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Hystérie publique vs. pensée scientifique (Gilad)

par SLT 29 Mars 2020, 17:11 Propagande Coronavirus Médias Panique Instrumentalisation

La crise du coronavirus a révélé que nos institutions politiques et médiatiques étaient dysfonctionnelles et peut-être dangereuses. Si l’Occident était, jusqu’à récemment, associé à la pensée scientifique, analytique, rationnelle et méthodique, il ne reste pas grand-chose de ce raisonnement athénien. Comme des châteaux de cartes, la plupart de nos démocraties occidentales ont succombé à un processus décisionnel populiste, par nature, profondément non scientifique.

 

Lorsque je me suis inscrit à l’université il y a 35 ans, le scepticisme et la pensée critique étaient considérés comme des valeurs occidentales précieuses. Cette approche a été abandonnée : les sceptiques sont réduits à des ennemis publics. Ils sont méprisés par les médias et souvent salis par leurs collègues professionnels.

Personne, je suppose, ne doute que le monde est confronté à une crise sanitaire dangereuse, pourtant tant de questions concernant la nature de cette crise, son origine, le virus en son centre et les solutions possibles sont écartées d’une manière qui rappelle les chasses aux sorcières cléricales historiques plutôt que traitées avec le type de raisonnement qui devrait être ancré en nous par les traditions libérales occidentales.

Jusqu’à présent, seuls quelques braves universitaires et experts médicaux ont osé remettre en question la tendance générale. Off Guardian a produit un bon résumé des arguments avancés par certains des scientifiques qui ne sont pas convaincus par le récit officiel actuel et les stratégies appliquées par nos politiciens élus :

Le Dr Sucharit Bhakdi, spécialiste allemand en microbiologie, confirme que le taux de mortalité par coronavirus n’est pas un phénomène nouveau. « Nous craignons qu’un million d’infections par le nouveau virus n’entraîne 30 décès par jour au cours des 100 prochains jours. Mais nous ne réalisons pas que 20, 30, 40 ou 100 patients positifs pour des coronavirus normaux meurent déjà chaque jour ».

Le Médecin allemand Dr Wolfgang Wodarg n’est pas convaincu que le coronavirus soit aussi dangereux qu’on nous l’a dit. Il soutient que nous devrions poser des questions telles que : « Comment avez-vous découvert que ce virus était dangereux ? », « Comment était-il avant ? », « N’avons-nous pas eu la même chose l’année dernière ? », « Est-ce même quelque chose de nouveau ? »

Le Dr John Ioannidis est professeur de Médecine, de Recherche et Politique de Santé et de Science des Données Biomédicales à l’École de Médecine de l’Université de Stanford. Ioannidis affirme que la cause de la panique actuelle pourrait être liée au nouveau diagnostic du Covid-19 plutôt qu’aux symptômes généraux du virus qui ne sont pas nouveaux. « Si nous n’avions pas su qu’il existait un nouveau virus, et si nous n’avions pas contrôlé des individus à l’aide de tests PCR, le nombre total de décès dus à une « maladie de type grippal » ne semblerait pas inhabituel cette année. Tout au plus aurions-nous pu noter, de manière fortuite, que la grippe cette saison semble être un peu plus grave que la moyenne ».

 

Le Médecin israélien Yoram Lass, spécialiste de la santé publique, nous informe que « l’Italie est connue pour son énorme morbidité en matière de problèmes respiratoires, plus de trois fois plus que tout autre pays européen… ».

À ce groupe minoritaire d’experts médicaux à la pensée scientifique, il faut ajouter le Dr Siddhartha Mukherjee, auteur lauréat du prix Pulitzer, qui a écrit hier un article spectaculaire et approfondi pour le New Yorker.

Mukherjee offre un point de vue différent sur le Covid-19 et ses dangers. Il explique que l’impact des virus est souvent influencé par la charge virale auquelle un patient est exposé. Mukherjee écrit que « trois questions méritent une attention particulière, car leurs réponses pourraient changer la façon dont nous isolons, traitons et gérons les patients. Premièrement, que pouvons-nous apprendre sur la « relation dose-effet » de l’infection initiale, c’est-à-dire pouvons-nous quantifier l’augmentation du risque d’infection à mesure que les personnes sont exposées à des doses plus élevées du virus ? Deuxièmement, existe-t-il une relation entre cette « dose » initiale de virus et la gravité de la maladie, c’est-à-dire une plus grande exposition entraîne-t-elle une aggravation de la maladie ? Et, troisièmement, existe-t-il des mesures quantitatives du comportement du virus chez les patients infectés (par exemple, le pic de la charge virale de votre corps, les courbes de son augmentation et de sa diminution) qui permettent de prédire la gravité de leur maladie et leur degré d’infection ? »

Mukherjee note que dans la crise actuelle, « la plupart des épidémiologistes, étant donné la rareté des données, ont été contraints de modéliser la propagation du nouveau coronavirus comme s’il s’agissait d’un phénomène binaire : les individus sont soit exposés soit non exposés, infectés ou non infectés, patients symptomatiques ou porteurs asymptomatiques ». Mukherjee soutient que les effets des virus ne sont pas nécessairement un phénomène de marche/arrêt. Par exemple, il compare le Covid-19 au VIH. « Les personnes ayant une charge virale élevée ont tendance à progresser plus rapidement vers le sida ; les personnes ayant une charge virale faible se révèlent souvent être des « personnes à progression lente ». La charge virale – un continuum et non une valeur binaire – aide à prédire la nature, l’évolution et la transmissibilité de la maladie. Dans de nombreux cas d’infection virale, plus vous excrétez le virus, plus vous risquez d’infecter d’autres personnes ».

L’immunologiste russe Ilya Metchnikoff, travaillant au début des années 1900, a décrit le phénomène comme « la lutte » – ou Kampf, dans les éditions allemandes de son travail. Metchnikoff a imaginé une bataille permanente entre le microbe et l’immunité. Le Kampf était une question de terrain gagné ou perdu. Quelle était la « force » totale de la présence microbienne ? Quels facteurs de l’hôte – génétique, exposition préalable, compétence immunitaire de base – limitaient l’invasion microbienne ? Et puis : l’équilibre initial a-t-il été basculé vers le virus ou vers l’hôte ?

Mukherjee souligne que dans « une étude de 2004 sur le coronavirus qui cause le SRAS, un cousin de celui qui cause le covid-19, une équipe de Hong Kong a découvert qu’une charge virale initiale plus élevée – mesurée dans le nasopharynx, la cavité située dans la partie profonde de la gorge – était corrélée à une maladie respiratoire plus grave ».

Cela permet d’expliquer les risques plus importants auxquels est confronté le personnel de santé de première ligne qui est exposé quotidiennement à des doses élevées de Covid-19 et cela permet également d’expliquer pourquoi l’hôpital peut être l’endroit le plus dangereux. Ceux qui ont déjà développé des symptômes et qui entrent ensuite dans les centres médicaux d’urgence peuvent très bien être exposés à des conséquences encore plus graves, voire fatales, de la forte dose de Covid-19 et des nombreuses autres maladies auxquelles ils peuvent être exposés.

 

Cette prise de conscience nous permet de mieux comprendre la tragédie qui se déroule actuellement dans le nord de l’Italie et en Espagne. Il se peut même qu’en règle générale, moins vous faites confiance à votre système de santé publique, meilleures sont vos chances de survivre au coronavirus et aux autres virus. En Grande-Bretagne, par exemple, le gouvernement a conseillé aux personnes qui développent des symptômes de s’isoler et de ne pas contacter le NHS, à moins que la situation respiratoire ne semble échapper à tout contrôle.

En temps de crise, et plus particulièrement en période de crise d’une telle ampleur, un débat scientifique ouvert de la nature de l’Agora athénienne qui comprend des échanges avec des sceptiques et des critiques qualifiés fournit la seule lumière au bout du tunnel.
 

 

 

 

Traduction : Réseau International

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