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[Vidéos] Manifs du 21 janvier en RDC : Kabila tue 6 personnes au nez et à la barbe de la MONUSCO (Cameroon Voice)

par Ndam Njoya Nzoméné 22 Janvier 2018, 08:20 RDC Manifestation Répression Kabila Dictature

 
 

 

 

 

 


Les manifestations de dimanche à l'appel du Comité Laïc de Coordination de l'Eglise catholique ont terminé dans un  énorme bain de sang. Comme à l'accoutumée, le régime d'occupation de monsieur   Kabila qui s'impose aux Congolais depuis la fin de son mandat il y a plus  d'un an, a opté de tuer des manifestants, malgré la présence cette fois-ci des observateurs de l'ONU et l'interposition (passive) des casques bleus de la Monusco, notamment dans la capitale Kinshasa.

Aux manifestants pacifiques qui tenaient ce dimanche à réitérer à l'usurpateur leur volonté de le voir organiser des élections présidentielles en RDC conformément aux accords du 31 décembre 2016, et surtout à affirmer son engagement à respecter la Constitution qui lui interdit de briguer un autre mandat après les deux premiers, l'armée et la police ont répondu avec une violence inouïe partout où il y avait des marches.  Quelques heures auparavant, en prévision de ce qu'elles souhaitaient manifestement  être un massacre à huis-clos, les autorités avaient fait couper le signal Internet.





Quoique conscients qu'ils couraient au devant de graves périls, les manifestations de ce dimanche ayant été interdites depuis le début de la semaine, les Congolais ne se sont  pas pour autant découragés. A contrario, c'est par dizaines de milliers, armés de leur seule  volonté de faire valoir leur droit de s'exprimer librement, qu'ils ont rejoint la rue où déjà  les attendaient,  armés jusqu'aux dents, les tenants du droit de la force   à la solde de Kabila.

Selon les reporters de presse présents dans les villes principales (Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Goma, Beni, Bukavu…, l'ampleur des manifestations de dimanche était de loin supérieure à celle du 31 décembre 2017 que l'on estimait déjà gigantesque, à telle enseigne que les forces de la terreur encore appelées ici forces de sécurité, ont dû se poster devant les églises où ils ont littéralement séquestré les fidèles en plein culte, ceux-ci étant considérés à raison comme de futurs marcheurs une fois la messe terminée. C'était le cas par exemple à l'église Christ Roi, de la commune de Kasa Vubu, où à coups de gaz lacrymogène, policiers soldats ont tenté d'empêcher les chrétiens de gagner la rue après la messe, faisant au début de nombreux blessés.

Les fidèles de cette église, parmi lesquels l'opposant Vital Kamerhe, leader du parti  Union Nationale Congolaise (UNC), ont cependant pu effectuer quelques centaines de mètres de marche, avant de replier dans l'enceinte sous la pression nourrie des bombes lacrymogènes et des coups de feu.

Scénarii identiques à l'église Saint-Michel, à l'église St-Benoît, ou encore  à l'église Saint Joseph à Kinshassa  où, voyant le nombre de blessés augmenter, les Casques Bleus de la Mission de l'ONU au Congo (MONUSCO) ont dû s'interposer entre les tueurs à gages de Kabila et les manifestants.

Plus que jamais débordées par la détermination des manifestants,  les forces de Kabila  ont essayé interpellé des prêtres marchant devant les protestataires. A Bandal, un quartier de Kinshasa, un prêtre de l'église St-Michel arrêté par la police a été libéré par la population après un affrontement violent.

 


 

Dans la ville de Goma  où une manifestante a déclaré à nos confrères de l'AFP  que « C'est comme si Kabila avait décidé de déclarer la guerre à tout le peuple congolais », la résistance populaire à mains nues a vaillamment croisé le fer avec les agents de répression Kabilistes qui n'ont pas fait dans la dentelle.

Bien entendu, ici comme ailleurs, personne ne pense que Kabila et sa bande l'emporteront à l'issue de la confrontation avec le peuple.  « Un homme seul, même avec son armée, ne peut résister longtemps. Comme l'ont dit les responsables du mouvement des laïcs catholiques, il ne peut plus y avoir de marche arrière. Il devra nous tuer tous s'il veut conserver le pouvoir. S'il ne le fait pas, il devra fuir ou… », a encore affirmé la manifestante sus-évoquée.



Dit à partir de Goma, voici pourquoi les laïcs catholiques marchent en RDC

 

 

Mais pour l'heure, avec le lourd bilan de six manifestants tués sans que la Monusco –pourtant critique à l'égard de Kabila- ne fasse quoi que ce soit, et ce alors que la présence des observateurs de l'ONU aurait pu amener le pouvoir à un minimum de retenue, on peut dire que même s'il va partir, Kabila et les siens veulent faire payer pour cet abandon du pouvoir, un très lourd tribut en  vies humaines au peuple congolais.

Jusqu'à quand le monde le laissera-t-il faire ?

 

Ndam Njoya Nzoméné
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