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Netanyahu dévoile les accords avec Poutine sur la Syrie: le passage à un monde multipolaire (Histoire et Société)

par Danielle Bleitrach 13 Décembre 2016, 11:23 Netanyahu Poutine Accord Israël Russie Syrie Monde multipolaire

Négociations Poutine-Netanyahu

Israël coordonne ses actions avec la Russie sur la situation militaire en Syrie afin d’éviter d’éventuels conflits, selon le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Poutine semble avoir réussi la quadrature du cercle puisque ses relations s’améliorent avec Erdogan alors même qu’ils sont en désaccord sur la question syrienne et il conserve des relations « amicales » avec Israêl . En effet,  les relations avec les dirigeants israéliens sont toujours au beau fixe alors même que les Russes soutiennent Bachar El assad assisté par l’Iran et le Hezbollah et que la Russie a une position très claire sur la nécessité d’un Etat palestinien.Cet été, Le président égyptien Fattah al-Sissi a même annoncé que le président russe Vladimir Poutine serait prêt à accueillir à Moscou un sommet des leaders du Proche-Orient et à contribuer à organiser un tête-à-tête, entre israélien et Palestinien. . Les experts restent pourtant prudents. « Aucune autre source ne confirme que Netanyahu et Abbas se rencontreront bientôt à Moscou,a  souligné Shlomo Brom, directeur du programme des relations israélo-palestiniennes au sein de l’Institut d’études de sécurité nationale d’Israël. Cette perspective, même évoquée par le président égyptien, semble douteuse. Nous avons connu des tentatives d’organiser des rencontres entre Netanyahu et Abbas. Ce dernier pourrait consentir à s’entretenir avec Netanyahu à condition d’organiser de manière préalable des rencontres entre des fonctionnaires palestiniens et israéliens visant à préparer ce tête-à-tête entre les deux leaders. A ma connaissance, Netanyahu ne veut toujours pas organiser ces rencontres ».Cela n’a pas été confirmé par le kremlin mais c’est une proposition faite plusieurs fois par Lavrov.

Netanyahu a pu déclarer :: les relations avec la Russie contribuent à la sécurité d’Israël

Dans une interview accordée à la chaîne de télévision américaine CBS le 8 décembre 2016, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a révélé l’existence d’accords entre la Russie et Israël concernant la situation en Syrie. Selon Benjamin Netanyahu, il a promis personnellement à Vladimir Poutine de ne pas interférer dans le conflit syrien, tout en prévenant par ailleurs qu’il ne permettrait pas à l’Iran d’attaquer son pays au moyen de la Syrie. « Si la Syrie nous attaque elle-même, si l’Iran tente d’utiliser le conflit en Syrie pour attaquer Israël, nous nous les arrêterons », a déclaré le premier ministre israélien, assurant ne pas souhaiter un tel dénouement, ce à quoi, selon lui, le président russe a acquiescé.

Et d’ajouter : « Nous avons coordonné nos forces armées, car personne ne veut d’affrontements imprévus entre Israël et la Russie ». Parlant de ses relations avec la Russie, Netanyahu les a qualifiées d’amicales. Ainsi, Moscou a immédiatement réagi à la demande de Tel-Aviv de l’aider à éteindre les incendies de forêt de grande ampleur qui se sont déclarés fin novembre dans le pays. Les avions bombardiers d’eau Be-200 ont été envoyés en Israël par le président russe Vladimir Poutine.

Le passage à un monde multipolaire

Peut-être faut-il chercher la recette dans trois caractéristiques de la politique russe qui tranche avec celle des Américains et occidentaux: 1) être de parole, on fait ce qu’on dit et un engagement, une alliance sont respectés. 2)e l’on ne cherche pas à exaspérer les antagonismes mais à trouver des points d’accord fussent-ils limités.3) On crée les conditions d’un respect des cultures et de l’histoire de chaque nation et peuple.

ici non seulement Poutine se contente-t-il d’un accord sur la coordination des interventions, mais cet accord intervient sur un fond dans lequel est cultivé la mémoire de la seconde guerre mondiale et le prix fort payé par les juifs et les soviétiques dont la Russie est héritière. . Poutine proclame trés haut et très fort son philosémitisme, son refus du négationnisme, mais aussi dénonce systématiquement toutes les tentatives de résurgence de l’antisémitisme en Russie. Ainsi dernièrement une infirmière russe a été tuée à Alep, nous n’en avons pas entendu parler pas plus que de l’aide humanitaire apportée par les Russes, mais en Russie il lui a été fait des funérailles nationales dans le Birobidjian, la république traditionnellement juive où les panneaux indicateur sont en Yiddish. Poutine insiste toujours sur le patriotisme des citoyens juifs et l’extrême-droite le représente avec une kippa. Toujours à titre humanitaire quand il y a eu des incendies en Israël Poutine a envoyé des avions contre l’incendie à Haifa en particulier où il y a beaucoup de juifs soviétiques.

Tout cela pourrait paraître anecdotique si, comme avec Erdogan, on ne retrouvait pas l’empreinte de cette « bienveillance » dans des projets à long terme, par exemple une intégration eurasiatique avec l’accord de la Chine. Sans que jamais les points de désaccord ne soient passés sous silence. Ainsi l’intervention en Syrie aux côtés de l’Iran et du Hezbollah s’accompagne d’un engagement qui implique la défense de l’existence d’Israêl. La même attitude existe avec les dirigeants égyptiens.et surtout avec la Turquie d’Erdogan. Avec la Turquie d’Erdogan, les enjeux sont encore plus importants puisque la Russie est-elle même traversée par des contradictions nationales où elle tente de retrouver l’équilibre qui fut celle de l’Union soviétique. Aujourd’hui mise à mal par des séparatisme attisés par la crise économique.

En fait, il y a là la mise en oeuvre d’une logique multipolaire. Il ne s’agit pas comme le font les Américains et Occidentaux d’exiger une alliance totale quitte à être sanctionné comme Saddam Hussein, utilisé contre l’Iran et assassiné dans le cadre d’ une intervention qui continue à déchirer le Moyen orient. Les alliances sont sacrées et les engagements doivent être tenus.

. Il s’agit de respecter les souverainetés au plan international et d’en être en quelque sorte garant, sans juger des cultures, des religions, des régimes et de développer les bases d’un accord en réduisant les points de désaccord.Il faut également souligner le rôle joué par la Chine dans ce domaine qui appuie de fait la stratégie de Poutine en privilégiant l’intérêt mutuel des pays, la non ingérence dans les affaire internes et le priviliège accordé aux règlement régional des questions litigieuses.

La diplomatie qui est mise en oeuvre est déjà celle de la fin de l’hégémonie nord américaine, celle d’un monde unipolaire imposant sa loi et ses valeurs aux autres pays, mais bien la création d’un monde multipolaire dans lequel le compromis la négociation n’excluent pas la fermeté dans la défense des alliances. Cette vision idéale se heurte bien sur à la réalité des politiques sur le terrain. La fragilisation de l’hégémonie occidentale s’accompagnant d’une âpreté à continuer à la défendre y compris par le chaos dans lequel chaque puissance régionale tente elle aussi de se constituer un empire en dépeçant celui qui est visé par la dite intervention des occidentaux. C’est une chasse en meute derrière le maître.

Danielle Bleitrach

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