Après 10 ans de prison dans les geôles de la CPI, Jean Pierre Bemba vient d'être acquitté par la même CPI

Souvenez-vous, Bemba avait été emprisonné à la CPI deux ans après les élections en RDC. L'intervention de la CPI avait décapité l'opposition congolaise, en face il ne restait que Kabila fils chouchou des multinationales occidentales et qui allait balayer l'inconsistante opposition politique restante dans le pays. Depuis 2008, Bemba croupit dans les geôles de La Haye que de nombreux Africains considèrent comme une prison coloniale occidentale. En 2016 il avait été condamné à 18 ans de prison pour « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre » commis par sa milice en Centrafrique en 2002 et 2003. Mais dans un arrêté rendu ce vendredi 8 juin 2018, Jean-Pierre Bemba a été acquitté par la cour internationale de justice de La Haye. La CPI annule le jugement qu'elle avait tenue 2 ans plus tôt.

"La chambre d'appel «annule la déclaration de culpabilité de Jean-Pierre Bemba» et «prononce l'acquittement de l'accusé car les sérieuses erreurs commises par la chambre de première instance font entièrement disparaître sa responsabilité pénale», a déclaré d'une voix ferme la juge Christine van den Wyngaert. «La chambre d'appel a conclu, à la majorité, que M. Bemba ne saurait être tenu pénalement responsable des crimes commis par les troupes du MLC pendant l'opération menée en RCA et qu'il doit en être acquitté»

Elle rend ainsi une opposition politique à la RDC actuellement dans une grave crise électorale où les puissances occidentales ne cessent de condamner les dérives totalitaires de Kabila au pouvoir, ce dernier refusant d'organiser des élections comme il se doit. D'ici à penser que les jugements de la CPI sont pondérés par le contexte politico-financier des grandes puissances, il n'y a qu'un pas que nous ne saurions franchir.

Quant à la FIDH, elle s'est interrogée sur les prises de position contradictoires de la CPI et sur sa conception relativiste du crime contre l'humanité : "Par ce jugement, la CPI semble dire aux chefs de guerre: tant que vous n'êtes pas sur les lieux, laissez donc vos troupes commettre les pires crimes et les pires abominations", s'est exclamée Karine Bonneau de la Fédération internationale des ligues des Droits de l'Homme (FIDH) selon l'AFP.