L’action de la Procureure générale gambienne, Fatou Bensouda, en poste depuis 2012, est de plus en plus contestée. La nomination de cette ancienne conseillère juridique et ministre de la Justice de l’ancien dictateur Yahia Jammeh, lui-même passible de la CPI, avait été surpenante. Il en est d’ailleurs de même avec la nomination d’un colonel magistrat, proche de Kabila , comme Procureur spécial de la Cour Pénale Spéciale de Centrafrique, un succédané de la CPI, chargé des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité depuis 2003. Soit la période concernant les incriminations contre Jean-Pierre Bemba en Centrafrique. Le prédécesseur de Fatou Bensouda, l’Argentin Luis Moreno Ocampo, est mêlé à de multiples affaires de corruption notamment dans son activité de lobbyiste en Libye et avec ses sociétés off shore dans des paradis fiscaux.
Le cout annuel: 147 million d’euros
Les insuffisances, les compromissions, la politisation des nominations et les doutes sur les preuves apportées sont, à l’évidence, la marque de fabrique de la CPI. L’heure est de plus en plus à la mise en cause de cette Cour destinée surtout à juger quelques dirigeants africains déchus ou une poignée de chefs de guerre de second rang.
La CPI est à l’image du « machin » de l’ONU. Ne compte-t-elle pas un effectif de près de 800 personnes, huit bureaux délocalisés dans le monde, dix-huit juges internationaux pour seulement 26 affaires dont six sont au stade du procès, une en appel et trois pour des réparations. Seuls sept accusés sont actuellement détenus. Le budget annuel de cette juridiction dispendieuse et peu productive est de 147 millions d’euros pour 2018. Il faudra probablement bientot aussi ajouter les lourdes indemnisations des prévenus acquittés ayant accomplis de longues années de prison.