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Le bilan du génocide à Gaza s’élève à plus de 21.000 morts dans un contexte de famine généralisée (WSWS)

par Andre Damon 31 Décembre 2023, 10:22 Génocide Gaza Crimes contre l'humanité Israël Palestine Palestiniens Colonialisme Articles de Sam La Touch

Le bilan du génocide israélien à Gaza s’élève à 20.057 morts, selon un communiqué publié vendredi par le ministère de la Santé de Gaza. Si l’on tient compte des 7000 disparus, pour la plupart ensevelis sous les décombres, le véritable bilan dépasse probablement déjà les 25.000 morts.

Un bilan de 20.000 à 25.000 morts sur une population d’un peu plus de 2 millions d’habitants signifie que plus d’un habitant de Gaza sur 100 a été tué au cours des deux derniers mois et demi. Cela équivaut à 3,3 millions de personnes aux États-Unis.

Le ministère de la Santé a déclaré que plus de 50.000 personnes sont blessées, dont 5000 sont dans un état critique et risquent de mourir si elles ne sont pas transférées à l’étranger pour y être soignées.

Ashraf Al-Qudra, porte-parole du ministère de la Santé, a déclaré que 50.000 femmes enceintes et environ 900.000 enfants souffraient de malnutrition. Il a ajouté que seul un cinquantième de l’aide nécessaire est acheminé à Gaza.

Jeudi, les Nations unies ont signalé qu’un quart de la population de Gaza, soit plus de 500.000 personnes, est affamée. « La faim fait des ravages à Gaza, et l’on s’attend à ce que la maladie s’aggrave dans toute la bande, surtout chez les enfants, les femmes enceintes et allaitantes, et les personnes âgées », a écrit l’ONU dans son rapport.

Les Nations unies ont indiqué que 93 pour cent de la population est confrontée à des « niveaux de crise de la faim », tandis qu’un ménage sur quatre vit des « conditions catastrophiques » de famine. Elle conclut : « La famine, la misère et la mort sont évidentes ».

Selon l’ONU, « le personnel de l’OMS affirme que toutes les personnes à qui il a parlé à Gaza ont faim ». Ils ajoutent : « Nous nous déplaçons dans Gaza pour livrer des fournitures médicales et les gens se précipitent vers nos camions en espérant qu’il s’agit de nourriture ».

Un Palestinien porte le corps de son petit-fils tué lors du bombardement israélien de la bande de Gaza, à l’hôpital de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le vendredi 22 décembre 2023. [AP Photo/Fatima Shbair]

Un Palestinien porte le corps de son petit-fils tué lors du bombardement israélien de la bande de Gaza, à l’hôpital de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le vendredi 22 décembre 2023. [AP Photo/Fatima Shbair]

Plus de 100.000 cas de diarrhée ont été signalés, dont la moitié chez des enfants de moins de cinq ans, soit un taux 25 fois supérieur à celui qui existait avant l’assaut israélien.

Les Nations unies notent que « si un corps en bonne santé peut plus facilement lutter contre ces maladies, un corps épuisé et affaibli aura du mal à le faire. La faim affaiblit les défenses de l’organisme et ouvre la porte aux maladies ». Le rapport note que « dans la bande de Gaza aujourd’hui, il n’y a en moyenne qu’une douche pour 4500 personnes et une toilette pour 220 » et que « ces conditions rendent inévitable la propagation de maladies infectieuses ».

Dans une déclaration stupéfiante à l’agence AP, Arif Husain, économiste en chef et directeur de la recherche, de l’évaluation et du suivi au Programme alimentaire mondial des Nations unies, a laissé entendre que la famine de masse à Gaza est la pire qu’il ait vue au cours de sa vie. « La situation ne peut pas être pire », a-t-il déclaré. « Je n’ai jamais vu quelque chose de l’ampleur de ce qui se passe à Gaza. Et à cette vitesse ».

Quelque 1,9 million de résidents de Gaza, soit environ 80 pour cent de la population, ont été déplacés. Il n’y a pas d’hôpital en état de fonctionner dans le nord de Gaza, et seuls neuf établissements de santé dans l’ensemble du pays demeurent partiellement fonctionnels.

Vendredi, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution demandant que l’aide humanitaire soit autorisée à entrer dans la bande de Gaza. Au cours des deux derniers mois, les États-Unis ont opposé leur veto à deux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu. Cette fois-ci, les États-Unis se sont abstenus, après que tous les termes appelant à un cessez-le-feu ont été retirés du projet, et ont demandé à la place de « créer les conditions d’une cessation durable des hostilités ». Les négociations visant à trouver une formulation à laquelle les États-Unis n’opposeraient pas leur veto ont retardé le vote de lundi à vendredi.

La formulation antérieure appelant à « la suspension urgente des hostilités pour permettre un accès humanitaire sûr et sans entrave, et à des mesures urgentes en vue d’une cessation durable des hostilités » a été supprimée pour éviter que les États-Unis n’y opposent leur veto. Une proposition de la Russie appelant à une « cessation urgente et durable des hostilités » a fait l’objet d’un veto de la part des États-Unis, bien qu’elle ait reçu 10 votes favorables sur 14.

L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, a accusé les États-Unis de « forcer le texte à autoriser Israël à tuer des civils palestiniens à Gaza sous le prétexte de “créer les conditions d’une cessation des hostilités” ».

Vendredi, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré que la manière dont Israël mène son opération « crée des obstacles massifs à la distribution de l’aide humanitaire » à Gaza. Guterres a déclaré que « quatre des cinq personnes les plus affamées au monde se trouvent à Gaza ».

« L’absence d’appel au cessez-le-feu après cinq jours de retards et d’édulcorations délibérés de la résolution est incompréhensible et totalement insensée », a déclaré Sally Abi-Khalil, porte-parole de l’organisation caritative Oxfam. « Il s’agit d’un profond manquement au devoir de la part d’une organisation créée pour faire respecter la charte des Nations unies afin de maintenir la paix et de protéger les vies. »

« Elle prive activement plus de deux millions de Palestiniens – dont beaucoup meurent de faim alors qu’un risque de famine se profile – de répit après les bombardements et le siège incessants qu’ils endurent depuis près de deux mois et demi ».

Christopher Gunness, ancien porte-parole en chef de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a accusé la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies de « donner le feu vert à un génocide » dans une déclaration à Al Jazeera. Gunness a déclaré que le massacre à Gaza est « un génocide américano-israélien – ce n’est pas seulement un génocide israélien ».

« Tout comme l’Amérique fournit à Israël un soutien militaire de 4 milliards de dollars par an, elle lui offre également – comme nous l’avons vu ce soir – une couverture diplomatique et politique qui lui permet de poursuivre un génocide marqué par le mépris total et industriel du droit humanitaire international », a déclaré Gunness à Al Jazeera.

Gunness a raison. Lors d’une conférence de presse mercredi, le secrétaire d’État américain Blinken a été invité à commenter le fait que le monde considérait l’assaut d’Israël sur Gaza comme « la guerre des États-Unis ». Blinken n’a pas contesté cette qualification, déclarant au contraire que le gouvernement américain a « l'intention d'aller jusqu'au bout ».

(Article paru en anglais le 23 décembre 2023)

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