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Israël se prépare à la guerre contre le Liban et l’Iran (WSWS)

par Thomas Scripps 2 Janvier 2024, 12:19 Iran Israël Liban Guerre Allégations Gaza Génocide Colonialisme Palestine Articles de Sam La Touch

Selon le ministère de la Santé de Gaza, 210 autres Palestiniens ont été tués et 360 blessés par les forces israéliennes dans la bande de Gaza au cours des 24 heures précédant jeudi 15 h. Plus de 21.300 personnes ont maintenant été tuées dans l’assaut, plus de 55.600 ont été blessées et environ 7.000 autres sont portées disparues, probablement ensevelies sous les décombres.

Les Nations unies signalent que 85 pour cent de la population de l’enclave a été déplacée et que 40 pour cent est menacée de famine. Les abris de l’ONU débordent de plus de quatre fois leur capacité d’accueil.

Alors que le génocide à Gaza se poursuit, Israël et ses alliés cherchent à étendre la portée de la guerre. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré en début de semaine: «Nous sommes dans une guerre à plusieurs fronts. Nous sommes attaqués sur sept fronts: Gaza, le Liban, la Syrie, la Judée et la Samarie (la Cisjordanie), l’Irak, le Yémen et l’Iran».

Il a ajouté jeudi: «C’est la fin de l’ère des conflits limités», poursuivant: «Nous avons fonctionné pendant des années en partant du principe que les conflits limités pouvaient être gérés, mais c’est un phénomène qui est en train de disparaître. Aujourd’hui, il y a un phénomène notable de convergence des arènes».

Lorsque le Premier ministre Benjamin Netanyahou, fait des commentaires du type de celui de lundi, «Nous ne nous arrêtons pas. La guerre ne se poursuivra jusqu’à la fin, jusqu’à ce que nous la terminions, rien de moins», c’est à l’ensemble du Moyen-Orient qu’il fait référence, plus qu’à la bande de Gaza déjà en ruine.

La Cisjordanie est l’un des points centraux d’un conflit déjà étendu, Israël renforçant sa dictature militaire sur les territoires palestiniens occupés. Dans la nuit de mercredi à jeudi, Israël a mené ses raids les plus intenses de la guerre dans la région, envoyant un grand nombre de troupes et de véhicules dans dix villes, tuant au moins une personne et en blessant 15 autres, tandis qu’au moins deux douzaines de personnes ont été arrêtées et que 2,5 millions de dollars ont été saisis dans des bureaux de change.

Depuis le 7 octobre, plus de 500 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par les Forces de défense israéliennes (FDI) ou par des colons, et plus de 4.700 ont été arrêtés, parmi lesquels des journalistes et des hommes politiques.

Mouin Rabbani, journaliste spécialiste du Moyen-Orient, a déclaré à Al Jazeera: «Ils cherchent à provoquer délibérément les Palestiniens pour créer le plus de conflits possible», ajoutant que cela faisait partie d’un plan qui vise à «consolider de façon permanente» le contrôle israélien sur la Cisjordanie.

L’ONU a publié jeudi un rapport de 22 pages sur «la situation des droits de l’homme en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est» jusqu’au 20 novembre.

 

Le document énumère: «Augmentation de l’utilisation de la force inutile ou disproportionnée par les forces de sécurité israéliennes (FSI), entraînant des meurtres illégaux»; «Arrestations arbitraires massives, détentions et rapports de torture et autres mauvais traitements par les FSI, soulevant des préoccupations de punition collective»; «Augmentation exponentielle des attaques par les colons armés entraînant le déplacement des communautés d’éleveurs palestiniens»; et «Restrictions de mouvement discriminatoires continues affectant la vie quotidienne et étouffant l’économie locale».

Une ligne du résumé dit: «Les Palestiniens vivent dans la terreur constante de l’utilisation discriminatoire de la force de l’État et de la violence des colons à leur encontre et, alors que la situation est déjà désastreuse, tout indique qu’elle pourrait encore se détériorer».

Conformément à la menace d’une guerre plus large, au nord, un conflit à grande échelle avec le Hezbollah au Liban est sur le point d’éclater. Les forces israéliennes sont en «état de préparation très élevé» et multiplient les frappes sur le territoire du sud du Liban, dans un échange de tirs avec les forces du Hezbollah.

Plus de 150 personnes ont été tuées du côté libanais de la frontière depuis le 7 octobre, dont plus d’une douzaine de civils, parmi lesquels trois journalistes. Trois autres personnes, dont un membre du Hezbollah, ont été tuées mardi par une frappe aérienne israélienne sur Bint Jbeil. Neuf soldats et quatre civils ont été tués en Israël par des tirs de riposte.

Le journaliste d’Al Jazeera, Ali Hashem, en reportage à Bint Jbeil, a expliqué: «Les avions de guerre israéliens ciblent actuellement des villes qui sont même très éloignées de la frontière. Le fait est que cette région est en train de devenir une véritable zone de guerre, il devient très dangereux, très risqué, de s’y déplacer, étant donné que l’on anticipe toujours l’attaque d’un drone israélien».

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a profité d’une visite à la frontière libanaise pour menacer le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, qui, selon Cohen, «doit comprendre qu’il est le prochain. S’il ne veut pas être le prochain, il doit immédiatement appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU et éloigner le Hezbollah du nord du Litani.»

«Nous nous efforcerons d’épuiser l’option politique, et si elle ne fonctionne pas, toutes les options sont sur la table afin de garantir la sécurité de l’État d’Israël».

Le porte-parole de Netanyahou, Eylon Levy, a ajouté le même jour: «Nous sommes maintenant à la croisée des chemins. Soit le Hezbollah s’éloigne de la frontière israélienne, conformément à la résolution 1701 de l’ONU, soit nous l’éloignerons nous-mêmes».

Benny Gantz, membre du triumvirat du cabinet de guerre, a été le plus explicite en déclarant mercredi: «La situation à la frontière nord nécessite un changement. Le temps pour une solution diplomatique est compté. Si le monde et le gouvernement libanais n’agissent pas pour faire cesser les tirs en direction des communautés du nord et pour repousser le Hezbollah loin de la frontière, Tsahal s’en chargera».

La cible ultime est l’Iran, au service des objectifs de guerre impérialistes plus larges du maître d’Israël, les États-Unis. Se référant aux sept théâtres sur lesquels les FDI mènent leur guerre, Gallant a déclaré: «L’Iran est la force motrice de la convergence des arènes. Il transfère des ressources, une idéologie, des connaissances et une formation à ses mandataires».

Israël a considérablement intensifié cette confrontation lundi en assassinant en Syrie le général de brigade iranien Seyed Razi Mousavi, haut commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique du pays. Omar Rahman, membre du Middle East Council of Global Affairs, a déclaré à Voice of America: «La décision d’Israël d’assassiner un haut gradé de l’armée iranienne à Damas est une énorme provocation.»

«Jusqu’à présent, l’Iran s’est abstenu de toute implication directe, mais si ses commandants sont pris pour cible, il aura du mal à poursuivre sur la voie de la retenue.»

De hauts responsables iraniens, dont le président Ebrahim Raisi, se sont engagés à riposter. Il ne reste qu’une semaine avant le quatrième anniversaire de l’assassinat par les États-Unis du général Qassem Suleimani, considéré comme le numéro deux après le guide suprême, l’ayatollah Khamenei, que l’Iran a juré à plusieurs reprises de venger.

Toute riposte servirait de prétexte à Israël, dont le gouvernement cherche à déclencher une guerre qu’il ne pourrait autrement envisager sérieusement sans le soutien assuré des États-Unis.

Washington a déployé deux groupes aéronavals en Méditerranée orientale, qui viennent s’ajouter aux milliers de soldats déjà stationnés au Moyen-Orient. Depuis le 7 octobre, les forces américaines ont mené de multiples frappes en Syrie et en Irak contre des milices alliées à l’Iran, et plus récemment contre le Kataib Hezbollah, à la suite d’une attaque de drone sur la base aérienne américaine d’Erbil. Le commandement central américain a déclaré que la frappe avait «détruit les installations ciblées et probablement tué un certain nombre de militants des Kataib Hezbollah».

Le gouvernement de Bagdad a condamné cet «acte hostile» et cette violation de sa souveraineté.

Les forces américaines et alliées sont également très engagées en mer Rouge, où les rebelles houthis, alliés de l’Iran, ont lancé des attaques contre le transport maritime en représailles au génocide de Gaza. Washington tente de former une coalition navale pour surveiller les eaux et envisage des frappes sur les bases des Houthis au Yémen, l’Iran étant carrément dans le collimateur.

«Nous savons que l’Iran a été profondément impliqué dans la planification des opérations contre les navires commerciaux en mer Rouge», a déclaré vendredi dernier Adrienne Watson, porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis.

(Article paru en anglais le 29 décembre 2023)

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