FAIT DU JOUR. Le célèbre organisme de recherche fait l’objet d’une enquête judiciaire. En cause : le transport et la conservation d’un virus dangereux sont pointés du doigt.

Manipulation et transport clandestin d’échantillons de virus dangereux, perte de tubes contenant des bactéries potentiellement mortelles, ordinateurs volés pouvant stocker des données confidentielles à risque…

A l’Institut Pasteur, la liste des manquements et anomalies en termes de police sanitaire est longue. Selon nos informations, un de ces nombreux incidents a conduit le parquet de Paris à ouvrir une enquête préliminaire le 19 décembre 2016. L’affaire, très embarrassante pour cette illustre fondation française à la pointe de la lutte contre les maladies infectieuses, fait suite à un signalement (article 40 du code de la procédure pénale) de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), fin octobre. L’Institut avait tout simplement oublié de signaler l’incident à l’autorité sanitaire, comme la loi le lui impose.

A l’origine, un grave dysfonctionnement de transport de MOT, comme on appelle dans le jargon scientifique les micro-organismes et toxines.

 

Voyage dans une boîte de cosmétique

Le 11 octobre 2015, une scientifique de l’Institut Pasteur de Corée a transporté clandestinement, à bord d’un vol Séoul-Paris, trois tubes d’échantillon de Mers Coronavirus, un virus potentiellement mortel, transmissible par le chameau et apparu pour la première fois en 2012 au Moyen-Orient. Mais le plus grave reste à venir. Le virus, soigneusement rangé dans une petite boîte bleue de produit cosmétique, est resté ensuite sur l’étagère du bureau d’un chercheur de l’Institut sans aucune précaution sanitaire, du 16 au 23 octobre, soit une longue semaine. Tout ceci en dépit des règles nationales strictes du Code de la santé publique ou internationales relatives au transport garantissant la sécurité autour des «opérations sur les MOT»...

 

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