Tillerson : Les États-Unis pourraient rester en Irak, que l'Irak le souhaite ou pas (Defense News)

Tillerson: Les États-Unis pourraient rester en Irak, que l'Irak le souhaite ou pas
Article originel : Tillerson: US Could Stay In Iraq, Wanted Or Not
Defense News
 

Traduction SLT

WASHINGTON - Le secrétaire d'État US Rex Tillerson a déclaré lundi soir que les forces étatsuniennes resteraient probablement en Irak afin de vaincre le groupe de l'État islamique (EI), même si le gouvernement de Bagdad demande aux États-Unis de partir.

Tillerson, qui a comparu avec le secrétaire à la Défense Jim Mattis devant le Comité sénatorial des relations étrangères, a indiqué que les forces étatsuniennes ont le droit de rester en Irak en vertu des Autorisations de 2001 et 2002 pour le recours à la force militaire (AUMF), une justification de longue date d'une action militaire dans le monde entier, jusqu'à ce que la lutte contre l'EI soit terminée.

La déclaration a été faite en réponse à une question du sénateur Tom Udall, D-N. M., qui a demandé : "Si les forces étatsuniennes sont appelées à partir, quitterons-nous l'Irak ou resterons-nous sans autorisation alors que nos forces sont en Syrie, et sous quelle autorité légale seront-elles maintenues ?"

Tillerson a répondu : "Nous resterons en Irak jusqu' à ce que l'EI soit vaincu et nous sommes convaincus que l'EI a été vaincu."

Quand Udall a insisté encore une fois sur la légalité, Tillerson a répondu en citant les AUMF de 2001 et 2002.

Cependant, le secrétaire a souligné que "nous sommes là aussi à l'invitation du gouvernement irakien et que[le Premier ministre irakien Haider al-Abadi] ne m'a donné aucune indication qu'il était particulièrement pressé de nous faire partir."

Mieke Eoyang, vice-président du programme de sécurité nationale du groupe de réflexion Third Way, a qualifié l'idée de rester en Irak contre le désir de Bagdad de "folie".

"À ce moment-là, les États-Unis seraient considérés comme une force d'invasion par les Irakiens et deviendraient la cible non seulement de l'EI, mais aussi des forces de sécurité irakiennes ", a déclaré Eoyang, un membre du personnel démocratique de longue date.

"C'est une perspective pratique. D'un point de vue juridique, ils sont encore plus fragiles. L'EI n'existait pas quand ils ont adopté l'AUMF de 2001 et l'AUMF de 2002 devait appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.on n'a pas cela ici. Tillerson doit aller parler à Mattis et à son avocat avant que de prendre cette position."

Kori Schake, membre de l'Institut Hoover, qui a travaillé au Conseil de sécurité nationale et au Département de la défense pendant l'administration de George. W. Bush, a déclaré qu'il est "malheureux que le secrétaire d'État Tillerson ait donné l'impression que nous resterions en Irak sans l'approbation irakienne".

Mais, Schake pense que Tillerson a peut-être accidentellement fait une bourde. La réponse de Tillerson s'inscrivait dans le cadre d'une question plus large d'Udall sur le rôle des milices soutenues par l'Iran en Irak. La semaine dernière, au cours d'une visite en Irak, Tillerson a appelé les milices soutenues par l'Iran à déposer les armes ou à quitter le pays.

"Je pense honnêtement qu'il essayait de clarifier sa suggestion maladroite précédente de la milice chiite irakienne devant "rentrer chez elle" en Iran, et qu'il s'est précipité dans une autre série d'informations qui nécessiteront des clarifications" a déclaré Schake.

Interrogé sur les remarques de Tillerson, un porte-parole du département d'État a répondu que le ministère ne traitait pas de spéculations et s'est référé aux commentaires du secrétaire.

La porte-parole du Pentagone, Dana White, a déclaré qu'elle nous "associerait" aux commentaires de Tillerson, ajoutant qu'elle ne répondrait pas aux spéculations. Nous sommes en Irak pour vaincre l'EI et, comme [Tillerson] l'a déclaré, nous sommes là sur invitation."

Un haut diplomate irakien, informé des commentaires de Tillerson, a déclaré à Defense News que "Les forces étatsuniennes sont là à la demande officielle du gouvernement irakien; l'efficacité de leur soutien et des alliés de la coalition aux forces de sécurité irakiennes est reconnue avec gratitude. Le gouvernement irakien est déterminé à maintenir le cap de la coopération avec nos alliés jusqu'à la défaite finale de l'EI....".