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Le Niger à Biden : Remballez votre guerre éternelle et rentrez chez vous (Common Dreams)

par Nick Turse 3 Avril 2024, 08:43 Niger Africom USA Etatsunafrique Biden Junte Néocolonialisme Articles de Sam La Touch

Le Niger à Biden : Remballez votre guerre éternelle et rentrez chez vous
Article originel : Niger to Biden: Pack Up Your Forever War and Go Home
Par Nick Turse
Common Dreams/ Tom Dispatch, 02.04.24

Cette image obtenue par l’AFP auprès d’ORTN - Télé Sahel le 26 juillet 2023 montre le colonel Major Amadou Abdramane (C), porte-parole du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), s’exprimant lors d’une déclaration télévisée. (Photo : ORTN - Télé Sahel/AFP via Getty Images)

Cette image obtenue par l’AFP auprès d’ORTN - Télé Sahel le 26 juillet 2023 montre le colonel Major Amadou Abdramane (C), porte-parole du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), s’exprimant lors d’une déclaration télévisée. (Photo : ORTN - Télé Sahel/AFP via Getty Images)

Le gouvernement Biden va-t-il revenir sur la position qu’ont adoptée les États-Unis depuis le début des années 2000?
 

Le colonel Major Amadou Abdramane, porte-parole de la junte au pouvoir au Niger, s’est présenté à la télévision locale le mois dernier pour critiquer les États-Unis et rompre le partenariat militaire de longue date entre les deux pays. « Le gouvernement du Niger, en tenant compte des aspirations et des intérêts de son peuple, révoque, avec effet immédiat, l’accord concernant le statut du personnel militaire américain et des employés civils du département de la Défense », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que leurs 12Un pacte de sécurité vieux d’un an a violé la constitution du Niger.

Un autre parfois porte-parole nigérien, Insa Garba Saidou, a dit en termes plus directs : « Les bases étatsuniennes et le personnel civil ne peuvent plus rester sur le sol nigérien. »
 

Ces annonces ont été faites alors que le terrorisme au Sahel de l’Afrique de l’Ouest a augmenté et à la suite d’une visite au Niger d’une délégation étatsunienne de haut niveau, dont la secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Molly Phee, et le général Michael Langley, chef du Commandement des États-Unis pour l’Afrique, ou AFRICOM. La répudiation du Niger contre son allié n’est que le dernier coup porté aux efforts antiterroristes de Washington dans la région. Au cours des dernières années, les partenariats militaires de longue date des États-Unis avec le Burkina Faso et le Mali ont également été réduits à la suite de coups d’État d’officiers formés aux États-Unis. Le Niger fut en effet le dernier bastion majeur de l’influence militaire étatsunienne dans le Sahel ouest-africain.

La junte nigérienne s’engage sur une autre voie, en essayant de mettre fin à une guerre américaine à jamais dans un petit coin du monde, faisant ce que le président Biden a promis, mais n’a pas fait.

De tels revers ne sont que le dernier d’une série d’impasses, de fiascos ou de défaites qui sont venues caractériser la guerre mondiale contre le terrorisme aux Etats-Unis. Pendant plus de 20 ans d’interventions armées, les missions militaires des États-Unis ont été bouleversées à plusieurs reprises en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud, y compris une impasse en Somalie, un moteur d’intervention transformé en Libye, et des implosions en Afghanistan et en Irak.

Ce maelström de défaite et de retraite des États-Unis a fait au moins 4,5 millions de morts, dont environ 940 000 victimes de violence directe, dont plus de 432 000 civils, selon le projet Costs of War de l’Université Brown. Jusqu’à 60 millions de personnes ont également été déplacées en raison de la violence attisée par les « guerres éternelles » des Etats-Unis.

 

Le président Joe Biden a tout à la fois affirmé qu’il a mis fin à ces guerres et que les États-Unis continueront de les combattre dans un avenir prévisible — peut-être pour toujours — « pour protéger le peuple et les intérêts des États-Unis ». Le bilan a été dévastateur, en particulier au Sahel, mais Washington a largement ignoré les coûts supportés par les personnes les plus touchées par l’échec de ses efforts antiterroristes.
 

« Réduire le terrorisme » entraîne une augmentation de 50 000 % de… Oui!… Terrorisme

Environ 1 000 militaires étatsuniens et entrepreneurs civils sont déployés au Niger, la plupart près de la ville d’Agadez, à la base aérienne 201, à la limite sud du désert du Sahara. Connu des habitants sous le nom de « Base Americaine », cet avant-poste a été la pierre angulaire d’un archipel de bases militaires étatsuniennes dans la région et est la clé des efforts de projection de puissance militaire et de surveillance des Etats-Unis en Afrique du Nord et de l’Ouest. Depuis les années 2010, les États-Unis ont englouti environ un quart de milliard de dollars dans cet avant-poste seulement.

Washington s’est concentré sur le Niger et ses voisins depuis les premiers jours de la guerre mondiale contre le terrorisme, en versant une aide militaire aux pays d’Afrique de l’Ouest à travers des dizaines d’efforts de « coopération sécuritaire », dont le Partenariat trans-saharien de lutte contre le terrorisme, un programme conçu pour « contrer et prévenir l’extrémisme violent » dans la région. La formation et l’aide aux forces armées locales offertes dans le cadre de ce partenariat ont coûté à elles seules plus d’un milliard de dollars aux États-Unis.

Juste avant sa récente visite au Niger, le général Langley de l’AFRICOM s’est présenté devant le Comité sénatorial des services armés pour réprimander les partenaires de longue date des Etats-Unis en Afrique de l’Ouest. « Au cours des trois dernières années, les forces de défense nationale ont tourné leurs armes contre leurs propres gouvernements élus au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Niger », a-t-il déclaré. « Ces juntes évitent de rendre des comptes aux peuples qu’elles prétendent servir. » ...

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Traduction SLT

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