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L'offensive finale pour Idlib viendra bientôt (Strategic Culture Foundation)

par Federico Pieraccini; 25 Novembre 2018, 04:13 Idlib Armée syrienne Préparatifs Syrie Russie Articles de Sam La Touch

L'offensive finale pour Idlib viendra bientôt
Article originel : The Final Push for Idlib Will Come Soon
Par Federico Pieraccini;
Strategic Culture Foundation

L'offensive finale pour Idlib viendra bientôt (Strategic Culture Foundation)

La situation en Syrie est celle d'un conflit gelé, suite aux accords conclus entre la Russie, la Turquie et la Syrie sur la zone démilitarisée créée autour de Idlib. À l'exception de quelques attaques terroristes sporadiques, la trêve semble se maintenir au cours des dernières semaines, même si tout le monde sait maintenant quelle est la prochaine étape pour la province.

L'Armée arabe syrienne (AAS) s'est employée ces dernières semaines à éradiquer l'EI dans le sud de la Syrie, concentrant ses efforts sur la sécurisation de toutes les zones qui ont été libérées du contrôle des terroristes mais qui restent vulnérables aux attaques sporadiques, comme ce fut le cas à Sweida fin juillet 2018. Dans cet incident, des dizaines de victimes et de nombreuses personnes enlevées sont restées aux mains de l'EI pendant des mois. Cela a poussé la population syrienne des régions voisines à réclamer une protection, forçant l'AAS à entreprendre une campagne antiterroriste qui est en cours depuis août.

Cet effort de l'AAS s'est ralenti en partie en raison d'événements ultérieurs, avec un accord conclu entre Erdogan et Poutine pour créer une zone démilitarisée dans la province d'Idlib. A partir du 15 octobre, une zone de 20 kilomètres gardée par des troupes turques et russes garantit une séparation entre l'AAS et les groupes terroristes dans la province.

Les efforts de la Russie et de la Syrie ont pris deux directions bien précises au cours des dernières semaines. Tandis que Moscou fournit à Damas de nouveaux équipements pour préparer l'avance future sur Idlib, Poutine et son entourage poursuivent leurs efforts diplomatiques pour rapprocher davantage les ennemis de la Syrie de l'axe Russie-Iran-Syrie. Macron et Merkel ont participé à la réunion qui a donné naissance à la zone démilitarisée, les Européens ayant de toute évidence accepté l'impossibilité de renverser le gouvernement légitime de la Syrie. Macron et Merkel se sont vu offrir un moyen de sortir du conflit syrien, en se dissociant de la position belligérante des États-Unis, d'Israël et de l'Arabie saoudite.

L'intention est d'amener Paris et Berlin dans la même direction que le Qatar, la Turquie et la Jordanie se sont progressivement rapprochés. Ce ne sont certainement pas des pays que l'on peut considérer comme des amis de Damas. Il s'agit plutôt de parties avec lesquelles un dialogue constructif doit être engagé afin de promouvoir des intérêts diplomatiques communs.

Moscou a souvent constaté qu'il était possible de parvenir à un accord ou d'entamer des négociations non rendues publiques avec chacune de ces parties. Erdogan semble avoir préféré un accord avec Poutine plutôt que d'attendre la libération d'Idlib par l'AAS, pouvant ainsi reporter la conclusion naturelle de la guerre qui le verrait assis à la table des vaincus. En même temps, Erdogan veut se concentrer sur les Kurdes afin de sécuriser la frontière entre la Syrie et la Turquie contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), et d'empêcher toute partition du territoire syrien qui favoriserait d'autres parties. La Jordanie a même rouvert les points de passage frontaliers avec la Syrie, semblant être le premier pays, en opposition avec Damas, à prendre des mesures concrètes pour réparer les barrières.

Le cas de la participation des deux pays européens au sommet avec Erdogan et Poutine est plus complexe. Le clivage entre Washington et les autres capitales européennes est vaste et bien documenté, encore plus après les événements de Paris commémorant la fin de la Première Guerre mondiale. Macron et Trump semblent diverger davantage en termes de politique et d'idéologie, tandis que Trump et Merkel ont toujours eu leurs différences. Les choix de Trump au Moyen-Orient, à la suite des actions destructrices d'Israël et de l'Arabie saoudite, ont marqué un profond point de divergence et de méfiance avec les alliés européens. Macron et Merkel ont un énorme problème avec les réfugiés venant de régions d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient détruites par les guerres menées par les Etats-Unis. La perspective de travailler avec Erdogan, et indirectement avec Damas, pour ramener des centaines de milliers de réfugiés actuellement en France et surtout en Allemagne, semble avoir été l'argument gagnant de Poutine lors des pourparlers à Istanbul.

 

Cette lenteur de l'approche diplomatique s'est accélérée à la suite de la neutralisation par Israël d'un avion russe de surveillance électronique. La nécessité d'éviter un conflit direct entre Moscou et Tel-Aviv a permis aux forces de missiles russes de déployer en Syrie un modèle avancé du S-300 en plus des systèmes S-300/400 existants sur le terrain. La présence de ces systèmes avancés et les menaces de Moscou de les utiliser, ainsi que les inquiétudes étatsuniennes concernant la possibilité qu'un F-35 soit abattu par des systèmes soviétiques datant des années 1970, ont forcé l'entité sioniste à cesser ses attaques sur la Syrie.

Cette situation a contribué à créer un conflit gelé dans le pays. Avec l'accord d'Idlib, cela donne à l'AAS beaucoup de temps pour se reposer, se regrouper et recevoir le matériel nécessaire pour les campagnes futures.


La trêve actuelle est une pause stratégique qui a toute l'apparence de ce qui s'est déroulé par le passé dans les provinces de Homs et d'Alep. La nécessité de libérer Idlib des terroristes va de pair avec la promesse d'Assad et du gouvernement de Damas de libérer chaque centimètre de la Syrie des terroristes. Les efforts diplomatiques de Moscou servent à préparer le terrain pour ce qui se passera dans les mois à venir, l'AAS devant avancer sur Idlib. En ce sens, le déploiement de systèmes avancés en Syrie a un effet dissuasif sur les réactions possibles de pays comme Israël et les États-Unis, soucieux de défendre leurs djihadistes, mais qui continuent d'exercer une influence minimale sur le terrain.

Les actions de la Russie et de la Syrie semblent donc préparer la bataille pour Idlib, la plus longue et la plus difficile à ce jour. La libération de la province est inévitable, mais elle nécessite toute la préparation politique, diplomatique et militaire nécessaire pour en assurer le succès et limiter l'escalade potentielle. Comme c'est souvent le cas, Moscou et ses alliés abordent des questions complexes avec des solutions simples et pragmatiques, offrant même des stratégies de sortie à leurs opposants (géopolitiques), ce qui contraste avec leur tendance manifeste à se précipiter inconsciemment vers la guerre.

Traduction SLT avec DeepL.com

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