Les balles trouvées sur le site du "massacre de la farine de Gaza" démentent l’affirmation d’Israël selon laquelle les décès et blessés seraient liés à une bousculade (Common Dreams)

Les balles trouvées sur le site du "massacre de la farine" de Gaza démentent l’affirmation d’Israël
Article originel : Bullets Found at Gaza Flour Massacre Site Belie Israel's 'Stampede' Claim
Par Brett Wilkins
Common Dreams, 6.03.24

Des Palestiniens blessés reçoivent des soins médicaux à l’hôpital al-Shifa de la ville de Gaza après que les forces israéliennes ont ouvert le feu sur des personnes affamées en attente de camions d’aide humanitaire le 29 février 2024. (Photo : Dawoud Abo Alkas/Anadolu via Getty Images)

Une enquête préliminaire menée par Euro-Mediterranean Human Rights Monitor a affirmé que les balles qui ont tué et blessé des centaines de Palestiniens en attente d’aide alimentaire sont du même type que celles tirées par les armes des troupes israéliennes.

Les blessures par balle causées par le même type de munitions de gros calibre utilisées dans plusieurs fusils et mitrailleuses des Forces de défense israéliennes sapent l’affirmation douteuse des responsables israéliens selon laquelle la plupart des victimes du "massacre de la farine" de la semaine dernière près de la ville de Gaza sont mortes dans une bousculade, selon les déclarations mercredi d'un observateur des droits de l’homme.

Les responsables de Gaza ont déclaré qu’au moins 118 Palestiniens ont été tués et 760 autres blessés lorsque les troupes israéliennes ont tiré et pilonné une foule de personnes affamées en attente de distribution de nourriture dans la zone du rond-point d’al-Nabulsi au Sud de la ville de Gaza le 29 février. Les responsables israéliens ont déclaré que beaucoup ou la plupart des victimes ont été piétinées alors que la grande foule de personnes affamées en raison du siège et du blocus de Gaza par Israël précipitait désespérément les camions de secours.

Cependant, le Dr. Mohammed Salha, directeur par intérim de l’hôpital Al-Awda, a déclaré aux journalistes vendredi dernier que plus de 80% des victimes du massacre de la farine traitées dans l’établissement avaient été blessées par balle. Une équipe des Nations Unies qui a visité l’hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza a trouvé "un grand nombre de blessures par balle" parmi les quelque 200 patients traités là-bas.

Mercredi, le Moniteur euro-méditerranéen des droits de l’homme, basé à Genève, qui enquête sur le massacre, a déclaré que de nombreuses victimes ont été blessées par des balles de 5,56x45 mm de l’OTAN, qui sont utilisées dans divers canons transportés par les forces de défense israéliennes (Tsahal) des troupes comprenant des fusils d’assaut M4 et Tavor et des mitrailleuses légères IWI Negev.

"Un échantillon de 200 morts et blessés a révélé qu’ils ont effectivement été touchés par ce type de balle, et que les balles ont été découvertes et examinées sur le site du massacre avec des éclats d’obus trouvés dans les corps des blessés et des morts", a déclaré le groupe.

De nombreuses victimes du massacre ont été blessées par des balles de l’OTAN de 5,56x45mm, un type de balle tirée par des armes de l’armée israélienne

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Lire aussi :
- EuroMed Monitor, 6.03.24 New evidence confirms Israel’s full involvement in ‘Flour Massacre’ of starving Palestinian civilians  De nouvelles preuves confirment la pleine implication d’Israël dans le « massacre de la farine » de civils palestiniens affamés
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Israël importe une partie de ses cartouches de 5,56 mm du Royaume-Uni, où les défenseurs de la Palestine demandent une enquête et la suspension des exportations d’armes vers le pays.

De nombreux survivants du "massacre de la farine" ont décrit comment les troupes israéliennes ont ouvert le feu sur eux alors qu’ils tentaient d’obtenir de la nourriture pour leurs familles affamées.

« Nous attendions depuis des heures lorsque nous avons finalement repéré les camions. À ce moment précis, l’occupation israélienne a ouvert le feu sur nous avec des coups de feu et des tirs d’artillerie", a déclaré Hajj Mahmoud Daghmash au début de la semaine. "La peur a rempli tous nos cœurs, et les gens ont commencé à courir partout. Nous ne savions pas où nous cacher. Les cris des blessés, des femmes et des enfants se faisaient entendre partout. »

« L’occupation nous a tués deux fois », a ajouté Daghmas. « Une fois quand elle a bombardé nos maisons, puis de nouveau en nous affamant. »

Un groupe de rapporteurs spéciaux de l’ONU a condamné mardi le massacre et la politique israélienne consistant à affamer délibérément les Gazaouis et à attaquer l’aide humanitaire et ceux qui la livrent et la reçoivent.

« Israël affame intentionnellement le peuple palestinien à Gaza depuis le 8 octobre. Maintenant, il cible des civils à la recherche d’aide humanitaire et de convois humanitaires », ont déclaré les experts de l’ONU. "Israël doit mettre fin à sa campagne de famine et de ciblage des civils."

Le 26 janvier, la Cour internationale de justice de La Haye a jugé qu’Israël commettait "plausiblement" un génocide à Gaza et a ordonné au gouvernement israélien d’empêcher les actes génocidaires. Cependant, les experts de l’ONU ont affirmé que "Israël ne respecte pas ses obligations juridiques internationales, ne respecte pas les mesures provisoires de la Cour internationale de justice et commet des crimes atroces."

Breaking | According to the spokesperson for the Gaza Health Ministry, Israeli forces have perpetrated another devastating massacre at the Kuwaiti Roundabout in Gaza today. This has led to the killing of dozens of starving Gazans awaiting aid convoys. pic.twitter.com/BkaBEUMdud
— Quds News Network (@QudsNen) March 3, 2024

 "Israël restreint systématiquement l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza en interceptant les livraisons aux points de contrôle, en bombardant les convois humanitaires et en tirant sur les civils qui cherchent à obtenir une aide humanitaire", ont-ils déclaré.

Les troupes de Tsahal se sont également tenues à l’écart pendant que des civils israéliens extrémistes bloquaient les routes aux postes frontières pour empêcher l’aide d’entrer dans Gaza. Dans un campement, les organisateurs ont érigé un château gonflable pour enfants et servi de la barbe à papa, du pop-corn et des slushies.

Les morts de faim et de déshydratation ont ajouté une dimension horrible à une guerre au cours de laquelle au moins 30 717 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués et plus de 72 000 autres mutilés par les bombes et les balles israéliennes. selon des responsables de Gaza et des groupes internationaux de défense des droits humains.

"Quinze enfants sont déjà morts de malnutrition à l’hôpital Kamal Adwan dans la ville de Gaza, et on craint que les chiffres soient plus élevés dans d’autres hôpitaux", a déclaré mardi le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. « Alors que le risque de famine continue d’augmenter, tous les enfants de moins de cinq ans, soit 335 000, courent un risque élevé de malnutrition sévère, ce qui a de graves répercussions négatives sur leur développement et leur droit à la santé. Au moins 90 % des enfants de moins de cinq ans sont touchés par une ou plusieurs maladies infectieuses et 70 % ont la diarrhée. »

 Ce ne sont plus seulement les petits enfants. Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré mercredi qu’un jeune de 15 ans est mort à l’hôpital al-Shifa et qu’un homme de 72 ans est mort de malnutrition et de déshydratation à l’hôpital Kamal Adwan.

"La famine dans le nord de Gaza a atteint des niveaux mortels, en particulier pour les enfants, les femmes enceintes et les patients atteints de maladies chroniques", a déclaré le porte-parole du ministère Ashraf al-Qudra. "Des milliers de personnes risquent de mourir de faim."

Les attaques israéliennes contre les convois d’aide humanitaire et les Palestiniens affamés se sont poursuivies, y compris une attaque dimanche qui a tué et blessé des dizaines de personnes au rond-point du Koweït au Sud de la ville de Gaza.

Les largages d’aide alimentaire et humanitaire par la Jordanie (et la France, NdT) et les États-Unis — qui fournissent également à Israël les bombes larguées sur les habitants de Gaza — ont été décriés comme totalement insuffisants pour faire face à la crise.

"Je ne pense pas que le parachutage de nourriture dans la bande de Gaza devrait être la solution aujourd’hui", a déclaré Philippe Lazzarini, qui dirige l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, à la fin de la semaine dernière. "La vraie réponse est : ouvrir le terminal et apporter des convois et apporter une aide significative dans la bande de Gaza."

Traduction SLT