pas coutume : Libération, France Inter, France Culture, Le Figaro, France 2 et TF1 sont sur la même longueur d'ondes. Les six rédactions ont annoncé, en cette fin de semaine, qu'elles ne couvriraient pas le déplacement du Premier ministre français et des dix ministres qui l'accompagnent à Alger pour deux jours. Le voyage, qui débutait ce samedi 9 avril, sera consacré à la signature d'accords de partenariat économique et à des entretiens sur la coordination entre Paris et Alger en matière de sécurité et d'anti-terrorisme.
La raison de cette fronde ? Le refus, par les autorités algériennes, de délivrer trois visas : ceux du journaliste du service politique du Monde Bastien Bonnefous et des deux journalistes du Petit journal qui devaient suivre ce déplacement. "Une entrave à la liberté de la presse", pour les rédactions qui ont décidé de boycotter le déplacement. Manuel Valls, de son côté, a assuré qu'il aborderait la question avec ses interlocuteurs algériens "dans l'amitié et la franchise"...