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Revue de presse n°8. "Junte militaire" US; Démocratie française fin de partie; Panique en Occident; Réseaux officieux US d'armement des terroristes

par SLT 3 Septembre 2017, 15:29 Revue de presse USA Impérialisme France Dictature Démocratie Israël Panique Syrie Iran Articles de Sam La Touch

Revue de presse n°8 du dimanche 20 aout au samedi 2 septembre 2017

Voici les thématiques sélectionnées ces deux dernières semaines par SLT que vous ne retrouverez pas ou peu dans le P.A.F :


- "Junte militaire" au pouvoir aux Etats-Unis
Sources : MintPress, Washington post, New York Times, Politico, The Hill
- Vie et mort de la démocratie française
- Panique en Occident et en Israël sur la Syrie
Sources : Le Monde, AFP, Consortium News, Jerusalem Post, Pravda
- Les réseaux officieux de fourniture d'armes occidentales aux djihadistes syriens dévoilé
Sources : Trud, Russia Today, Zero Hedge, Al Jazeera

Revue de presse n°8. "Junte militaire" US; Démocratie française fin de partie; Panique en Occident; Réseaux officieux US d'armement des terroristes

"Junte militaire" au pouvoir aux Etats-Unis

Les États-Unis, connus depuis longtemps pour leur ingérence dans les affaires d'autres nations, ont également une longue et sordide histoire de soutien aux juntes militaires à l'étranger, dont bon nombre ont été amenées à accéder au pouvoir par des coups d'État sanglants ou des prises de pouvoir en coulisse. De la Grèce dans les années 1960 à l'Argentine dans les années 1980, en passant par la junte actuelle d'al-Sisi en Égypte, Washington a soutenu activement et à maintes reprises de tels régimes non démocratiques, bien qu'il se soit considéré comme le plus grand promoteur de la "démocratie" dans le monde.

Mais, selon MintPress News, en 2017, l'administration présidentielle actuelle s'est transformée en junte militaire  : "Bien que le complexe militaro-industriel dirige depuis longtemps la politique étrangère des États-Unis, dans l'administration du président Donald Trump, un groupe d'officiers militaires a acquis un pouvoir sans précédent et dirige le pays".

Dans un article publié par le Washington Post, intitulé "Military Leaders Consolidate Power In Trump Administration", rédigé par Robert Costa et Philip Rucker, 3 généraux seraient au centre du pouvoir de Trump :  "au cœur du cercle de Trump se trouve un trio de généraux chevronnés ayant de l'expérience en tant que commandants de champ de bataille : le chef d'état-major de la Maison-Blanche, John F. Kelly, le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, et le conseiller en matière de sécurité nationale, H. R. McMaster. "Les trois hommes ont cultivé des relations personnelles avec le président et gagné sa confiance."  Selon Costa et Rucker, ceux-ci "gèrent les relations heure par heure de Trump et le conseillent - et ces conseils, comme avec la décision cette semaine d'étendre les opérations militaires étatsuniennes en Afghanistan, relèvent souvent du politique.

Un autre article du Washington Post, publié mardi dernier, titrait "The Generals Have Trump Surround." ("Les généraux encadrent Trump"). Ce trio de généraux a été à l'origine du renvoi de Bannon et Derek Harvey qui s'opposaient à la stratégie impérialiste étatsunienne et prônaient un recentrement sur les Etats-Unis. Le New York Times a qualifié McMaster de " némésis de Bannon au sein de l'occident ", précisément en raison de l'engagement de McMaster envers la construction de l'empire étatsunien.

En outre, jeudi dernier, Politico a publié un rapport détaillant le contrôle exercé par Kelly sur le président, alors qu'il s'occupe personnellement de "tout" ce qui parvient au bureau de Trump. Politico faisait référence à deux notes de service qui décrivent un système "conçu pour s'assurer que le président ne verra aucun document de politique extérieure, aucune note de politique interne, aucun rapport d'agence et même aucun article de presse qui n'ait été approuvé".The Hill a également noté que Kelly "porte aussi une attention étroite" sur les personnes pouvant rencontrer directement le président dans le bureau ovale, qui est maintenant strictement sous le contrôle de l'approbation de Kelly. Quant à H. McMaster, qui a pris le contrôle du Conseil de sécurité nationale après l'éviction de Flynn en février, il contrôle personnellement - du moins depuis avril - la circulation de l'information sur la sécurité nationale qui parvient au président. McMaster a également pris le contrôle du Homeland Security Council (NSC) et a obtenu la démission de Steve Bannon, connu pour son nationalisme exacrebé et son antiinterventionnisme.


Selon Mint Press News, "Let’s Call “Trump’s Generals” What They Are: A Military Junta" ces généraux sont en étroits liens avec les néoconservateurs tels que Wolfowotz qui ont prôné l'invasion de l'Irak en 2003 et avec le complexe militaro-industriel. Il semble que l'arrivée de ce trio de généraux que Mint Press News qualifie de "junte au pouvoir" marque l'effacement de Trump au profit du complexe militaro-industriel et des néoconservateurs au pouvoir aux Etats-Unis.

 

 

Vie et mort de la démocratie française

On savait la démocratie française moribonde depuis le "coup d'Etat permanent" (dixit Mitterrand quand il était dans l'opposition) du Général de Gaulle avec la création d'une nouvelle constitution lors des "évènements d'Algérie" en mai 1958 mettant hors jeu le Parlement sur les questions de politique étrangère et relevant du domaine de l'exécutif. Un régime autoritaire d'héritage colonial s'est mis en place en 1958 sans aucun contrôle parlementaire (et donc du peuple) sur le pouvoir exécutif tandis que le chef d'Etat disposait d'une immunité totale concernant ses actions et décisions militaires à l'étranger (implication dans le génocide au Rwanda en 1994, massacre des populations indépendantistes et résistantes au Cameroun dans les années soixante, soutien aux rebelles ouattaristes et aux massacres qu'ils ont commis en Côte d'Ivoire avec l'arrestation du président de la Côte d'Ivoire en 2011, assassinat du président comorien et confiscation des indépendances, assassinat d'opposants africains, installation de dictatures dans le pré-carré françafricain...). 
Mais l'arrivée de Macron semble pousser cette logique anti-démocratique à son paroxysme en mettant le Parlement aussi hors jeu sur les question de politique intérieure. Ainsi le remaniement de la loi travail à la défaveur des travailleurs et en faveur du patronat, du CAC et du Medef se fera sans le Parlement. Celui-ci n'aura quasiment aucun rôle, à l'instar de ce qui se passe pour l'exécutif, puisque les ordonnances voulues par le gouvernement Macron seront appliquées avant que la loi soit votée au Parlement.

Le 22 septembre, les ordonnances sur la loi Travail seront examinées en Conseil des ministres et le 25 septembre elles seront publiées au journal officiel avec effet immédiat (sauf avis contraire du Conseil d'Etat qui doit se prononcer le 14 septembre) où elles entreront en vigueur alors que le vote du Parlement n'interviendra que fin 2017. Il s'agira d'un vote purement formel sans débat sur le contenu des ordonnances.

Il semble que le "coup d'Etat permanent" atteigne le secteur du législatif. Quant on sait que le pouvoir judiciaire est sérieusement mis à mal par un Etat d'urgence dont les prérogatives policières sont en passe d'entrer dans le droit commun avec la nouvelle loi antiterroriste prônée par Macron, on est en droit de se demander dans quelle mesure le régime français n'est pas en passe d'atteindre l'asymptote logique de la Vème République : la dictature et l'Etat policier.

Selon Le Monde, le projet de loi antiterroriste, censé permettre de sortir du régime d’exception, fait entrer dans la loi ordinaire les assignations à résidence ou les perquisitions administratives.  Interdiction de circulation, interdiction de manifestation, fermeture de certains lieux, interdiction de manifester et perquisitions administratives, assignation à résidence sont autant de mesures qui seront décidées sous l'autorité du ministère de l'Intérieur et des préfets, sans la moindre intervention d'un juge. « Selon le texte, que Le Monde a pu consulter, les mesures les plus sévères du régime d’exception créé en 1955 pendant la guerre d’Algérie, notamment les assignations à résidence, la fermeture de certains lieux, l’interdiction de manifester et les perquisitions administratives de jour et de nuit vont se retrouver dans le droit commun avec quelques modifications marginales. ».
(Lire également : Christine Lazerges: le projet de loi antiterroriste est «une grave régression de l’Etat de droit»). Le pouvoir judiciaire serait alors réduit à l’impuissance, et la police et les services de renseignement auraient des pouvoirs hors contrôle, a expliqué Le Monde : « Toutes ces mesures resteront l’apanage du ministère de l’intérieur et des préfets, sans l’intervention d’un juge judiciaire. »

 

Panique en Occident et en Israël sur la Syrie

C'est la panique en Israël et le grand doute en Occident suite aux succès de l'alliance syrio-irano-russe qui balaye les djihadistes soutenus par les USA, l'Europe, Israël et les pays du Golfe. Le baromètre de ces folles inquiétudes occidentales en est les tergiversations du chef de guerre Macron sur la Syrie qui en l'espace de 3 mois a dit tout et son contraire sur la politique à mener en Syrie.

Ainsi en juin 2017, après avoir déclaré en mai 2017 durant la campagne présidentielle française qu'il fallait intervenir contre Assad (suite à l'attaque chimique présumée d'avril 2017), il déclarait dans un entretien accordé à plusieurs quotidiens européens, ne pas voir de successeur légitime à Bachar al-Assad dans la situation que connaît actuellement la Syrie : "Je n’ai pas énoncé que la destitution de Bachar al-Assad était un préalable à tout. Car personne ne m’a présenté son successeur légitime !". (Le Soir, 21.06.17). A l'époque, pour Macron, les priorités en Syrie étaient la lutte contre les groupes terroristes et la stabilité du pays mais pas le départ de Bachar al-Assad du pouvoir.

Lire également : - Le Monde Emmanuel Macron justifie son « aggiornamento » au sujet de Bachar Al-Assad

Mais, aux dernières nouvelles, il demanderait à nouveau le départ d'Assad. En effet, selon l'AFP, le gouvernement de Macron aurait déclaré que la paix en Syrie ne peut pas se construire avec le président Bachar al-Assad, en entendant reprendre l'initiative sur le dossier syrien en créant un "groupe de contact" aux contours encore flous. Soit un virage à 180° par rapport au précédent "aggiornamento".

"Le président Bachar el-Assad "ne peut pas être la solution en Syrie" et la transition "ne va pas se faire avec lui", a estimé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur la radio privée RTL. "On ne peut pas construire la paix avec Assad", a-t-il dit, dans des déclarations s'inscrivant dans la ligne traditionnelle de Paris. Ces propos, que n'auraient pas reniés ses prédécesseurs, interviennent après que le président français Emmanuel Macron eut affirmé peu après son arrivée au pouvoir avoir fait un "aggiornamento" sur la Syrie." (AFP Syrie: Assad n'est pas la solution, selon Paris, qui tente de créer un groupe de contact).

Cette grande volatilité et instabilité de la diplomatie française est-elle à relier à la panique qui gagne Israël face aux succès grandissants du Hezbollah et de l'Iran en Syrie ?

Toujours est-il que le président Netanyahu s'agite dans les coulisses pour essayer d'obtenir une diminution de l'influence iranienne dans la région. In fine, l'Iran semble le grand gagnant des politiques impérialistes occidentales en Irak et en Syrie.
Alastair Crooke, ancien diplomate britannique de haut rang au sein des services secrets britanniques et de la diplomatie de l'Union européenne, écrit dans Consortium News, "The Reasons for Netanyahu’s Panic", que "le Premier ministre israélien Netanyahu panique suite à l'effondrement des djihadistes supplétifs de l'alliance israélo-saoudienne en Syrie et menace maintenant de lancer une guerre aérienne majeure."

En effet, il y a une semaine, une très importante délégation israélienne des services secrets s'est rendue à Washington. Ensuite, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est invité lors des vacances d'été du président Poutine pour le rencontrer à Sotchi, où, selon un haut responsable du gouvernement israélien (cité dans le Jerusalem Post), Netanyahu a menacé de bombarder le palais présidentiel de Damas et de perturber et d'annuler le processus de cessez-le-feu d'Astana, si l'Iran continuait à "étendre sa portée en Syrie". La Pravda russe a écrit,"selon des témoins oculaires de la partie ouverte des pourparlers, le Premier ministre israélien était trop émotif et parfois même proche de la panique. Il a décrit au président russe la situation apocalyptique que le monde pourrait voir, si aucun effort n'est fait pour contenir l'Iran qui, comme le croit Netanyahu, est déterminé à détruire Israël."

Alastair Crooke écrit "Symboliquement, pour la première fois au Moyen-Orient, un État-nation occidental technologiquement sophistiqué et richement armé a tout simplement échoué. Ce qui rendait l'échec d'autant plus frappant (et douloureux) était qu'un État occidental n'était pas seulement vaincu militairement, mais qu'il avait aussi perdu la guerre de l'intelligence électronique et humaine - deux sphères dans lesquelles l'Occident pensait que sa primauté était inattaquable".

Et d'ajouter : "contre la Syrie, les États-Unis, l'Europe, les États du Golfe (et Israël en arrière-plan) ont mis le paquet : djihadistes, Al-Qaïda, Etat islamique (EI), armes, pots-de-vin, sanctions et la guerre de l'information la plus écrasante jamais observée. Pourtant, la Syrie - avec l'aide incontestable de ses alliés - semble sur le point de l'emporter : elle a tenu bon, malgré des pronostics presque incroyables."

La "panique presque totale" de Netayahu (si c'est effectivement ce qui s'est produit) pourrait bien être le reflet de ce changement sismique qui se produit dans la région. Israël a longtemps soutenu le camp perdant - et se retrouve maintenant "seul" craignant pour ses proches mandataires (les Jordaniens et les Kurdes) et pour sa perte d'influence grandissante dans la région.

 

Le réseau officiel et officieux de fourniture d'armes occidentales aux djihadistes syriens dévoilé

C'est un secret de polichinelle hormis pour certains médias mainstream qui sont désespérément à l'ouest : l'Occident, Israël et les pays du Golfe ont soutenu et armé les rebelles djihadistes en Syrie, après une première action concluante en Libye en 2011.

Il y a la part officielle de cette action et la part officieuse. La part officielle concerne l'armement des prétendus "rebelles modérés" par des Etats comme la France et la Grande-Bretagne et la part officieuse comprend l'armement direct des terroristes d'Al Nosra et de l'Etat islamique par des voies détournées.

1. La part officielle de l'armement des djihadistes dit "rebelles modérés" en Syrie s'est faite sous couvert d'armer la rébellion armée de l'Armée syrienne libre pour faire chuter le régime d'Assad. (pour la part officieuse via les réseaux bulgares et azerbaïdjanais voir la partie 2. plus bas).

François Hollande et David Cameron ont brisé l'embargo de l'UE sur les armes en Syrie pour livrer des armes aux prétendus "rebelles modérés" en Syrie dont on savait qu'une grande partie était affiliée aux rebelles islamistes d'Al Qaïda en Syrie et en Irak.

Vidéo ci-dessous :
Attention images choquantes on y voit un rebelle syrien de l'ASL (armée syrienne libre) arracher le coeur d'un soldat. Âmes sensibles s'abstenir !!!

En juin 2015, (à 2'15'', de la vidéo ci-dessous) le député Claude Goasguen révèlait qu'une partie des armes livrées par la France se sont retrouvées dans les mains des groupes terroristes d'Al Qaïda en Syrie et que la France soutienait Al Qaïda : "Nous continuons à fournir des armes à Al Nosra (filiale d'Al Qaïda en Syrie) par l'intermédiaire des rebelles syriens".

Face aux récriminations de son opposant en plateau, qui le traite de « fou » au passage avant de retirer le qualificatif quelques instants plus tard, le député socialiste d’Annonay (Ardèche) Olivier Dussopt, Claude Goasguen a détaillé son point de vue : « Le gouvernement ne défend pas les Français (…). La France soutient les rebelles syriens soi-disant démocrates contre M. Assad. Qui les a récupérés ? Al Nosra en Syrie. »

 

« Nous continuons à leur fournir des armes »

« Pas tous les rebelles », rétorque alors Olivier Dussopt.

« Nous continuons à leur fournir des armes. Il va falloir éclaircir tout ça. Nous sommes les alliés des Sunnites. L’Arabie Saoudite soutient Al Nosra », a poursuivi Claude Goasguen.

« Je vous répète que vous ne pouvez pas dire ça », rétorque encore une fois le député socialiste...

Source : 20 minutes «La France soutient Al-Qaida en Syrie», assure Claude Goasguen

En novembre 2016, sur La Chaîne Parlementaire (LCP), dans l'émission  Ça vous regarde, le directeur adjoint de Paris-Match, Régis Le Sommier déclarait à la socialiste Elisabeth Guigou, présidente de la Commission des affaires étrangères à l'Assemblée nationale, que la France "a largement favorisé cette guerre civile syrienne dont on est responsable et dont on paye les conséquences avec le flot de réfugiés aujourd'hui" (voir la vidéo à 1'50"). Régis Le Sommier parle des islamistes soutenus et armés par l'Arabie saoudite et la France à Alep (1'30"). 

Le Sommier évoque les pratiques mises en oeuvre dans la province d'Idlib contrôlé par les rebelles (00'30") : "Dans le gouvernorat d'Idlib qui est la province qui est contrôlée par les rebelles...en gros il y a des posters de Ben Laden et c'est la charria qui est appliquée et les écoles ne sont plus mixtes. Voici la vitrine de la Syrie de l'avenir si ces groupes là prennent le pouvoir. Donc maintenant qu'est ce que l'on va chercher ? C'est aussi ce que j'ai du mal à comprendre avec le gouvernement français, c'est qu'est ce que l'on va chercher comme rebelles ? La plupart des rebelles modérés sont partis avec les Turcs, ils sont partis aider les Turcs dans leur offensive contre les Kurdes. Donc qu'est qui restait à Alep essentiellement des Islamistes".

2. La part officieuse des livraisons d'armes aux djihadistes concernent un circuit occulte révélé par la journaliste d'investigation bulgare Dilyana Gaytandzhieva dans les colonnes du journal bulgare Trud. Elle affirme qu'elle a été congédiée après avoir raconté comment la CIA a remis des armes aux terroristes d'Al-Nosra à travers un réseau impliquant la Bulgarie, la Serbie et l'Azerbaïdjan. Gaytandzhieva a été licenciée pour avoir refusé de révéler ses sources, dit-elle à Anya Parampil de Russia Today.

Selon Zero Hedge, son enquête qui a duré des mois et qui a permis de traquer et d'exposer un important réseau clandestin d'envoi d'armes à des groupes terroristes en Syrie par des vols diplomatiques en provenance du Caucase et d'Europe de l'Est, sous le contrôle de la CIA et d'autres agences de renseignement, a mené à l'interrogatoire et au licenciement du journaliste bulgare qui a d'abord publié l'histoire. C'est ce qui se produit lorsqu'un reportage confidentiel obtient une couverture internationale et notamment via Al Jazeera dernièrement (seul grand média mainstream a avoir diffusé l'enquête, voir plus bas).

En effet, la journaliste d'investigation, Dilyana Gaytandzhieva, a rédigé un article explosif pour le journal Trud, basé à Sofia, en Bulgarie, révélant qu'une compagnie aérienne de l'État azerbaïdjanais transportait régulièrement des tonnes d'armes vers l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) et la Turquie sous couvert diplomatique dans le cadre du programme clandestin de la CIA visant à fournir des combattants anti-Assad en Syrie. Ces armes, a découvert Gaytandzhieva, ont fini entre les mains de terroristes de l'Etat islamique (EI) et d'Al-Qaïda en Irak et en Syrie.

Le reportage du journal Trud est le premier à fournir une documentation exhaustive détaillant la chaîne logistique précise des armes, telles qu'elles sont sorties de leur pays d'origine pour alimenter les champs de bataille en Syrie et en Irak.  Gayhtandzhieva s'est même rendue à Alep où elle a filmé et examiné des conteneurs de transport d'armes étiquetés, détenus dans des entrepôts jihadistes souterrains.

Elle a obtenu et publié des dizaines de notes internes secrètes qui lui ont été divulguées par une source anonyme dans le cadre de son rapport. Les documents qui ont fait l'objet de fuites semblent être des communications internes entre le gouvernement bulgare et l'ambassade d'Azerbaïdjan à Sofia, qui décrivaient en détail les plans de vol de Silk Way Airlines, qui exploitait essentiellement un service de transport d'armes "officieux" (non soumis à des inspections ou à des taxes sous couvert diplomatique) pour l'US Special Operations Command (USSOCOM), l'Arabie saoudite, Israël, l'Allemagne, le Danemark et la Suède. Silk Way Airlines a fait l'objet d'autres enquêtes récentes concernant des fournitures d'armes pour la guerre saoudienne contre le Yémen. En outre, le site de surveillance militaire Balkan Insight a révélé des transports d'armes similaires à destination et en provenance de la Serbie voisine.

Le rapport de Gaytandzhieva lie définitivement Purple Shovel et d'autres entreprises militaires étatsuniennes privées aux expéditions de la Silk Way Airlines en Azerbaïdjan. Une des notes de service qui a fait l'objet d'une fuite comprend une cargaison de plusieurs tonnes de grenades antichar achetées en Bulgarie par Purple Shovel, qui étaient soi-disant adressées à un destinataire officiel - le ministère de la Défense d'Ajerbaijan - mais qui n'ont jamais été envoyées en Ajerbaijan. Cependant, les documents révèlent que la cargaison militaire a été déchargée dans la base aérienne d'Incirlik, en Turquie, qui est l'un des principaux centres de commandement des opérations secrètes des États-Unis et de l'OTAN en Syrie.

Al Jazeera a révélé tardivement l'histoire de la guerre diplomatique entre le Qatar et les Saoudiens, qui a débouché sur une diffusion généralisée de révélations alors que chaque partie continue d'accuser l'autre de soutenir le terrorisme. Quoi qu'il en soit, avec la couverture médiatique d'Al Jazeera, c'est la première fois que cette histoire est entrée dans les médias tradutionnels. Bien que Trump ait décidé de mettre fin au programme clandestin de changement de régime de la CIA en Syrie, il semble que l'appareil servant à expédier des armes aux djihadistes en Syrie demeure en place grâce au réseau d'armes de Silk Way Airlines.

Comme le rapporte Al Jazeera :S'adressant à Al Jazeera par téléphone dimanche depuis la Bulgarie, Gaytandzhieva a déclaré : "L'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et les Etats-Unis doivent cesser d'utiliser la couverture des vols diplomatiques de Silk Way Airlines pour fournir des armes d'Europe de l'Est qui finissent dans les mains de terroristes dans le monde. Les vols diplomatiques sont exemptés de contrôles et d'inspections."

Le programme de la CIA s'est fortement appuyé sur l'Arabie saoudite, alliée des États-Unis, pour armer les djihadistes anti-Assad, et bien qu'il semble que la Maison-Blanche ait récemment mis fin aux activités de la CIA, rien ne permet de croire que l'Arabie saoudite ou d'autres pays alliés impliqués aient jamais cessé ou même ralenti leur part dans ces opérations. De plus, étant donné que la CIA et le Pentagone ont conclu un contrat avec des firmes privées agissant en tant qu'intermédiaires pour fournir des armes sur le champ de bataille syrien, il n'est pas certain que tous les aspects du programme de la CIA aient vraiment été fermés. Historiquement, la CIA a parfois sous-traité à des entrepreneurs privés des activités juridiquement discutables pour des raisons de "déni plausible". En outre, le volet du programme concernant le Pentagone, qui approvisionne les groupes kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS), semble s'intensifier ces derniers temps.

Compte tenu de l'évolution récente du journal Trud qui licencie sa propre journaliste et du rôle des autorités bulgares qui tentent de localiser ses sources, il est tout à fait possible et probable que des pressions s'exercent pour que Trud retire l'article de son site Web. La mise en lumière de l'information par Al Jazeera a attiré une nouvelle fois l'attention internationale sur les conclusions de Gaytandzhieva, ce qui ne manquera pas d'accroître la controverse.

Articles traduits sur SLT
- 'Sale temps pour les bellicistes' alors que l'ONU juge l'Iran totalement conforme à l'accord sur le nucléaire (Common Dreams)
- Les troupes étatsuniennes en Syrie combattent les rebelles anti-Assad soutenus auparavant par la CIA (Intelnews)
- Les raisons de la panique de Netanyahu (Consortium News)
- [Vidéo] Rapport sur la guerre en Afghanistan au 2 septembre 2017. La nouvelle stratégie US mène à une escalade du conflit (Southfront)
- Comment une prison étatsunienne a aidé à créer l'Etat islamique (New York Post)
- Victimes sans valeurs : les guerres occidentales ont tué 4 millions de Musulmans depuis 1990 (Middle East Eye)
- Après avoir conclu un accord de cessez-le-feu avec l'EI, les États-Unis condamnent le Liban pour en avoir fait de même (Moon of Alabama)
- Selon des déserteurs de l'ASL, les forces soutenues par les USA dans le sud-est de la Syrie vendent des armes à l'EI (Southfront)
- Netanyahu a maintenant l'intention d'assassiner Assad; les Etats-Unis l'autoriseront-ils ? (Washington's Blog)
- Un journaliste interrogé et renvoyé pour avoir fait le lien entre la CIA et des transports aériens d'armes pour les djihadistes en Syrie (Zero Hedge)
- Israël détruit des salles de classe palestiniennes avant le jour de la rentrée scolaire (The Independent)
- Derrière la lutte contre le terrorisme, les Etats-Unis ont l'intention de saisir le pétrole syrien (The Last American Vagabond)
- Netanyahu à Poutine : l'Iran doit quitter la Syrie ou "nous agirons" (Zero Hedge)
- Après des bombardements au Yemen, une petite fille est l'unique survivante d'une famille (Reuters)
- Nommons ce que sont vraiment "les généraux de Trump" : une junte militaire (Mint Press)
- Israël menace d'effectuer des frappes aériennes sur le palais d'Assad à Damas (Southfront)
- Deir Ezzor. Les forces gouvernementales syriennes soutenues par les avions de chasse russes éliminent 800 combattants de l'EI (Southfront)
- Exclusif : le prince héritier saoudien veut arrêter la guerre au Yémen selon des e-mails qui ont fuité (Middle East Eye)
- La guerre au Yémen constitue un pactole pour les fabricants et marchands d'armes étatsuniens, britanniques (et français) [The American Conservative]
- Près de 71 civils tués dans le bombardement d'un hôtel au Yemen (Middle East Monitor)
- Une centaine de soldats syriens tués aujourd'hui lors d'une offensive de l'EI dans la campagne de Raqqa (Al Masdar News)
- Exclusif. La coalition menée par l'Arabie saoudite est responsable de plus de la moitié des morts d'enfants au Yemen selon un rapport de l'ONU qui a fuité (Southfront)

MAJ 3.09.17

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