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Voici la carte du monde des murs séparant les frontières (Citizenpost.fr)

par Yohan Demeure 6 Juillet 2016, 11:25 Mur Monde Enfermement Frontiere

Voici la carte du monde des murs séparant les frontières

Les défenseurs de la citoyenneté mondiale ont de fortes raisons de ne pas être optimistes. En effet, le monde est découpé en frontières représentant les États, mais certaines de ces limites sont matérialisées par des murs dont la longueur totale serait égale à celle de la circonférence de la Terre !

 

La carte du monde des murs aux frontières a été élaborée par Elisabeth Vallet et Chaire Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal et publié dernièrement par France Culture. Elle reprend en partie une autre carte qui avait été publiée par le Courrier Internationalen fin d’année 2014.

Cette carte ne matérialise pas la longueur des murs en question et leur localisation précise, mais indique les frontières concernées et indique si ces murs sont déjà en place, en cours de construction, ou au stade de simple projet. Mais à quoi ressemblent ces murs aux frontières ?

« On assiste à un phénomène de re-fermeture des frontières, depuis deux décennies » explique Elisabeth Vallet dans l’émission de radio Les enjeux internationaux sur France Culture.

Il est possible de dresser un portrait multiple en fonction de l’apparence de ces murs, leurs objectifs ainsi que leur efficacité, qui changent selon les pays et les enjeux. Il est possible de citer les matériaux comme le béton, les barbelés électrifiés et le sable, ainsi que les différents dispositifs tels que les miradors, les clôtures, les forces armées et la technologie biométrique. Les objectifs diffèrent également (lutte contre l’immigration, contrebande, opposition territoriale et autres raisons de sécurité).

Les universitaires estiment que les anciens murs étaient destinés à faire en sorte que certains conflits ne dégénèrent pas, comme ceux opposant l’Inde au Pakistan, les deux Corées ou encore Chypre et la non-reconnue République de Chypre du Nord. Aujourd’hui, les murs tendent à surprotéger les frontières, donc à en faire des « sur-frontières ».

Elisabeth Vallet donne quelques pistes en identifiant quatre paradoxes ou problèmes induits par ces murs aux frontières. Selon elle, les murs ne servent à rien puisqu’ils font naitre des logiques de transgression, par exemple à la frontière américano-mexicaine, où environ 150 tunnels ont été dénombrés. L’immigration clandestine n’est pas seule actrice dans la zone, puisque les trafiquants ont adopté d’autres logiques: contourner le mur par la mer en sous-marin et par les airs à l’aide de drones.

L’experte canadienne indique également que les murs fracturent une zone transfrontalière habituellement dynamisée par des activités et autres échanges. En effet, après l’édification d’un mur, l’économie locale s’en trouve impactée. De plus, les passages aux frontières sont éphémères, saisonniers et pendulaires et clôturer totalement un territoire, même en partie, pose la question de la difficulté d’un retour, pour un immigré, vers sa terre natale.

Enfin, construire un mur sur une frontière, c’est également favoriser les organisations criminelles qui profitent de pauvres gens désirant se rendre dans un pays où la vie semble meilleure. Les passeurs seront de plus en plus les représentants de structures criminalisées.

Voici également la carte publiée par le Courrier International en 2014:

7-11murs

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