Attaque chimique en Syrie : Les inspecteurs doivent exhumer des corps à la recherche d'une "preuve irréfutable" (Middle East Monitor)

Attaque chimique en Syrie : Les inspecteurs doivent exhumer des corps à la recherche d'une "preuve irréfutable".
Article originel : Syria chemical attack: Inspectors to exhume body for ‘incontrovertible proof’
Middle East Monitor

Un enfant syrien reçoit des soins médicaux après que le régime Assad aurait prétendument mené une attaque au gaz toxique à l'est de la Ghouta, en Syrie, le 7 mars 2018[Dia Al Din Samout/Agence Anadolu].

Les inspecteurs en armes chimiques, qui ont demandé à la communauté internationale de pouvoir attribuer la responsabilité de l'attaque chimique du mois dernier en Syrie, se préparent à exhumer les corps des victimes de Douma afin de prouver si du chlore ou un agent neurotoxique a été utilisé pour tuer plus de 86 personnes.

Dans un entretien avec le Financial Times, Ahmet Uzumcu, chef de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), a déclaré que sa mission d'enquête avait recueilli des échantillons qui se sont rapidement détériorés. Les spécialistes des armes chimiques estiment que de nouveaux échantillons prélevés sur les victimes peuvent fournir des preuves irréfutables de l'utilisation de chlore ou d'un agent neurotoxique tel que le sarin dans l'attaque, qui aurait tué plus de 86 personnes.

Selon le FT, les experts en armes chimiques et les responsables de l'OIAC ont déclaré que la décision d'exhumer les corps était une évolution positive après que les États-Unis et la Grande-Bretagne aient accusé la Syrie et son allié la Russie d'empêcher les enquêteurs d'atteindre Douma.

Cette décision a été saluée par Dave Butler, un spécialiste britannique des armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires. Butler a dit qu'il était possible que les corps des victimes aient été enterrés rapidement après l'attaque pour éviter qu'ils soient emportés par les combattants du régime Assad et pour préserver les vapeurs des produits chimiques dans la peau, a rapporté le FT.

"Si j'étais les inspecteurs, je voudrais ramener quelques corps entiers au laboratoire pour une autopsie complète," a déclaré Butler.

"Ce n'est que de cette façon qu'ils pourraient établir s'il y avait d'autres produits chimiques que le chlore utilisé dans l'attaque."

Butler s'est également inquiété de la limitation de l'OIAC, qui a été créée il y a 21 ans pour surveiller l'application de la convention internationale sur les armes chimiques. L'organisme de surveillance international n'a pas le pouvoir d'ouvrir des enquêtes.

Le chef de l'OIAC, M. Uzumcu, s'est fait l'écho des sentiments selon lesquels l'organe n'a pas le mandat d'attribuer la responsabilité des attaques et qu'il fait maintenant pression pour que l'organe de surveillance soit doté de tels pouvoirs.

"C'est une grave lacune", a-t-il déclaré au FT. "La communauté internationale doit s'attaquer à ce problème."

Traduction SLT