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Trump est prêt à reconnaître la revendication d'Israël sur le plateau du Golan occupé et ses importantes réserves de pétrole (Mintpress News)

par Whitney Webb 26 Mai 2018, 18:15 Golan Israël Trump Netanyahu Colonialisme Collaboration USA Racisme Apartheid Articles de Sam La Touch

Trump est prêt à reconnaître la revendication d'Israël sur le plateau du Golan occupé et ses importantes réserves de pétrole.
Article originel : Trump Set to Recognize Israel’s Claim to Occupied Golan Heights and Its Sizable Oil Reserves
Par Whitney Webb*
Mint Press News

L'exportation du pétrole du Golan est problématique en vertu du droit international, mais si les États-Unis reconnaissaient unilatéralement le Golan comme étant celui d'Israël, ce pétrole pourrait être exporté vers les États-Unis. Les principaux investisseurs et lobbyistes étatsuniens font donc pression pour que Trump prenne cette décision.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au centre, s'entretient avec des soldats israéliens dans un avant-poste militaire lors d'une visite au Mont Hermon dans les hauteurs du Golan occupé par Israël surplombant la frontière syro-israélienne le 4 février 2015 (c) Baz Ratner | AP

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au centre, s'entretient avec des soldats israéliens dans un avant-poste militaire lors d'une visite au Mont Hermon dans les hauteurs du Golan occupé par Israël surplombant la frontière syro-israélienne le 4 février 2015 (c) Baz Ratner | AP

TEL AVIV, ISRAEL - Alors que le président Trump a renié beaucoup de ses promesses électorales - à savoir, celles qui sont de nature plus populiste et non-interventionniste - il a indéniablement rempli celles faites envers ses partisans pro-israéliens, sionistes. Tout d'abord, Trump a annoncé à la fin de l'année dernière que son administration reconnaîtrait officiellement Jérusalem comme capitale d'Israël. Cette décision a ensuite été suivie de sa décision plus récente de retirer unilatéralement les États-Unis du Plan d'action global conjoint (JCPOA), mieux connu sous le nom d'accord nucléaire iranien, qui a longtemps été critiqué par Israël.

Ces deux mesures ont été très controversées et mal accueillies par de nombreux alliés étatsuniens, en particulier les pays européens. Ils ont également été orchestrés et promus par le principal donateur de Trump, le milliardaire sioniste et magnat du casino Sheldon Adelson, qui a fait un don de 30 millions de dollars au Parti républicain à la suite de la réalisation par Trump de ses deux promesses pro-israéliennes majeures. Adelson fut également responsable de la destitution de H.R. McMaster comme conseiller en matière de sécurité nationale et de son remplacement par le faucon John Bolton, un homme de confiance pro-israélien et son confident.

Cependant, de récentes déclarations faites par des représentants du gouvernement israélien suggèrent que le travail de Trump au nom des partisans de la ligne dure pro-israélienne ne fait que commencer. Selon un rapport exclusif publié par Reuters, le gouvernement israélien pousse maintenant l'administration Trump à reconnaître la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, une partie du sud de la Syrie qu'Israël occupe depuis 1967 et annexée en 1981.

Le droit international refuse toujours de reconnaître la région comme faisant partie d'Israël, même si Israël a envoyé plus de 20 000 colons juifs vivre dans la région afin de modifier de façon permanente la composition ethnique et démographique de la région, transformant ainsi la population druze indigène en une minorité. Beaucoup de Druzes vivant dans le Golan occupé se plaignent depuis longtemps d'être régulièrement victimes de discrimination sous le régime israélien et continuent de soutenir le gouvernement syrien. En outre, l'ONU a accusé Israël d'"imposer la citoyenneté" au groupe dans le but d'accroître sa revendication de souveraineté sur la région. Israël espère ajouter 100 000 colons juifs supplémentaires à la région d'ici 2020 afin de renforcer cette revendication.

Le ministre israélien du renseignement, Israël Katz, a déclaré à Reuters que l'approbation par Washington du contrôle d'Israël sur le plateau du Golan était maintenant en tête de l'ordre du jour des pourparlers diplomatiques bilatéraux entre les deux pays, et qu'une telle décision serait probablement prise dans quelques mois. Katz a déclaré que la reconnaissance du Golan par les États-Unis était transmise à l'administration Trump comme un moyen de contrer davantage l'Iran, objectif qui est maintenant devenu la force directrice de la politique des États-Unis au Moyen-Orient.

Katz a affirmé :

    C'est le moment idéal pour faire un tel geste. La réponse la plus douloureuse que vous pouvez donner aux Iraniens est de reconnaître la souveraineté d'Israël sur le Golan - avec une déclaration étatsunienne, une proclamation présidentielle, enchâssée [dans la loi]".

Apparemment, le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahu fait pression sur Trump depuis février de l'année dernière, lorsque Netanyahu a rencontré Trump pour la première fois à la Maison Blanche. Maintenant, Katz a affirmé que ces discussions se sont largement étendues pour impliquer différents niveaux de l'administration étatsunienne ainsi que plusieurs membres du Congrès.

"Je pense qu'il y a une grande maturité et une forte probabilité que cela se produise (....) dans quelques mois", a déclaré Katz.

Sur le plateau du Golan, le pétrole et l'eau se mélangent parfaitement.

Un vieux char israélien stationne sur le plateau du Golan occupé par Israël, près de la frontière avec la Syrie, le 27 janvier 2015.

Un vieux char israélien stationne sur le plateau du Golan occupé par Israël, près de la frontière avec la Syrie, le 27 janvier 2015.

Katz pourrait en effet avoir des raisons d'être confiant dans un mouvement étatsunien à venir qui reconnaîtrait le plateau du Golan occupé comme territoire israélien. Pourtant, alors que Katz a prétendu que la motivation d'une telle mesure profiterait à la nouvelle politique agressive des États-Unis à l'égard de l'Iran, il est plus probable qu'elle profitera à une mainmise israélienne sur les ressources, ainsi qu'aux puissants intérêts pétroliers israéliens et étatsuniens.

L'un des principaux facteurs à l'origine de la saisie initiale d'Israël et de la poursuite de l'occupation du Golan sont ses ressources en eau douce. En effet, le Golan occupé est l'une des trois sources d'eau douce de l'État israélien - et il est le plus grand et le plus abondant, car il comprend les ruisseaux de montagne qui alimentent le lac Kinneret (la mer de Galilée) et les eaux d'amont du Jourdain. Cette eau est d'une importance majeure pour Israël, qui en est à sa quatrième année de sécheresse si massive qu'une étude de la NASA l'a qualifiée de pire sécheresse de la région depuis près de 900 ans.

Pourtant, l'importance du Golan pour Israël s'est considérablement accrue après la découverte d'énormes réserves de pétrole dans la région en 2015. Suite à cette découverte, le gouvernement dirigé par Netanyahu a accordé des droits exclusifs de forage à Afek, une filiale israélienne de la société d'énergie Genie Energy, Ltd, basée dans le New Jersey.

Comme MintPress l'a déjà signalé, Genie Energy est soutenu par des intérêts puissants aux États-Unis, comme l'ancien secrétaire au Trésor Larry Summers, l'ancien vice-président et dirigeant de Halliburton Dick Cheney, et l'ancien directeur de la CIA James Woolsey. De puissants milliardaires sionistes, tels que le magnat des médias australien Rupert Murdoch et l'Anglais Jacob Rothschild, sont également liés à l'entreprise.

Afek, filiale de Genie Energy dans le Golan, est dirigée par un ami proche de Netanyahu et ancien membre de la Knesset Efraim "Effie" Eitam. Eitam, qui a également été ministre de l'Infrastructure nationale ainsi que du Logement et de la Construction, a appelé à plusieurs reprises à expulser tous les Arabes d'Israël, déclarant en 2006 que "nous ne pouvons pas être avec tous ces Arabes et nous ne pouvons pas abandonner la terre (....) nous devrons prendre une autre décision, pour retirer les Arabes israéliens du système politique". Eitam vit actuellement dans la plus grande colonie illégale d'Israël dans le Golan occupé.

Les investissements de Genie Energy dans le Golan sont probablement le facteur le plus fort qui pousse les Etats-Unis vers la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le territoire occupé. En effet, si les États-Unis ne reconnaissent pas le contrôle d'Israël sur la région, la filiale israélienne de Genie ne pourra vendre sur le marché pétrolier international le pétrole qu'elle extrait du territoire occupé.

Cependant, si les États-Unis reconnaissaient unilatéralement le Golan comme étant celui d'Israël, ce pétrole pourrait potentiellement être exporté vers les États-Unis. Étant donné que le contrat de Genie pour effectuer des forages exploratoires sur le plateau du Golan expire cette année, ses investisseurs ont un besoin urgent d'un moyen d'extraire et de vendre le pétrole de la région - et une décision étatsunienne sur la revendication d'Israël sur le plateau du Golan pourrait être la réponse aux problèmes de la compagnie.

* Whitney Webb est rédactrice pour MintPress News et a contribué à Truth in Media de Ben Swann. Ses travaux ont été publiés sur Global Research, le Ron Paul Institute et 21st Century Wire, entre autres. Elle a également effectué des interventions à la radio et à la télévision sur RT et Sputnik. Elle vit actuellement avec sa famille dans le sud du Chili.

Traduction SLT

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