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La déchéance de nationalité ou l’honneur perdu de Hollande (Mondafrique)

par Mondafrique 4 Février 2016, 18:54 François Hollande Déchéance de nationalité Etat d'urgence

Tout est dit, du moins chez les hommes et femmes de principe, sur l’honneur perdu de François Hollande. Pendant des décennies et notamment depuis les dérives de Nicolas Sarkozy en faveur de cette honteuse déchéance de nationalité pour les violeurs et autres délinquants, la gauche française se battait encore pour l’égalité des droits pour tous les citoyens et contre les double peines qui renvoyaient dans leurs pays d’origine les délinquants d’origine étrangère, et cela depuis la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. A la fin des année 1970, ce dernier renvoyait les jeunes sauvageons algériens ou marocains dans des pays dont ils ne connaissaient pas la langue, une politique répressive à laquelle François Mitterrand mettait fin en arrivant au pouvoir.

Cet héritage humaniste qui était bon mal an celui de François Mitterrand, Président de la République française de 1981 à 1995, est désormais perdu, enterré, piétiné.

Illusions perdues

Dès le début de son quinquennat, le président du Conseil Genéral de Corrèze, François Hollande, était transformé par les miracles de ses communicants en chef de guerre. Voici Papa Hollande l’africain qui a cru retrouver une illusoire popularité pour des guerres perdues en Centrafrique ou au Mali -« le Vietnam français », selon le mot d’un des papes de l’antiterrorisme français »-. Mais les sondages revenant à la dure réalité d’un piètre quinquennat, le chef de l’Etat a cru bon, pour quelques calculs politiciens, d’inscrire dans la constitution après les attaques de novembre, la déchéance de nationalité, qui transforme plusieurs millions de Français- deux, trois?- en citoyens de seconde zone, ou encore en « bi-nationaux » condamnés, aujourd’hui pour terrorisme et demain parce que différents, à une non existence juridique. Marine le Pen aurait-elle marabouté le président français?

La mesure est inutile, dangereuse et crée une démocratie à deux vitesses pour les citoyens français, selon qu’ils soient « bi » ou « pas bi ». En termes d’efficacité, il est clair que la menace de perdre la nationalité française ne dissuadera en rien les apprentis djihadistes qui commettent des atrocités sur le territoire de l’hexagone. Même le Premier ministre français Manuel Valls, moins martial que d’ordinaire, a admis la portée seulement symbolique de la mesure.

Gesticulations étatiques

On entend certains politiques qui plaident, face à l’horreur de Daech, pour la nécessité de mesure symboliques, comme la déchéance de nationalité, qui rassembleraient le pays tout entier. Après tout, les plans « régie pirates », qui transforment 10000 soldats en plantons impuissants, ne changent en rien à la donne sécuritaire. Pas plus que ne sont utiles à la lutte contre le terrorisme les 2500 perquisitions policières qui ont été menées sans donner lieu, à une exception près, à la moindre poursuite judiciaire. Quelques trafiquants en armes et en stupéfiants ont juste fait les frais de cette agitation.

A ce stade déja, le résultat de ces postures sécuritaires n’est pas fameux. Autant de mesures qui terrorisent des populations musulmanes quiétistes, voire salafistes, mais non violentes et qui transforment des quartiers délaissés, en boucs émissaires de tous les périls que connait la République, alors qu’il ne sont que les victimes de décennies d’inaction des politiques publiques.

Mais peu importe! Il se peut que l »Etat se doit, même en gesticulant, de rassurer des populations inquiètes et sensibles à des signaux forts, encore qu’inutiles, en matière de lutte contre le péril djihadiste.

Méthodes liberticides

Plus grave, la déchéance de nationalité touche au coeur de nos croyances démocratiques, et pour une rasion qui est rarement évoquée. La plupart du temps, le djihadiste « bi national » est originaire de pays, qu’il s’agisse de l’Algérie, du Maroc ou de la Tunisie, qui pratiquent des méthodes musclées, sans états d’ame démocratiques, contre l’ennemi terroriste et qui n’ont pas renoncé, du moins officiellement, à la peine de mort.

Les belles âmes démocratiques « de gauche » ont eu beau jeu, durant les guerres d’Afghanistan et d’Irak, de dénoncer l’externalisation de la torture par l’administration américaine vers des centres situés en Pologne, au Maroc ou ailleurs. Nos bobos socialistes ont eu raison de se gargariser de la suppression de la peine de mort dans nos belles contrées, obtenue par un François Mitterrand courageux, contre son opinions publique, avec l’aide de son ministre, Robert Badinter, au début du septennat de 1981. Cet héritage là, la France veut-elle le renier?

Or en douce, sans le dire et encore moins en le revendiquant, Hollande, Valls et …dame Taubira, pathétique dans ses déclarations à géométrie variable, vont déchoir « nos » djijadiste de la nationalité française, et les renvoyer vers ces pays « d’origine » où la torture est monnaie courante et une condamnation à mort toujours possible.

Loi du talion

Que le débat ait leiu entre ceux qui dans notre pays, face à l’horreur, défendent le socle de nos valeurs, à savoir la vie humaine, et ceux qui sont revendiquent la loi du talion, qui demain sera appliquée aux terroristes.

Cette loi du talion, c’est celle qu’un médiocre président, soudain galvanisé par l’odeur du sang, prétend appliquer.

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