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Syrie - Les États-Unis prennent des mesures pour protéger Al-Qaida et l'EI à Deraa (Moon of Alabama)

par Moon of Alabama 26 Mai 2018, 21:20 Deraa Armée syrienne Offensive Armée US Menace Syrie Collaboration EI Al-Quaïda Impérialisme Articles de Sam La Touch

Syrie - Les États-Unis prennent des mesures pour protéger Al-Qaida et l'EI à Deraa.
Article originel : Syria - U.S. Moves To Protect Al-Qaeda And ISIS in Daraa
Moon of Alabama, 26.05.18

Le gouvernement syrien et son allié russe prévoient de nettoyer la région sud-ouest de la Syrie autour de la ville de Deraa. Le mouvement devrait ouvrir l'autoroute M5, la ligne de vie de la Syrie, entre Damas et la Jordanie et sécuriser la frontière avec la Jordanie ainsi que la ligne de démarcation avec le plateau du Golan occupé par Israël.

L'opération devait commencer dans un jour ou deux, mais les États-Unis ont maintenant menacé d'intervenir. Comme le gouvernorat du sud-ouest de Deraa est infesté par un important groupe de l'État islamique (EI) ainsi que par Al-Qaïda et les groupes associés, l'attitude des États-Unis doit être interprété comme une protection envers ces terroristes.

Le 7 juillet 2017, les États-Unis, la Russie et la Jordanie ont convenu d'établir une zone de désescalade dans le sud-ouest de la Syrie. Les éléments de ce mémorandum n'ont pas été rendus publics et la mise en œuvre a été retardée. La Russie avait offert de laisser sa police militaire superviser la zone, mais les États-Unis l'ont rejeté. L'ouverture de l'importante autoroute M5 vers la Jordanie, qui faisait à l'origine partie du plan, ne s'est pas non plus produite. Le cessez-le-feu dans la région a été rompu à plusieurs reprises. Il y avait aussi des luttes intestines entre l'EI et Al-Qaïda.

En novembre 2017, les présidents des États-Unis et de la Russie se sont rencontrés et ont convenu d'un mémorandum de principes couvrant le sud-ouest de la Syrie. Le mémorandum n'a pas été publié.

Les néo-conservateurs de l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW) n'aimaient pas l'accord. Ils ont souligné que l'accord avec la Syrie du Sud ne parvenait pas à contraindre l'Iran et Al-Qaïda. Israël a exigé qu'aucun groupe associé à l'Iran ne s'approche de la zone, mais aucune règle de ce genre n'a été convenue. L'USW a également noté :

    Al-Qaïda a exploité la "zone de désescalade" pour créer un nouveau refuge durable le long de la frontière syro-jordanienne.

Ni Al-Qaïda, ni l'État islamique ne sont couverts par l'accord de désescalade et de cessez-le-feu. Les résolutions  2249 et 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU exigent que tous les membres de l'ONU combattent Al-Qaïda, l'EI et les individus et groupes qui leur sont associés. Elles appellent les États membres de l'ONU à "éradiquer le refuge qu'ils ont établi sur des parties importantes de la Syrie ".

A cette époque, l'ISW a publié une carte du sud-ouest de la Syrie qui montre les positions stratégiques prises par l'EI (gris), Al-Qaïda (brun) et les groupes alignés (brun clair) :

Syrie - Les États-Unis prennent des mesures pour protéger Al-Qaida et l'EI à Deraa (Moon of Alabama)

En décembre 2017, les États-Unis ont cessé de financer les "rebelles" dans le sud-ouest. Certains de ces groupes, dont Al-Qaïda, reçoivent de l'argent, des armes et un soutien-feu de la part d'Israël.

En avril 2018, l'ISW a publié une nouvelle version de sa carte de la région. De manière surprenante, al-Qaïda avait disparu :

Syrie - Les États-Unis prennent des mesures pour protéger Al-Qaida et l'EI à Deraa (Moon of Alabama)

Au cours des derniers jours, des hélicoptères syriens ont largué des tracts sur les villes tenues par les "rebelles" dans la partie ouest des zones tenues par les rebelles. Ils exigent que les rebelles abandonnent les combats et se réconcilient avec le gouvernement syrien.

L'ambassadeur iranien en Jordanie Mojtaba Ferdowsi-Pour a déclaré publiquement que l'Iran n'a aucun rôle dans l'opération militaire dans le sud de la Syrie. Il a ajouté :

    Après la fin de sa mission en Syrie, l'Iran ne restera pas en Syrie et chaque fois que le gouvernement syrien nous le demandera, l'Iran quittera le pays.

Il est évident que le gouvernement syrien et ses alliés russes ont tous les droits de combattre l'EI et Al-Qaïda indépendamment de tout accord de désescalade. Les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU l'exigent même. Mais les États-Unis pensent différemment.

Hier soir, le Département d'État US a publié cette menace :

    Les États-Unis sont préoccupés par les informations faisant état de l'imminente opération du régime Assad dans le sud-ouest de la Syrie à l'intérieur des limites de la zone de désescalade négociée entre les États-Unis, la Jordanie et la Fédération de Russie l'année dernière et réaffirmée entre les présidents Trump et Poutine à Da Nang, au Vietnam, en novembre. Les États-Unis demeurent attachés au maintien de la stabilité de la zone de désescalade sud-ouest et au cessez-le-feu qui la sous-tend. Nous mettons également en garde le régime syrien contre toute action qui risquerait d'élargir le conflit ou de compromettre le cessez-le-feu. En tant que garants de cette zone de désescalade avec la Russie et la Jordanie, les États-Unis prendront des mesures fermes et appropriées en réponse aux violations du régime Assad.

On se demande quelles sont les "mesures fermes et appropriées" prévues par les États-Unis. Des mots forts ? Attaques de missiles de croisière ? Des bombes nucléaires ?

Je n'ai pas encore vu de réaction du côté syrien ou russe.

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Traduction SLT

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