Le soutien inconditionnel à Israël pourrait rendre Joe Biden complice de génocide (The Intercept)

Le soutien inconditionnel à Israël pourrait rendre Joe Biden complice de génocide
Article originel : Going All-In for Israel May Make Biden Complicit in Genocide
Par Alice Speri
The Intercept, 23.10.23

Le président étatsunien Joe Biden et le Premier ministre Benjamin Netanyahu se rencontrent à Tel Aviv, Israël, le 18 octobre 2023. Photo : Anadolu via Getty Images

Le soutien inconditionnel à Israël pourrait rendre Joe Biden complice d'un génocide

Des avocats spécialisés dans les droits de l'homme ont averti M. Biden que son soutien inconditionnel à la guerre contre Gaza pourrait impliquer les États-Unis dans les crimes d'Israël.
 

Un groupe de juristes a averti l'administration Biden et le procureur de la Cour pénale internationale que le gouvernement étatsunien pourrait être complice, au regard du droit international, du génocide du peuple palestinien perpétré par Israël.

Les juristes du Centre pour les droits constitutionnels ont adressé cet avertissement au président Joe Biden, au secrétaire d'État Antony Blinken et au secrétaire à la défense Lloyd Austin dans un document d'urgence de 44 pages, mercredi, à la suite du voyage de M. Biden au Moyen-Orient. M. Biden y a réitéré le soutien indéfectible de son administration à Israël, alors même que le gouvernement israélien mène une campagne de bombardements sans précédent sur la bande de Gaza occupée, en représailles à une terrible attaque du Hamas qui a tué plus de 1 400 citoyens israéliens.

"Les bombardements massifs d'Israël et le refus de nourriture, d'eau et d'électricité sont calculés pour détruire la population palestinienne de Gaza", a déclaré à The Intercept Katherine Gallagher, avocate principale du CCR et représentante légale des victimes dans le cadre de l'enquête en cours de la CPI en Palestine. "Les responsables étatsuniens peuvent être tenus pour responsables de leur incapacité à empêcher le génocide israélien en cours, ainsi que de leur complicité, en l'encourageant et en le soutenant matériellement.

"Nous reconnaissons que nous portons des accusations graves dans ce document, mais elles ne sont pas infondées", a-t-elle ajouté. "Ces affirmations reposent sur une base crédible.

Un porte-parole du département d'État s'est refusé à tout commentaire : "D'une manière générale, nous n'offrons pas d'évaluations publiques de rapports ou de mémoires émanant de groupes extérieurs". La Maison Blanche et le Pentagone n'ont pas répondu immédiatement à une demande de commentaire. Mercredi, les États-Unis ont opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui condamnait toute violence à l'encontre des civils et appelait à une aide humanitaire pour les Palestiniens de Gaza. Les États-Unis se sont opposés à cette résolution parce qu'elle ne faisait pas référence au droit d'Israël à se défendre.

Israël a invoqué ce droit dans son assaut contre Gaza, qui a déjà tué plus de 4 200 Palestiniens et en a déplacé plus d'un million. Mais la punition collective - y compris des mesures telles que le blocus israélien sur le carburant, la nourriture et l'électricité dans le territoire occupé - et le ciblage aveugle des civils constituent des crimes de guerre en vertu du droit international. Un certain nombre d'experts juridiques ont affirmé que ces actions pouvaient également constituer des crimes contre l'humanité et de génocide, tel que définis par la Convention sur le génocide de 1948. Jeudi, un groupe d'experts des Nations unies a publié une déclaration distincte condamnant les bombardements d'écoles et d'hôpitaux à Gaza comme des crimes contre l'humanité et avertissant qu'il y a un risque que ces crimes dégénèrent en génocide...

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