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Discours de Hassan Nasrallah sur les guerres pétrolières et gazières au Moyen-Orient (Vidéo + Transcription)

par SLT 6 Mars 2018, 10:02 Hassan Nasrallah Discours Pétrole Liban Gaz Israël Tension Syrie USA Impérialisme Articles de Sam La Touch

Discours du secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, le 16 février 2018, à l'occasion de la commémoration des dirigeants martyrs du Hezbollah (Sheikh Ragheb Harb, Sayyed Abbas Musawi, Hajj Imad Mughniyeh)

Transcription SLT :

Tout d'abord, en ce qui concerne la bataille en cours et le défi qui monopolise aujourd'hui l'esprit des Libanais, à savoir la démarcation de la frontière terrestre et maritime (libanaise et israélienne), la zone économique exclusive (ZEE) et les gisements d'hydrocarbures libanais, en particulier dans les eaux du sud.

Tout d'abord, il semble que toute la région - je parle de la perspective mondiale, pas seulement de la question de la ZEE libanaise et du bloc 9 (réclamée) par le ministre israélien de la guerre Lieberman -, il semble que toute la région soit entrée ouvertement au cœur de la bataille pour le pétrole et le gaz. Et notre cas (au Liban) n'est pas distinct de ce cadre général. Dans cette introduction, je tiens à dire que personne ne devrait traiter de cette question séparément.

Bien sûr, la lutte pour le pétrole et le gaz dans la région a plusieurs causes bien connues, qui n'ont pas besoin d'être expliquées, à savoir la cupidité. Mais à ce stade, ce qui a donné une forte impulsion à cette bataille, c'est la présence d'une administration comme celle de Trump, avec cette mentalité matérialiste, leur avidité et leur convoitise ouvertement mises en avant, sans aucun malaise. Trump dit ouvertement qu'il est avide, avide, il n'en a pas honte. La bataille ouverte par Israël contre les droits maritimes du Liban, le bloc 9, etc.

Aujourd'hui, à l'intérieur de la Palestine occupée, journaux, médias, spécialistes israéliens, centres de recherche, tout le monde parle et écrit des rapports et des études sur d'énormes quantités de pétrole et de gaz dans le Golan syrien occupé. Et il faut supposer qu'en raison de la proximité, c'est aussi le cas dans les fermes de Chebaa et les collines de Kfar Shuba (territoires libanais occupés par Israël). C'est pourquoi la nécessité de perpétuer l'occupation n'est pas discutée en Israël. Et c'est pourquoi nous voyons Israël essayer de s'appuyer sur la présidence Trump et l'administration étatsunienne actuelle, et la faiblesse de la situation générale dans le monde arabe ainsi que la guerre en Syrie pour obtenir une décision étatsunienne ou internationale attribuant le Golan à l'entité israélienne, parce que maintenant le Golan n'est pas seulement une question de sécurité nationale ou d'énormes ressources en eau, mais est également devenu une partie de la bataille pour le pétrole et le gaz.

De même, en dehors du Golan, compte tenu de la situation en Syrie, il y a plusieurs raisons pour lesquelles ces événements se sont produits (depuis 7 ans). Mais maintenant, si vous suivez la situation, certains dirigeants arabes et étrangers, ainsi que de grands généraux, depuis plusieurs mois et aussi au cours de l'année écoulée, ont publié divers rapports sur le fait que la Syrie possède d'énormes ressources pétrolières et gazières sur son territoire et dans ses eaux. Et c'est donc une des raisons de la bataille livrée en Syrie.

La principale raison est la question de la Résistance, de l'Axe de la Résistance, du régime (syrien) qui résiste à la domination étatsunienne et ne se soumet pas à Israël, toutes ces considérations ont prévalu, mais ils ont dit, et disent maintenant, et cette question prendra plus d'importance à l'avenir, que l'une des raisons est le pétrole et le gaz en Syrie, sur terre et en mer.

L'occupation étatsunienne de la Syrie orientale, l'Euphrate oriental après Boukamal, vers la frontière irakienne jusqu' à Hasakah, Qameshle, vers l'ouest jusqu'à Manbij, il y a actuellement des bases étatsuniennes là-bas. Les Etatsuniens ont promis dans le passé que lorsque l'Etat islamique (EI) serait éliminé, ils quitteraient la région. L'EI n'est plus, mais ils ne sont pas partis. Il ne reste plus qu'un petit groupe de l'EI, et ce sont eux qui les protègent. Ce sont eux qui leur garantissent une sécurité totale et empêchent quiconque de les attaquer. Ils empêchent la Résistance, ils empêchent l'Armée Arabe Syrienne, ils empêchent même les Russes de frapper les restes de l'EI. Et la dernière confrontation (forces étatsuniennes contre les forces syriennes) en est la cause.

Et de plus, le Pentagone a dépensé... - quand je parle d'argent, je ne trouve pas mes mots - le Pentagone a dépensé, comme on peut le lire, 500 à 750 millions de dollars en aide aux forces démocratiques syriennes et sous prétexte de protéger les Kurdes. Nous avons déjà atteint près de 750 millions de dollars en une seule année, en 2018. Tout ça pour quoi faire ? Promouvoir la démocratie en Syrie ? Protéger les Kurdes ?

Il est regrettable que... Les Kurdes devraient, et je fais une parenthèse pour donner ce conseil, apprendre de toutes les expériences précédentes. Les Etatsuniens vous utilisent comme instruments dans leurs luttes et leurs batailles, que ce soit contre le régime syrien, la République islamique d'Iran, contre la Russie, contre l'Axe de la Résistance ou même à d'autres fins, et en fin de compte, les Etatsuniens ne se préoccupent que de leurs intérêts, ils vous abandonnent et vous vendent sur le marché de l'esclavage.

Pourquoi cette somme colossale ? Et ils disent qu'ils resteront en Syrie. Même sur la base d'Al-Tanf, ils resteront. Mais l'EI est fini. L'EI a complètement disparu des villes syriennes. Ils ne restent qu' à proximité de la base d'al-Tanf et à l'est de l'Euphrate. Pourquoi ? Parce que les champs de pétrole et de gaz les plus importants en Syrie sont à l'est de l'Euphrate.

L'administration Trump voit maintenant l'Irak avec des yeux (envieux) visant le pétrole.

Avec de la cupidité dans les yeux, Trump et son administration ne voient l'Irak que comme un champ de pétrole. Ils ne les perçoivent pas comme un peuple, des habitants, un État, un régime, un avenir, un (désir de) sécurité, un pays (juste) émergeant d'une guerre terrible et désastreuse qui a laissé des conséquences très dangereuses pour ses infrastructures, sa société et son peuple, et a dû faire des sacrifices (considérables). Pour Trump, l'Irak n'est que pétrole et champs de pétrole. Et il l' a clairement annoncé pendant toute une année durant sa campagne électorale, il ne faisait que répéter "Pétrole! Pétrole ! Pétrole ! Pétrole !". Je me souviens de ce mot, bien que j'aie oublié mon anglais de base. Il n'arrêtait pas de dire "Pétrole !"  et "Nous avions tort, nous devons renvoyer nos forces en Irak, nous devons récupérer les champs de pétrole, nous devons récupérer le pétrole."

C'est pourquoi les Irakiens doivent être très vigilants, (c'est cela) Trump (est maintenant au pouvoir). Et l'homme tient ses promesses électorales.  Il a insulté et agressé la dignité de centaines (de millions)... Deux milliards de Musulmans et de Chrétiens, c'est le moins qu'on puisse dire. Deux milliards de Musulmans et de Chrétiens. Nous sommes également offensés. Et c'est pourquoi aujourd'hui, que dit l'administration Trump à propos de l'Irak ? Elle dit qu'elle ne répétera pas les mêmes erreurs que dans le passé, celles de l'administration Obama. Leur approche envers l'Irak est celle du pétrole, (uniquement) du pétrole.

 Ajoutons qu'entre la Turquie et Chypre, il y a eu un différend sur le pétrole, et au cours des derniers mois, la crise du Golfe dont il est dit, et c'est peut-être vrai, que la vraie raison est une lutte, entre certains pays du Golfe, pour contrôler les ressources pétrolières et gazières du Qatar, et vous savez que le Qatar dispose de réserves gazières vraiment considérables. Une bataille pour le pétrole et le gaz est en cours. Et qui la dirige ? Car je ne dis pas tout cela pour passer le temps. C'est notre bataille d'aujourd'hui. Ce sont les Etatsuniens qui mènent cette bataille. A l'est de l'Euphrate, ce sont les Etats-Unis qui tirent les ficelles. En Irak, les Etats-Unis surveillent la situation. Dans le Golfe, ce sont les États-Unis qui mènent la danse. Et le monde entier sait que si Trump le voulait, le problème entre l'Arabie Saoudite et le Qatar, entre les Emirats Arabes Unis et le Qatar serait réglé en 2 heures. Le monde entier le sait. Sur la question israélienne aussi, la question se pose aujourd'hui selon les mêmes considérations et la même mentalité.

Je voulais commencer par cette introduction pour dire à tous les Libanais... Car nous sommes aujourd'hui face à une bataille que nous devons aborder différemment. Lorsque l'ennemi israélien a occupé le Sud-Liban (en 1982), ou lorsqu'il s'est retiré à la frontière en 2000, certains Libanais ont peut-être considéré que la libération du Liban n'était pas leur bataille. C'était (selon eux) la bataille des sudistes, ou des habitants de la Bekaa, par exemple. Peut-être que certaines personnes qui n'auraient pas pu se soucier moins de savoir si (la ville occupée du Sud de) Bint Jbeil est retournée au Liban ou non, si les villes (adjacentes) de Marjayoun, Hasbaya, Jezzine, Ayt al Sha`b ont été (libéré de l'occupation israélienne) ou non. Tout ça, c'est du passé. Il n'est pas utile de rouvrir les anciens dossiers.

Aujourd'hui, les ressources pétrolières présentes dans le Sud, comme d'autres richesses en hydrocarbures présentes au Liban, appartiennent à tous les Libanais. Il appartient au peuple libanais. Et cet argent ira dans les coffres de l'État libanais. Et le peuple libanais, sur lequel s'est accumulée une dette énorme, qui peut avoir dépassé 80 milliards, à laquelle s'ajouteront 16 ou 17 milliards de dettes, pour atteindre 100 milliards ou plus d'ici quelques années, le Liban n' a pas de richesse, il n' a pas de ressources. Il se peut que notre seul espoir soit les ressources pétrolières et gazières présentes dans nos eaux et dans notre mer. Et d'ailleurs, aussi présent sur notre terre (occupée par Israël), et ce dossier doit être ouvert. Pourquoi ? On en parlera plus tard. Mais voici ce sur quoi nous (Libanais) sommes déjà d'accord.

Cette richesse appartient donc au Liban, c'est un espoir pour le Liban, c'est la voie du salut (économique) pour le Liban. C'est une opportunité qui peut amener l'économie libanaise et le niveau de vie des Libanais sur une voie prometteuse et différente.

Comment devrions-nous nous comporter dans cette bataille ? Le bloc 9 est-il la bataille du Sud-Liban ? Non ! C'est la bataille de tout le Liban. La bataille de la frontière de la Zone Economique Exclusive du Sud, à côté de la Palestine Occupée, est-elle la bataille du Sud Liban ? Non ! C'est la bataille de tout le Liban. C'est le premier point.

Deuxièmement, nous devons savoir que le point essentiel de la lutte actuelle n'est pas la frontière terrestre. Le règlement du différend concernant la frontière terrestre est simple. Le point clé est la frontière maritime de la zone économique (exclusive), des eaux (territoriales). Les Etatsuniens et d'autres veulent nous accorder nos droits " simples " (sans grands enjeux), à savoir les points litigieux sur la frontière terrestre, pour nous enlever nos droits " difficiles " (stratégiques) en mer, dans les eaux et sur les hydrocarbures. Nous devons également être vigilants sur ce point.

Ce qui se passe maintenant, c'est qu'Israël est en train de construire un mur (défensif) (sur sa frontière). Tant qu'il ne construit pas le mur sur le territoire libanais, et qu'il se dresse sur le territoire d'Israël... désolé, sur le territoire palestinien (occupé), cela fait partie de l'occupation (de la Palestine) et des opérations d'occupation. Israël construit un mur à l'intérieur de la Palestine occupée. C'est une autre question. Jusqu' à présent, il n' a pas empiété sur les terres libanaises. C'est pourquoi il est nécessaire que les médias évitent la confusion dans ces questions. S'il est dit que l'État et le Conseil supérieur de la défense ont pris une décision (pour riposter en cas de transgression) et qu'Israël continue à construire le mur, il n'y a pas de contradiction. Parce que le mur est toujours construit en dehors des terres libanaises. Le problème se posera si le mur empiète sur ce qu'on appelle les terres libanaises contestées. L'État libanais et le Haut Conseil de défense ont reçu les trois Présidents (de la République, du Gouvernement et de l'Assemblée). Ils se sont mis d'accord et ont décidé que le Liban répondrait (à toute transgression). Si ce jour arrive, on verra ce qui se passera.

Mais maintenant, la question n'est plus celle de la frontière terrestre. La question porte sur les frontières maritimes et les eaux (territoriales). [...]

Discours de Hassan Nasrallah sur les guerres pétrolières et gazières au Moyen-Orient (Vidéo + Transcription)
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