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Gilets jaunes. Demain, si il y a des bavures policières graves, vos médias en parleront-ils ?

par SLT 7 Décembre 2018, 16:25 Gilets jaunes Lycéens Bavures Médias Police Violence Macron France Articles de Sam La Touch

Gilets jaunes. Demain, si il y a des bavures policières graves, vos médias en parleront-ils ?

Usuellement, on considère que la France est une démocratie et que les médias sont libres. Toutefois ceux-ci sont souvent amenés à avoir le petit doigt sur la couture du pantalon dès qu'il est question des interventions de l'armée française à l'étranger. Ainsi la majorité de vos médias dans le P.A.F ne parlent plus de la terrible guerre du Yémen où la France est impliquée au côté de la coalition saoudienne. C'est le black out total depuis l'agression de la coalition saoudo-étatsuno-française sur le port d'Hodeida.
- Depuis l'offensive franco-saoudienne sur Hodeida en date du 2.11.18, black out dans le P.A.F sur la situation au Yémen
- [Silence dans le PAF] Au Yémen, la cobelligérance oubliée de l’Occident (MEE)
- Ce que l'essentiel des médias occulte à propos de l'implication française au Yémen
- Le journaliste et avocat, Juan Branco, revient sur l'implication française au Yémen et les entraves des autorités françaises au regard du travail de la presse (Vidéo)
- [Vidéo] Génocide au Yémen : les médias complices des crimes de guerre saoudo-étatsunien (Mintpress News)
- Selon CNN, "la France a envoyé des conseillers de guerre navale spécialisés au côté de la coalition saoudienne pour aider à prévenir les attaques maritimes et les opérations de minage des Houthis"
- Middle East Eye Yémen : des troupes spéciales françaises aux côtés des Émiratis

Sur les théâtres des interventions extérieures, lorsque l'armée françaises et le complexe militaro-industriel sont en jeu, les médias sont régis aux mêmes règles de rigueur que sous l'ORTF, ils sont amenés à être de simples communicants de l'Elysée.

"Quand on est sur un théâtre de guerre comme la Libye (mais on pourrait aussi parler du cas de la Syrie ou du Yémen, NdT) où en gros c'est l'armée et donc l'Etat qui contrôle l'information qui est diffusée, etc. La manière dont les informations vont être remontées à la population française alors que le pays est en guerre, etc, le gouvernement va naturellement déformer l'information, la faire paraître sous un beau jour, etc. Après la question est de savoir dans quelle mesure est-ce que les journalistes sont conscients ou pas du fait qu'ils relayent une parole officielle sans chercher à en savoir plus ou même à masquer un certain nombre de choses, ça c'est un autre débat. Et on arrive, si l'on parle des médias traditionnels, sur les questions du pouvoir des médias, de qui sont les actionnaires des médias, quelles sont les velléités qu'il y a derrière et ces questions là. Mais ça c'est des questions qui sont différentes de la notion de fake news mais qui ne sont pas complètement décorrélées parce que effectivement la confiance dans la manière dont les médias traitent l'information cela va avoir aussi une influence sur ce que l'on va pouvoir percevoir à côté...". ( Nicolas Hervé, ingénieur de recherche à l'INA sur Europe 1).

Par contre, dans le domaine des interventions intérieures sur territoire français, les médias sont libres et couvrent largement les évènements. Ainsi, ils ont couvert les bavures policières subis par certains manifestants des "gilets jaunes" ou des "lycéens". Toutefois, on est en droit de se demander si une certaine inflexion ne s'est pas fait ressentir depuis que les manifestations à Paris ont dégénéré. Selon Le Canard enchaîné (La faute aux médias, p. 2 / 5.12.18), Macron aurait déblatéré, le lundi 3.12.18, sur les médias français en déclarant : "Le succès des gilets jaunes doit beaucoup au traitement de leur mouvement par les chaînes d'info !", "La violence engendrée sur le terrain vient aussi, pour une bonne part, de l'emballement et de l'hystérie des médias".

Il semble que "l'hystérie" en question soit retombée à présent et l'ensemble des médias à présent appelle à ne pas manifester demain, en invitant en priorité sur les plateaux les "gilets jaunes" modérés plutôt que les "radicaux". Ce qui somme toute peut sembler assez logique dans le contexte. 

Reste à savoir si ils vont couvrir les évènements à venir de manière libres et impartiales où si ils seront baillonnés comme au Yémen où le complexe militaro-industriel français joue gros. Dans le contexte du mouvement des "gilets jaunes", c'est le régime en place qui joue très très gros. L'Etat va-t-il contrôler l'information si la situation dégénère en France ?


A suivre....

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