En Egypte, les riches se barricadent et les inégalités s'accentuent
Par Maram Mazen
OLJ/AFP
"Il y a une sorte de collusion. Les classes aisées disent au gouvernement : laissez-nous faire des profits sans des impôts élevés. Nous ne réclamerons pas de démocratie", selon une chercheuse.
Iman Khalifa a abandonné son appartement avec vue sur le Nil en plein centre du Caire pour trouver refuge dans l'opulence des résidences fermées de la banlieue, un phénomène qui illustre les inégalités croissantes en Egypte.
Pour l'élite égyptienne, ces "gated communities" ou "compounds", inspirées des résidences privées très populaires aux Etats-Unis, sont devenues le seul échappatoire dans une mégalopole chaotique de quelque 20 millions d'habitants, surpeuplée et polluée. La tendance, lancée à la fin des années 1990, traduit le fossé grandissant entre les classes sociales, estiment des économistes. "Il y a de jolis paysages, une belle vue, alors que là-bas (au Caire), il y a des ordures partout", explique Mme Khalifa, installée avec son mari dans un compound à l'est du Caire...