Les autorités d’Okinawa ont pris la décision d’intenter un nouveau procès contre Tokyo, afin d’empêcher le transfert d’une base aérienne américaine du centre de la préfecture vers le nord.

 

Okinawa lance une nouvelle plainte contre Tokyo, accusant le gouvernement japonais de recourir à des moyens illégaux sans avoir obtenu la permission du gouverneur de procéder au transfert d’une base aérienne américaine dans la préfecture, annonce l’agence Kyodo. En outre, l’île a ordonné de suspendre toute construction avant qu’une décision du tribunal soit prise.

La plainte témoigne de divergences de longue date entre l’île d’Okinawa et Tokyo sur le transfert d’une base militaire américaine de Futenma à Ginowan, dans une région moins peuplée de la préfecture, à Henoko.

Les Japonais ont à maintes reprises manifesté à Okinawa contre la présence des bases militaires américaines suite à une série d’incidents hautement médiatisés. En juin 2016, ils ont exprimé leur colère après un meurtre imputé à un employé d’une base et un accident de voiture d’un officier de la marine sous l’influence de l’alcool. En outre, les habitants d’Okinawa se rappellent toujours de la tragédie de 1965, où une écolière japonaise avait été écrasée par une caravane parachutée sur le village de Yomitan, au Japon, lors de manœuvres américaines.

 

En 2015, le préfet d’Okinawa Takeshi Onaga a déjà officiellement révoqué l’autorisation de transfert d’une base militaire américaine à Henoko. Cependant, le gouvernement japonais central a pris rapidement des mesures pour suspendre la révocation prononcée par le gouverneur, et a continué les travaux de transfert.

Pour rappel, l’île d’Okinawa ne constitue que 0,6% du territoire japonais, mais elle abrite la plupart des sites militaires américains déployés au Japon, y compris la plus grande base aérienne située hors des États-Unis.

Près d’un cinquième de la superficie de l’île est occupée par des bases, des aérodromes et des terrains militaires américains, l’emplacement étant jugé stratégique en Asie.