L'auteur de l'article du NYT sur les "viols du Hamas", qui ont été démentis, partagera la scène avec Hillary Clinton
Article originel : Author of debunked NYT ‘Hamas r@pe’ report to share stage with Hillary Clinton
Par Wyatt Reed
The Intercept, 6.02.24
Le 7 octobre, le journaliste à l'origine d'une enquête discréditée du New York Times faisant état de violences sexuelles systématiques commises par le Hamas apparaîtra aux côtés d'Hillary Clinton et des principaux responsables de la politique étrangère de Joe Biden lors d'un événement organisé par l'université de Columbia pour justifier l'assaut d'Israël sur Gaza.
Jeffrey Gettleman, l'auteur de l'article discrédité du New York Times sur les viols massifs commis par le Hamas, doit partager la scène avec l'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton lors d'une table ronde sur les "violences sexuelles liées aux conflits" à laquelle participeront plusieurs autres hauts fonctionnaires du département d'État.
La description de l'événement, organisé par l'Institute of Global Politics de l'Université de Columbia, cite ce qu'elle appelle "les actes brutaux de violence sexuelle du Hamas contre des Israéliens le 7 octobre" comme "preuve" que "la violence sexuelle liée aux conflits est largement utilisée comme une arme de guerre et une tactique de terrorisme".
Alors qu'elle était secrétaire d'État en 2011, Mme Clinton s'est tristement rendue coupable de fausses allégations selon lesquelles le défunt dirigeant libyen Moammar Kadhafi distribuait du Viagra à ses troupes pour commettre des "viols à grande échelle", insistant sur le fait que "les forces de sécurité de Kadhafi" utilisaient "la violence contre les femmes et le viol comme des outils de guerre". Les fausses allégations de violence sexuelle systématique de Mme Clinton visaient à justifier une intervention désastreuse de l'OTAN qui a transformé un pays autrefois stable en un enfer despotique envahi par des seigneurs de la guerre djihadistes.
The author of the NY Times' discredited "Hamas mass r@pe" story, Jeffrey @Gettleman, will share a stage with war crazed Hillary Clinton at this gathering of Pantsuit Feminists for Gaza Genocide
In case it wasn't clear what Gettleman's agenda was all along https://t.co/iU1SqlbBC6 pic.twitter.com/Wx4NNXh6Ev
— Max Blumenthal (@MaxBlumenthal) February 5, 2024
Mme Clinton sera rejointe à l'événement de l'Université de Columbia par l'ambassadrice étatsunienne aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, qui a empêché à plusieurs reprises le Conseil de sécurité des Nations unies d'adopter une résolution contraignante ordonnant un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Oleksandra Matviichuk, une avocate étatsunienne financée par l'État qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2022 pour ses efforts visant à poursuivre la Russie devant la Cour pénale internationale dans le cadre d'un coup politique destiné à mettre en évidence l'isolement diplomatique supposé de Moscou, complète la liste des actifs du gouvernement étatsunien.
Le New York Times a été contraint de mettre en veilleuse un épisode de son podcast "Daily" qui devait être basé sur l'article de M. Gettleman à la suite d'une révolte du personnel concernant son contenu douteux. Le Times n'a pas répondu à une longue série de questions posées par The Grayzone sur les informations erronées et les témoignages inventés qui figuraient dans l'article.
La participation de Gettleman au panel de Columbia souligne sa proximité avec une administration Biden qui a soutenu le massacre sanglant d'Israël à Gaza pendant plus de 120 jours. La présence d'alliés clés de Biden et de membres de son équipe de politique étrangère dans le panel montre clairement que son administration continuera à utiliser les allégations discréditées d'abus sexuels systématiques par le Hamas pour justifier son soutien à la politique de siège et de massacre effectués par Israël.
Le NY Times et CNN accusés par leur propre personnel de "malversations journalistiques" sur Gaza
L'enquête de Gettleman, qui a déclaré que le Hamas était responsable d'un "schéma plus large de violence sexuelle le 7 octobre", n'a pas été en mesure de confirmer un seul cas de violence sexuelle. Fin janvier, après que les allégations de Gettleman aient été complètement démenties par The Grayzone, des informations ont fait surface selon lesquelles un débat interne avait émergé au New York Times concernant l'exactitude de son article. La question était apparemment devenue si litigieuse que le podcast du Times, "The Daily", a été contraint d'apporter des changements majeurs au script et de présenter les allégations israéliennes avec beaucoup plus de scepticisme.
Mais le produit final n'a jamais été publié. Selon The Intercept, "les producteurs et le journal officiel" se sont trouvés "dans une impasse" : soit ils "publient une version qui colle de près à l'histoire publiée précédemment et risquent de republier de graves erreurs, soit ils publient une version fortement édulcorée, ce qui soulève des questions quant à savoir si le journal s'en tient toujours à l'histoire originelle".
Comme l'a déclaré un membre de la rédaction du Times, les allégations du journal concernant l'instrumentalisation systématique des agressions sexuelles par le Hamas "méritaient d'être davantage vérifiées et de faire l'objet de beaucoup plus de reportages - toutes les normes de base appliquées à d'innombrables autres articles".
"Il semble qu'il n'y ait aucune conscience de soi au sommet de la hiérarchie", a ajouté l'employé. Mais un simple coup d'œil à l'en-tête du journal suggère que les rédacteurs en chef savent exactement ce qu'ils font.
La ligne traditionnellement pro-israélienne du New York Times se reflète dans le choix le plus récent de son directeur général. L'actuelle directrice générale, Meredith Kopit Levien, est active depuis son plus jeune âge au sein de l'organisation de jeunesse B'nai B'rith et siège encore aujourd'hui au conseil consultatif de ce groupe ardemment sioniste.
Le prédécesseur de Kopit Levien au Times, Mark Thompson, est également un idéologue pro-israélien convaincu. Deux jours après le 7 octobre, Thompson a pris la tête de CNN, où les employés sont sur le point de se révolter ouvertement contre ce qu'ils ont décrit comme la "faute professionnelle journalistique" dont leur chaîne a fait preuve en soutenant de façon ouvertement partisane une attaque militaire israélienne qui a tué plus de 13 000 enfants à ce jour.
"La majorité des informations diffusées depuis le début de la guerre, quelle que soit l'exactitude du reportage initial, ont été faussées par un parti pris systémique et institutionnel de la chaîne en faveur d'Israël", a déclaré un membre du personnel de CNN au journaliste Chris McGreal.
"We're looking at one of the biggest media scandals of our time…one journalist after another at august enlightened liberal publications were led into publishing one fabrication after another by a government that had curated witnesses to present a story in order to justify… pic.twitter.com/kbhUK1WtR5
— Zachary Foster (@_ZachFoster) February 4, 2024
"Nous sommes face à l'un des plus grands scandales médiatiques de notre époque... Les journalistes d'augustes publications libérales éclairées, les uns après les autres, ont été amenés à publier une fabrication après l'autre par un gouvernement qui avait sélectionné des témoins pour présenter une histoire afin de justifier... pic.twitter.com/kbhUK1WtR5
- Zachary Foster (@_ZachFoster) 4 février 2024
Traduction SLT