Un crime de guerre est une violation des lois et coutumes de guerre d'une gravité particulière. La notion de crime de guerre ne concerne que les militaires ou les autorités qui les commandent, dans le cadre d'une guerre. Elle est aussi ancienne que le droit de la guerre. Elle est actuellement définie par des accords internationaux et en particulier dans le Statut de Rome (les 59 alinéas de l'article 81), régissant les compétences de la Cour pénale internationale (CPI), comme des violations graves des Conventions de Genève. Ceci inclut les cas où une des parties en conflit s'en prend volontairement à des objectifs (aussi bien humains que matériels) non militaires. Un objectif non militaire comprend les civils, les prisonniers de guerre et les blessés. (Wikipedia)
[MAJ, 24.09.16]
As usual, les présumés criminels de guerre qui servent l'empire et ses intérêts reçoivent moult distinction à New York. L'année dernière ce fut le tour de Cameron de recevoir le prix étatsunien "d'homme d'état de l'année". Cameron est connu pour avoir déclenché, avec le chef de guerre Sarkozy, la guerre en Libye et s'être rendu coupable au travers de l'action armée (bombardements, forces spéciales, entraînement et armement des djihadistes) de ses troupes de nombreux crimes de guerre. Rappelons qu'un récent rapport parlementaire britannique pointe les erreurs du tandem Sarkozy-Cameron en considérant qu'il n'y avait pas lieu de lancer une guerre en Libye et que celle-ci s'est basée sur de faux arguments (le prétexte humanitaire du "Right to Protect" à Benghazi). Le rapport considère même que Cameron et Sarkozy sont responsables de l'effondrement de la Libye et de l'ascension de l'Etat islamique.
C'est donc fort logiquement que l'actuel chef de guerre français a reçu des mains d'Henry Kissinger, mis en cause pour crimes contre l'humanité, son prix en 2016 "d'homme d'état de l'année" pour avoir lutté contre le terrorisme. Ce qui en novlangue veut dire qu'il a contribué à soutenir les rebelles terroristes pour déstabiliser la Syrie.
Pour mémoire, les crimes de guerre et la complicité de crimes de guerre reprochés à l'actuel chef de guerre français sont pléthore :
En Syrie
- Il a soutenu et armé (dans la mouvance des Etats-Unis, d'Israël et de la Grande-Bretagne) les djihadistes syriens rebaptisés pour la bonne cause impérialiste "rebelles modérés" mais responsables de nombreux crimes contre l'humanité en Syrie et dont les liens avec les groupes terroristes d'Al-Quaïda et de l'Etat islamique (EI) ne sont plus à démontrer (cf. la vidéo d'un chef "rebelle modéré" exprimant le soutien de ses troupes aux groupes terroristes d'Al-Quaïda et de l'EI). Il a reconnu les avoir armés jusqu'à fin 2014. (Lire aussi : Le commandant du rebelle cannibale «modéré» syrien se serait vu accorder l'asile en France)
- Suite à l'attentat de Nice le 14 juillet 2016 attribué à l'EI, il a été mis en cause comme responsable du bombardement massif de civils à Manbij ayant fait plus de 120 morts parmi les civils. La Syrie a demandé à l'ONU de prendre des mesures après que ce raid aérien français ait causé la mort de plus de 120 civils le 19 juillet à la frontière turco-syrienne. Damas, a déploré en outre que la coalition étatsunienne (France, Israël, Grande-Bretagne, Arabie saoudite, Turquie,...) soutienne des groupes terroristes.
- Son ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a été mis en cause en 2012 pour apologie du groupe terroriste Al-Nosra affilié à Al-Quaïda tandis que le chef de guerre français lui même appelait à la "neutralisation" d'Assad (ce qui signifie dans le langage des services "élimination"). Enfin à l'instar des Etats-Unis et d'Israël, il a toujours refusé de bombarder Al-Nosra en Syrie posant la question de la complicité implicite des autorités françaises envers ce groupe terroriste en Syrie (Syrie. Al-Quaïda toujours épargné... par la France et les USA (Canard enchaîné) ;Le Canard enchaîné évoque à nouveau la "complaisance" franco-étatsunienne envers Al-Quaida en Syrie ).
Au Yémen
- Le chef de guerre français est un ardent défenseur et vendeur d'armes au royaume saoudien qui pourtant soutient Al-Quaïda en Syrie et Al-Quaïda et l'Etat islamique au Yémen. Il a déployé en catimini des forces spéciales au Yémen en 2015 qui combattent au côté des saoudiens contre l'armée yéménite.Il a récompensé le prince saoudien Nayef de la légion d'honneur alors que les autorités saoudienne étaient accusées de crimes de guerre au Yémen. Le chef de guerre français continue à vendre massivement des armes aux Saoudiens malgré les accusations de crimes de guerre à l'encontre de ceux-ci. (Quand Amnesty international demande à François Hollande de suspendre immédiatement les transferts d’armes et les soutiens militaires à l’Arabie saoudite responsable de crimes de guerre au Yémen ; Le nombre de morts au Yémen est si important que la Croix-Rouge a commencé à faire don de morgues aux Hôpitaux du Yémen (The Intercept) ).
En Centrafrique
- Outre son rôle trouble dans le déclenchement de la guerre civile de par un soutien initial apporté à la Séléka qui s'est livrée à de nombreux crimes contre l'humanité en Centrafrique, il a été mis en cause pour son retard dans la constitution d'une enquête sur les crimes de l'armée française en Centrafrique dont certains soldats ont été accusés de viols sur des enfants. En effet, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme s’était étonné, en mai 2015, que la France n’ait ouvert qu’en juillet 2014 une enquête sur les accusations de viols d’enfants par des soldats français en Centrafrique alors que les faits ont eu lieu entre décembre 2013 et juin 2014. Les résultats de cette enquête interne ouverte par Le Drian tardivement (juillet 2014) n'avaient toujours pas été communiqués en mai 2015 (voir dernière vidéo plus bas). Alors que Jean-Pierre Bemba pour des raisons similaires a été transféré à la CPI et reconnu coupable de crimes contre l'humanité.
Suite au coup d'Etat de la Séléka en Centrafrique, F. Hollande déclare que "la France n'interviendra pas".
Lundi investigation revient sur le soutien de la France envers les anti-Balaka depuis décembre 2013 avec un désarmement sélectif touchant initialement essentiellement les Séléka. Un virage à 180° par rapport à la politique menée par la France en mars 2013 en faveur des Séléka.
Il a donc entièrement mérité son prix, en novlangue occidentale la guerre étant la paix.
Lire également : - Centrafrique. Le chef de guerre, François Hollande, sera-t-il jugé devant la CPI ?