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Le deal secret entre Moscou et Tel Aviv fait que la Russie tolère les bombardements israéliens sur Damas et le Hezbollah affaiblissant la portée de l'intervention russe en Syrie

par SLT 1 Janvier 2016, 18:41 Russie Israël Golan Turquie Terrorisme EI Al-Quaïda Collaboration Articles de Sam La Touch

Le deal secret entre Moscou et Tel Aviv fait que la Russie tolère les bombardements israéliens sur Damas et le Hezbollah affaiblissant la portée de l'intervention russe en Syrie

Selon Pepe escobar, dans un article de TeleSur, la Russie n'interférera pas avec les intérêts israéliens au Liban et en Syrie et réciproquement. Cela pourrait faire partie du deal secret entre la Russie et Israël. Mais il n'en demeure pas moins vrai que la Russie paye le prix fort de sa résistance à l'axe atlantiste face à la cinquième colonne de l'Occident. La Russie voulant éviter une confrontation à tout prix avec Israël en Syrie et au Liban est amenée à tolérer des agissements israéliens contraire à sa politique de soutien envers Assad et le Hezbollah en Syrie. De telle sorte que la Russie cautionne les bombardements israéliens en Syrie et se retrouve dans une situation paradoxale face au soutien israélien aux terroristes du groupe al-Nosra et de l'Etat islamique (EI) que la Russie est censée combattre en Syrie.

Le point crucial de la bataille est sans doute la Banque centrale de Russie et le ministère des Finances attaqués par les néocons de la Maison blanche mais dont certaines têtes de la Banque centrale sont également affiliées aux intérêts du milieu atlantiste selon Pepe Escobar.

Escobar en vient à se demander pourquoi le président Poutine ne vire pas la tête de la Banque centrale de Russie, Elvira Nabiulina, et une grande partie de son équipe financière - alors qu'ils continuent d'acheter des obligations des États-Unis et appuyer le dollar US à la place du rouble? En effet ce sont les intérêts russes qui sont agressés ?

Le résultat immédiat de la destruction du Su-24 russe a été la suspension - qui pourrait conduire à l'annulation - d'un Pipeline crucial : la Turkish Stream, qui aurait permis à la Turquie de contourner et de remplacer l'Etat ukrainien failli pour fournir du gaz naturel vers l'Europe du sud au grand dam des USA.

Poutine - et les services de renseignement russe - ne l'ont pas vu venir. Il semble qu'ils ont sous-estimé sérieusement les investissements massifs d'Erdogan pour un changement de régime en Syrie ainsi que ses liens étroits avec Israël.

Pour comprendre la stratégie turque en Syrie et son action face à la Russie, il faut intégrer le travail de sape d'Israël dans la région selon Escobar.

En effet, des contradictions sont apparues de manière flagrante avec le bombardement d'un bâtiment à Jaramana, à Damas, par des missiles israéliens, tuant neuf civils ainsi que le commandant du Hezbollah, Samir Kuntar.

Cela ne pouvait pas se passer, en aucune façon, sans l'acquiescement de la Russie - compte tenu de la défense antimissile russe qui protège désormais le territoire syrien. Donc, le message est clair : la Russie n'interférera pas avec les priorités d'Israël en Syrie / Liban - et vice-versa.


Mais le "vice-versa" ne pouvait pas être plus délicat. Tel Aviv "soutient" tacitement le Front al-Nosra, alias al-Qaida en Syrie, que, même l'administration Obama a finalement du reconnaître comme une organisation terroriste mais qu'elle se refuse toujours à bombarder tout comme la France et la Grande-Bretagne selon "Le Canard Enchaîné".

Selon le Ministère de la Défense de Russie - ainsi que des enquêtes indépendantes turques - la plupart du pétrole irakien et syrien volé par le groupe terroriste de l'État islamique (EI) est acheté par Israël. Tel-Aviv se trouve être l'acheteur du pétrole volé transitant dans le Kurdistan irakien avec le pétrole volé par l'EI. De fait l'EI et Al-Nosra sont des alliés d'Israël alors que la Russie prétend lutter contre ces groupes terroristes.

Et pour couronner le tout, Tel Aviv est un ennemi mortel de l'Iran et du Hezbollah - qui sont des nœuds essentiels de la coalition "4 + 1" (la Russie, la Syrie, l'Iran, l'Irak, ainsi que le Hezbollah) luttant contre le groupe Etat islamique. Sans compter que Tel Aviv - qui favorise la balkanisation de la Syrie - veut coloniser pour toujours l'ensemble du plateau du Golan riche en ressource énergétique.

La ligne de fond de ces trois scénarios - l'économie russe, la Turquie et Israël - est que, une réponse dévastatrice létale est une option facilement envisageable pour Poutine sur les trois. Pourtant, il refuse d'être pris au piège d'une logique de guerre dévastatrice. Poutine est l'adversaire ultime de "l'agression russe."

Une confrontation avec la Turquie unira l'OTAN désuni et favorisera une réponse face à toute attaque frontale russe. Maintenant les services de renseignement russe ont relié les points sur la façon dont les USA essaient d'utiliser Ankara comme appât pour piéger Moscou.
Les trois pays réalisant les plus grandes importations de la Turquie sont la Russie (10,4 pour cent), la Chine (10,3 pour cent) et l'Allemagne (9,2 pour cent); ce qui va générer des tensions importantes pour ce trio à la grande joie de l'empire étatsunien et des Israéliens.

Une confrontation russe avec Israël verrait toute la force et les moyens de l'empire atlantiste. Sans oublier que la dernière chose que Moscou a besoin est d'ouvrir un nouveau front dans le Levant.

L'objectif clé essentiel d'intervention pour Poutine est donc bien l'économie russe; tôt ou tard, il doit y avoir une purge de la Banque centrale de Russie et du ministère des Finances, mais Poutine ne pourra seulement agir quand il aura un soutien interne infaillible, ce qui est loin d'être le cas...

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