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Enquête sur les contacts de Jared Kushner avec Israël (Electronic Intifada)

par Electronic intifada 25 Novembre 2017, 19:41 Kushner Israël Collaboration Arabie Saoudite Netanyahu Bin Salman Enquête Lobbying Robert Mueller USA Colonialisme Articles de Sam La Touch

Enquête sur les contacts de Jared Kushner avec Israël
Article originel : Jared Kushner Probed Over Israel Contacts
Electronic intifada

Traduction SLT

Enquête sur les contacts de Jared Kushner avec Israël (Electronic Intifada)

Le conseiller spécial Robert Mueller serait en train d'enquêter sur les contacts de Jared Kushner avec des responsables israéliens l'année dernière alors qu'Israël tentait de faire échouer un vote du Conseil de sécurité de l'ONU sur ses colonies de Cisjordanie.

Kushner est le gendre et conseiller principal de Donald Trumpl. L'ancien directeur du FBI Mueller a été nommé par le ministère de la Justice en mai pour diriger une vaste enquête déclenchée par des allégations de liens entre la campagne Trump et la Russie.

La révélation par le Wall Street Journal de l'enquête sur les contacts de Kushner avec Israël s'inscrit dans les détails d'un "plan de paix" imminent de Trump qui inciterait les Palestiniens à renoncer à leurs droits en échange d'un État qui n'aurait seulement que le nom.

Selon le journal, les "enquêteurs de Mueller ont posé des questions aux témoins" sur l'implication de Kushner dans une controverse au sujet d'une résolution de l'ONU adoptée avant que Trump ne prenne le pouvoir et condamnant les colonies de peuplement israéliennes, qui sont toutes illégales en vertu du droit international.

 Trump avait affiché son opposition sur les médias sociaux à la résolution et avait appelé le dictateur égyptien Abdulfattah al-Sisi, dont les diplomates parrainaient la résolution, à la retirer.

Donald J. Trump

La résolution en cours d'examen au Conseil de sécurité des Nations Unies concernant Israël devrait faire l'objet d'un veto.... suite: https://www.facebook.com/DonaldTrump/posts/10158338539250725...

 Malgré ces efforts, la résolution a été adoptée le 23 décembre, après que plusieurs autres membres du Conseil de sécurité soient intervenus pour la parrainer, et l'administration Obama - dans une mesure rare aux États-Unis - a refusé d'opposer son veto.

Selon le Journal, Israël avait contacté des associés de Trump, dont Kushner et Steve Bannon, dans un effort pour contrecarrer le vote.

"La motivation des questions de l'équipe Mueller sur l'ONU n'est pas claire ", déclare le Journal, mais elles font partie d'un examen des interactions de Kushner avec les dirigeants étrangers pendant la transition présidentielle.

Le journal fait référence à la loi Logan de 1799 qui "interdit aux Etatsuniens de communiquer avec un gouvernement étranger pour influencer les actions du gouvernement dans le cadre d'un différend avec les États-Unis", mais note que personne n'a jamais été poursuivi avec succès en vertu de cette loi.

Kushner n'est pas un observateur impartial. La fondation de sa famille a fait des dons pour soutenir les colonies israéliennes.

Il serait intéressant de voir si le rôle joué par Kushner dans les efforts de Trump pour empêcher la condamnation internationale des colonies israéliennes attirera l'attention obsessionnelle des politiciens libéraux et des experts qui ont sauté sur toutes les allégations de "collusion" de "Russiagate", aussi douteuses ou fictives qu'elles soient.

"L'accord ultime"

Mercredi, Middle East Eye a publié les détails exclusifs du plan de paix "de l'ultime accord" de Trump, qui sera dévoilé au début de l'année prochaine.

Citant un "diplomate occidental" proche de l'équipe étatsunienne préparant la proposition, Middle East Eye décrit une reprise de plans inspirés par Israël pour donner aux Palestiniens ce qui équivaut à une autonomie limitée sur quelques parcelles éparses de terres - un peu comme l'apartheid des Bantoustans que l'Afrique du Sud a tenté d'établir pour détourner les appels aux pleins droits des Noirs sud-africains.

Le plan étatsunien préconiserait un "Etat palestinien" dans la bande de Gaza et quelques enclaves en Cisjordanie, mais des questions clés telles que le statut de Jérusalem et le droit au retour des réfugiés palestiniens seraient reportées.

Les négociations dites "finales" seraient alors menées par l'Arabie saoudite.

Kushner se serait rendu en Arabie saoudite pour informer le prince héritier Mohammad bin Salman - communément appelé MBS - et pour demander l'aide saoudienne afin de faire pression sur le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour qu'il accepte le plan.

Plus tôt ce mois-ci, MBS a convoqué Abbas à Riyad. Selon les médias israéliens, l'autocrate saoudien a déclaré au dirigeant palestinien d'accepter le prochain plan de paix de Trump ou de démissionner.

Des responsables palestiniens anonymes ont déclaré à Middle East Eye que MBS offrait à l'Arabie saoudite de tripler les paiements mensuels à l'autorité palestinienne à 20 millions de dollars si Abbas l'acceptait.

Obsession de l'Iran

Le rapport confirme le motif de l'intérêt saoudien pour la promotion du plan - et cela n'a rien à voir avec la garantie des droits palestiniens.

"MBS est très enthousiaste à propos de ce plan", a déclaré le diplomate occidental à Middle East Eye, "et il est impatient de voir un accord de paix entre les Palestiniens et Israël d'abord, puis entre Israël et les pays arabes, comme une première étape dans la formation d'une coalition entre l'Arabie Saoudite et Israël pour contrer la menace iranienne".

"C'est le plan de Netanyahu et il l'a vendu à l'équipe étatsunienne et ils essaient de le vendre aux Palestiniens et aux Arabes", selon un officiel palestinien cité par Middle East Eye.

L'Arabie saoudite flirte depuis longtemps avec Israël d'une manière discrète, mais les deux Etats sont aujourd'hui de plus en plus ouverts sur leur alliance.

Dans un entretien sans précédent avec les médias saoudiens la semaine dernière, le chef de l'armée israélienne Gadi Eizenkot a exprimé la volonté de son pays d'échanger des renseignements avec l'Arabie saoudite, ce qui a sans aucun doute déjà été le cas.

Eizenkot a également qualifié l'Arabie saoudite et ses alliés de "modérés".

Le régime saoudien rend la pareille.

 Muhammad bin Abdul Karim Issa, l'ancien ministre de la justice saoudien et proche allié de MBS, aurait déclaré aux médias israéliens que la violence contre Israël - y compris la résistance palestinienne à l'occupation militaire - est "antiislamique".

En juin, le ministre saoudien des affaires étrangères a demandé au Qatar de cesser de soutenir le groupe de résistance palestinien Hamas.

Les systèmes saoudiens vont à contre-courant

Alors que l'alliance avec Israël semble être une stratégie clé dans la poursuite de l'obsession de l'Arabie saoudite de faire face à l'Iran, les schémas régionaux du royaume ont eu tendance à mal tourner, comme l'a fait remarquer récemment Omar Karmi d'Electronic Intifada dans une récente analyse : il s'agit notamment d'une guerre par procuration qui a duré des années en Syrie et qui a entraîné des destructions massives et des décès, mais n'a pas réussi à démettre son président, Bachar al-Assad, la guerre menée par les Saoudiens contre le Yémen, qui n'a réussi qu'à tuer et blesser des dizaines de milliers de civils et à faire basculer des millions de personnes au bord de la famine, et l'effort d'isoler le Qatar, n'a pas permis au voisin du golfe de Riyad d'être à genou.

Le dernier jeu de pouvoir saoudien visant à affaiblir la résistance libanaise et le mouvement politique Hezbollah en forçant le Premier ministre libanais Saad Hariri à démissionner semble également avoir échoué.

Après un étrange épisode dans lequel il semble avoir été retenu captif par les Saoudiens, avant de se rendre à Paris et au Caire, Hariri est finalement retourné à Beyrouth mercredi.

Là, il a rapidement annulé sa démission après avoir rencontré le Président libanais Michel Aoun.

Les menaces étatsuniennes proférées cette semaine de fermer l'"ambassade" de l'Autorité palestinienne à Washington semblent s'inscrire dans le cadre des efforts visant à faire pression sur les Palestiniens pour qu'ils acceptent le plan de Trump.

Mais les brimades et les pots-de-vin de l'axe étatsuno-saoudo-israélien n'auront pas plus de succès sur le front palestinien non plus.

Même les dirigeants indulgents de l'Autorité palestinienne n'auront d'autre choix que de rejeter un plan qui ne cherche qu'à liquider la cause palestinienne afin de lever tous les obstacles à l'intégration d'Israël dans la région.

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