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Au Mali, la guerre n’a rien réglé. Une coopération régionale pour s’émanciper de la France (Monde diplomatique)

par Philippe Leymarie 7 Août 2018, 07:56 Mali G5 Sahel Armée française Françafrique France

Au Mali, la guerre n’a rien réglé. Une coopération régionale pour s’émanciper de la France (Monde diplomatique)

«On ne peut pas régler le problème dans le Sahel avec des fleurs », estime Macky Sall. Le président sénégalais souhaite le renforcement de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), « une des plus meurtrières de l’histoire des Casques bleus » avec 102 morts dans ses rangs. Il craint notamment d’avoir à affronter des « revenants », djihadistes chassés d’Irak ou de Syrie. De son côté, le Département des opérations de paix des Nations unies reconnaît ne pas être à même « d’imposer » une pacification, en raison de mandats qui lui permettent seulement de protéger les populations.

Ce « défi opérationnel » pourrait être en revanche relevé par des interventions africaines plus offensives. Le mérite du G5 Sahel est d’impliquer directement les États les plus menacés par l’implantation des organisations djihadistes de la région : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad. Les objectifs de la force conjointe en cours de constitution sont clairs : une cible circonscrite (limitée, dans un premier temps, à la zone des « trois frontières », aux confins du Niger, du Mali et du Tchad) ; un but de guerre précis (contrôle de zone) ; un effet final déterminé (la stabilisation) ; un effectif raisonnable (cinq mille hommes, soit deux bataillons par pays) ; et des règles d’engagement partagées… le tout placé symboliquement sous l’autorité du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec le soutien du Conseil de sécurité de l’ONU.

Dès 2013, le Niger et le Mali avaient noué un partenariat pour sécuriser leur frontière commune, qui avait été suivi d’opérations militaires conjointes. La même année, les chefs d’état-major des cinq États sahéliens décidaient de développer leur coopération transfrontalière. La force mixte tchado-soudanaise a également inspiré le G5 : après cinq ans de guerre par procuration, le Tchad et le Soudan avaient créé, en 2010, un dispositif de sécurisation de leur frontière qui fonctionne sans appui international. Trois mille hommes sont répartis sur une dizaine de postes, avec commandement semestriel ...

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