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Ukraine vs Yémen - Un contraste dans la couverture médiatique (Off Guardian)

par Gavin O'Reilly 2 Avril 2022, 16:08 Yemen Ukraine Médias Discrimination Articles de Sam La Touch

Ukraine vs Yémen - Un contraste dans la couverture médiatique
Article originel : Ukraine vs Yemen – A contrast in media coverage
Par Gavin O'Reilly
Off Guardian, 2.04.22

Ukraine vs Yémen - Un contraste dans la couverture médiatique (Off Guardian)

Dans le cadre de la couverture médiatique de l'intervention militaire russe en Ukraine, qui dure maintenant depuis un mois, une grande attention a été accordée aux actions de la "Résistance ukrainienne".

D'une manière assez semblable à la couverture des "rebelles syriens" il y a dix ans, l'image romancée des "combattants de la liberté ukrainiens" luttant courageusement contre un ennemi russe militairement supérieur a été largement répandue parmi les médias d'entreprise, parallèlement à leur flatterie pour le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy dans ses appels à la mise en œuvre d'une zone d'exclusion aérienne - une mesure qui déclencherait sans aucun doute une guerre nucléaire.

Cette opération de relations publiques de style hollywoodien sur l'armée ukrainienne par les médias de masse - y compris le célèbre bataillon néonazi Azov - présente également une grande similitude avec les "rebelles syriens" susmentionnés, dans la mesure où elle met en évidence la forte présence de la CIA en arrière-plan.
 

En effet, l'entraînement du personnel militaire ukrainien par la CIA en vue d'une guérilla contre la Russie a récemment été décrit dans un article d'un média de masse occidental, indiquant qu'un plan était en place pour entraîner Moscou dans un bourbier militaire de type guerre d'Irak en Ukraine, le deuxième plus grand pays d'Europe.

Cette tactique a été utilisée par le passé contre le Kremlin, lorsqu'en 1979, le président étatsunien de l'époque, Jimmy Carter, a lancé l'opération Cyclone, un programme de la CIA qui prévoyait l'armement, le financement et l'entraînement d'insurgés wahhabites connus sous le nom de Moudjahidines, qui allaient faire la guerre au gouvernement de la République démocratique d'Afghanistan, aligné sur l'URSS - Kaboul, auparavant favorable à l'Occident, étant passée sous influence soviétique après la révolution saoudienne de 1978.

Cette image romantique des "combattants de la liberté ukrainiens" véhiculée par les médias d'entreprise contraste toutefois fortement avec leur couverture d'Ansar Allah, plus connu sous le nom de Houthis, qui mène actuellement une campagne de résistance armée contre la guerre et le blocus que l'Arabie saoudite, alliée de l'Occident, impose depuis sept ans au Yémen voisin, entraînant une famine massive dans ce qui est déjà le pays le plus pauvre de la péninsule arabique.
 

La preuve en a été faite vendredi, lorsque les forces armées yéménites ont lancé des frappes aériennes contre une importante raffinerie de pétrole dans la ville saoudienne de Djeddah. Les médias occidentaux n'ont pas publié d'articles célébrant les actions de la résistance yéménite contre la puissance de Riyad soutenue par l'Occident, contrairement à leur couverture de l'Ukraine et de la Russie.

Pour comprendre cette approche contrastée du Yémen et de l'Ukraine par les médias d'entreprise, il faut se pencher sur le contexte géopolitique et historique plus large des relations de l'Occident avec ces deux pays.

En 1979, la même année que l'intervention soviétique en Afghanistan, la révolution islamique en Iran a vu l'Ayatollah Khomeini, anti-occidental et anti-sioniste, prendre le pouvoir en Iran après avoir renversé le Shah Pahlavi, allié des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Le Shah était lui-même arrivé au pouvoir à la suite de l'opération Ajax de 1953, une opération de changement de régime orchestrée par le MI6 et la CIA en réponse à la décision du premier ministre de l'époque, Mohammad Mossadegh, de nationaliser les vastes réserves pétrolières de l'Iran.

Afin de contrer l'influence de l'État anti-impérialiste nouvellement créé par Khomeini et de maintenir leur hégémonie au Moyen-Orient, les États-Unis ont adopté la stratégie consistant à utiliser l'Arabie saoudite - séparée de la République islamique par le golfe Persique - comme un rempart politique et militaire contre l'Iran.
 

C'est ici qu'intervient la couverture médiatique du conflit yéménite, Téhéran étant depuis longtemps accusé de soutenir les Houthis, dont la prise de la capitale Sanaa en mars 2015 a conduit Riyad à lancer sa campagne aérienne actuelle - impliquant des bombes fournies par les États-Unis et la Grande-Bretagne - dans le but de rétablir au pouvoir son candidat présidentiel favori, Abdrabbuh Mansur Hadi.

Les objectifs d'Ansar Allah étant par conséquent opposés à ceux de l'hégémonie des États-Unis et de l'OTAN, cela explique pourquoi les médias occidentaux n'attribuent pas aux Houthis des qualificatifs héroïques tels que "résistance yéménite" ou "combattants de la liberté", ce qui contraste fortement avec leur couverture des forces armées ukrainiennes - soutenues par l'Occident depuis la révolution colorée de l'Euromaïdan en 2014 et leur guerre ultérieure contre les républiques sécessionnistes de Donetsk et de Louhansk, une situation qui s'est aggravée au point que la guerre nucléaire est désormais devenue une possibilité distincte.

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Traduction SLT

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