L’Allemagne a raison de la Françafrique Mondafrique
La dernière tournée africaine de la chancelière Angela Merkel démontre la volonté de la diplomatie allemande à s'imposer en Afrique francophone et d'y concurrencer la France dans son traditionnel pré-carré.
A peine achevée sa tournée au Sahel lors de laquelle elle a notamment rencontré les présidents du Mali et du Niger, la chancelière allemande Angela Merkel a reçu, jeudi 13 octobre, le président tchadien Idriss Deby Itno qui sera suivi, vendredi 14 octobre, par son homologue nigérian Muhamadu Buhari.
En parallèle du séjour de la chancelière sur le continent africain, une délégation de onze parlementaires allemands s’est rendue dans la capitale centrafricaine, Bangui, pour rencontrer plusieurs membres de la société civile.
Berlin à l’assaut de l’Afrique
Devant l’effacement historique de la France sur le plan international, et singulièrement en Afrique francophone, l’Allemagne a défini une nouvelle politique africaine moins calquée sur l’Union européenne et moins centrée sur quelques pays pré-émergents comme le Ghana, le Nigeria ou l’Afrique du Sud. L’Allemagne entend ainsi s’imposer comme l’avocat de la bonne gouvernance sur le continent tout en développant ses relations économiques. Berlin entend pour cela soutenir les partenariats prometteurs dans les domaines du numérique, des infrastructures et de l’exploitation des matières premières.
Tandis que la diplomatie allemande monte en puissance en Afrique, en tenant compte des aspirations d’une jeunesse mondialisée et en révolte, la diplomatie française conduite pendant quatre ans par Laurent Fabius a préféré le rapprochement avec la Chine, la promotion du commerce extérieur et notamment du tourisme. Ce faisant, elle abandonnait l’Afrique aux militaires et au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Les chefs d’État ont bien compris que désormais pour aller à Berlin il ne faut plus faire escale par Paris.