Les Tunisiens noirs se cachent alors que la violence contre les Noirs s’aggrave (Al Jazeera)

Les Tunisiens noirs se cachent alors que la violence contre les Noirs s’aggrave
Article originel : Black Tunisians lie low as violence against Black people worsens
Par Simon Speakman Cordall
Al Jazeera, 14.07.23
 

La Tunisie a une histoire complexe avec les migrants et les réfugiés noirs, ainsi que sa propre population noire.

 

 En février, le président tunisien Kais Saied a mis en garde son pays contre un plan visant à changer la « composition démographique » de la Tunisie et à en faire « un autre pays africain qui n’appartient plus aux nations arabes et islamiques ».

Dans le cadre de ce plan, « des hordes de migrants irréguliers d’Afrique subsaharienne » se sont rendues en Tunisie, apportant « toute la violence, la criminalité et les pratiques inacceptables qui en découlent ».

L’avertissement douteux, largement critiqué et qualifié de raciste par les groupes de défense des droits de l’homme ainsi que par les instances régionales et internationales, a donné son approbation officielle à une mentalité qui s’est répandue dans le pays d’Afrique du Nord ces dernières années.

Cela a mené à des rafles de Noirs d’Afrique subsaharienne, à leur expulsion de propriétés louées et à la mobilisation de pays africains pour rapatrier leurs citoyens.

Et maintenant, avec les rapports de la foule forçant leur chemin dans les maisons des migrants noirs et des réfugiés, attaquant les occupants avec les poings, les clubs et les machettes, la propre population noire de Tunisie, longtemps habituée à la bigoterie qui existe dans beaucoup de parties de leur propre société, se préparent à subir des assauts..

Environ 10 à 15 pour cent de la population tunisienne est noire, selon le groupe de campagne antiraciste Mnemty. Certains descendent de la population indigène amazighe d’Afrique du Nord, tandis que les ancêtres d’autres ont émigré ici des États voisins, et d’autres ont été amenés en Tunisie dans le cadre de la participation du pays à la traite négrière.

Selon Mnemty, les conditions se sont détériorées depuis le discours du président Saied en février.

« La situation a empiré, bien pire », a déclaré Zied Rouin, de Mnemty. « Depuis le discours de Kais Saied, les gens ont perdu tout sentiment de honte à cause de leur racisme. Si vous êtes raciste, vous êtes raciste, mais les gens se sentent maintenant OK pour annoncer cela. Il n’y a rien [que les Noir] peuvent faire, personne à qui ils peuvent se plaindre. Les Noirs se sentent sans protection, tandis que les racistes se sentent habilités. Ils sentent qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. »

L’impact du discours, dit Rouin, sur l’identité tunisienne, semble durable...

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Traduction SLT