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La France, la Grande-Bretagne et l'UE complices de l'esclavage en Libye ? (vidéo)

par SLT 4 Décembre 2017, 02:03 Libye Esclavage Crimes contre l'humanité Collaboration France Grande-Bretagne UE néocolonialisme Françafrique Articles de Sam La Touch

L'a France, la Grande-Bretagne et l'UE font semblant de découvrir les crimes contre l'humanité (massacre de masse, mise en esclavage, viols, torture, détention arbitraire, enrôlement de force dans les milices..) suite à la publication d'une vidéo de CNN.

Pourtant ces pratiques existent depuis la guerre menée en Libye par l'Etat français, britannique et l'OTAN notamment en ce qui concerne les massacres à caractère génocidaire contre les noirs libyens et les migrants subsahariens qui ont fait l'objet dès avril 2011 d'une incitation à la haine dans les médias mainstreams qataris, européens et même français. Souvenez-vous de la propagande sur les migrants sub-sahariens qui seraient potentiellement des mercenaires favorables à Kadhafi ou bien des fausses rumeurs divulguées par certains médias sur le fait que Kadhafi donnait du viagra à ses mercenaires noirs pour violer les Libyennes.
- [Vidéo] Libre expression ou télévision de la terreur ? Le soutien d'Al Jazeera à l'Etat islamique et à Al Qaïda (American Herald Tribune)
- Les médias de la haine incitant au nettoyage ethnique des Noirs en Libye


Les rebelles qui pratiquaient ces exactions étaient soutenus, financés et armés par l'Etat français, le gouvernement britannique et l'OTAN plus globalement.

La plus grande partie de la couverture médiatique étatsunienne, européenne, française au moment de l'intervention militaire de l'OTAN était résolument pro-rebelles. En dépit de la propagande raciste des médias mainstreams, certains journalistes sont arrivés sur le terrain et ont commencé à publier quelques articles plus nuancés qui laissaient entrevoir la réalité de l'opposition. Leur nombre était insignifiant, mais ils sont éclairants et méritent d'être réexaminés.

Trois mois après le début de la guerre de l'OTAN, en juin 2011, Sam Dagher (21/6/11), du Wall Street Journal, a rapporté que Misrata, la troisième ville de Libye et l'un des principaux pôles de l'opposition, était la troisième plus grande ville de Libye et qu'il y voyait des slogans rebelles comme "la brigade de purge des esclaves, peau noire".

Dahger a indiqué que la forteresse rebelle de Misrata était dominée par des "familles marchandes blanches étroitement unies", tandis que "le sud du pays, qui est à prédominance noire, soutient principalement le colonel Kadhafi".

 D'autres graffitis dans Misrata disaient "les traîtres allez vous en". Par "traîtres", les rebelles faisaient allusion aux Libyens de la ville de Tawergha, que le Journal a expliqué comme étant "habité principalement par des Libyens noirs, héritage de ses origines du XIXe siècle en tant que ville de transit dans la traite négrière".

Dagher a indiqué que certains chefs rebelles libyens "appelaient à l'expulsion des Tawerghans de la région" et "interdisaient aux Tawerghans de travailler, de vivre ou d'envoyer leurs enfants à l'école à Misrata", ajoutant que la plupart des quartiers de Tawergha à Misrata avaient déjà été vidés. Les Libyens noirs étaient "partis ou cachés, craignant les attaques de vengeance des Misratans, au milieu des rapports de primes pour leur capture."

Le commandant rebelle Ibrahim al-Halbous a dit au Journal : "Tawergha n'existe plus, seulement Misrata."
 

Andrew Gilligan du Telegraph a attiré l'attention sur le slogan peint sur la route entre Misrata et Tawergha : "la brigade pour purger les esclaves[et] les peaux noires".

Gilligan rapporta de Tawergha, ou plutôt des vestiges de la ville majoritairement noire, dont il nota qu'elle avait été "vidée de son peuple, vandalisée et partiellement brûlée par les forces rebelles" Un chef rebelle a déclaré des habitants à la peau sombre : "Nous avons dit que s'ils ne partaient pas, ils seraient conquis et emprisonnés. Ils sont tous partis, et nous ne les laisserons jamais revenir."

La France dans le cadre de l'OTAN a aidé ces rebelles virulents et racistes à Misrata. Les armées française et britannique ont lancé fréquemment des attaques aériennes contre la ville. Des avions de chasse français ont abattu des avions libyens au-dessus de Misrata. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont tiré des missiles de croisière sur les cibles du gouvernement libyen, et les Etats-Unis ont lancé des frappes de drone Predator. L'aviation canadienne a également attaqué les forces libyennes, les expulsant de Misrata laissant les rebelles libres de massacrer les populations noires dans les environs.

En septembre 2011, alors que la guerre était toujours en cours, Human Rights Watch (qui a soutenu la guerre en Libye au nom du Right to Protect tout comme la FIDH) a rapporté que les rebelles libyens "ont arbitrairement arrêté et abusé des travailleurs migrants africains et des Libyens noirs présumés être des mercenaires [pro-Kadhafi]".

Puis, en octobre, la principale organisation étatsunienne de défense des droits de l'homme a noté que les milices libyennes "terrorisaient les habitants déplacés de la ville voisine de Tawergha", la communauté noire majoritaire qui avait été un bastion du soutien à Kadhafi. Toute la ville de 30 000 habitants est abandonnée - Une partie a été saccagée et incendiée - et les commandants de la brigade Misrata disent que les habitants de Tawergha ne devraient jamais revenir", a ajouté HRW. Les témoins ont "relaté de façon crédible des récits crédibles de milices Misrata tirant sur des Tawerghans désarmés, ainsi que d'arrestations et des passages à tabac arbitraires de détenus de Tawerghan, dans quelques cas entraînant la mort".

En 2013, HRW a fait un rapport sur le nettoyage ethnique de la communauté noire de Tawergha. L'organisation de défense des droits de l'homme, dont le chef avait si largement soutenu l'intervention militaire, a écrit : "Les déplacements forcés d'environ 40 000 personnes, les détentions arbitraires, la torture et les assassinats sont répandus, systématiques et suffisamment organisés pour constituer des crimes contre l'humanité".


Ces atrocités sont indéniables et elles conduisent directement à l'esclavage des réfugiés et des migrants africains. Mais si les médias mainstreams commençaient à faire le lien entre l'esclavage recensé aujourd'hui et la sauvagerie de la guerre de Sarkozy-Cameron en Libye cela pourrait signifier la complicité de la France, de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et de leurs alliés du Golfe dans l'exaction de ces militants djihadistes extrémistes aux comportements génocidaires, esclavagistes et racistes. En somme, des supplétifs des chefs de guerre occidentaux colonialistes.

La France, la Grande-Bretagne et l'UE complices de l'esclavage en Libye ? (vidéo)
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